Révélée par les médias, cette affiche se retrouve désormais également sur
différents sites du FN sur Internet, signe que ce parti en revendique
clairement le contenu.

L’affiche électorale en question, signée par la branche jeunesse du parti
d’extrême droite, montre une femme portant le voile intégral – ou niqab –
sous le titre « Non à l’islamisme » et en sous-titre « la jeunesse avec Le
Pen ». A côté de cette femme, on voit plusieurs minarets se détachant sur
une carte de France verte et blanche transformée en drapeau algérien orné
d’ une étoile et d’un croissant. Les minarets reprennent de l’affiche
suisse la forme de missiles menaçants, comme prêts à être lancés dans le
cadre d’une attaque militaire de grande envergure.

Jouant sur l’amalgame entretenu et attisé entre islamisme et Islam, cet
ensemble ne peut que contribuer à une incitation à la haine contre les
populations immigrées musulmanes vivant en France. Son message n’est que
le dernier avatar du vieux couplet de l’extrême droite – qui n’a pas
manqué de contaminer la parole et le débat publics – présentant
l’immigration ou la présence d’immigrés comme une prétendue « invasion »
et donc un danger. Le fait d’utiliser des symboles évoquant des armes de
guerre sur cette affiche ne fait qu’illustrer cette thèse, assimilant la
migration d’êtres humains à une invasion guerrière.

Le message ne peut donc constituer qu’une incitation à la haine contre un
groupe de personnes, défini par leur appartenance à une religion
déterminée ou à une nationalité. Il tombe ainsi sous le coup de la loi,
constituant le délit d’« incitation à la haine raciale ».

Conjointement avec d’autres associations – dont l’Espace franco-algérien,
le CRAN ou le collectif « Devoir de mémoire » – le MRAP s’associe à une
plainte contre le message véhiculé par cette affiche. Il demande, en
urgence, le retrait de l’affiche, l’interdiction de la coller ainsi que la
condamnation de ses auteurs.

Paris, le 26 février 2010

http://www.mrap.fr/communiques/document.2010-02-26.5874…/view