MESSAGE À CARACTÈRE INFORMATIF

Mesdames, messieurs les condés,

Nous tenons à nous adresser à vous, garant(e)s de l’ordre, de la justice et de la paix sociale, pour vous avertir de la menace qui plane au dessus de vos têtes.

En effet jusqu’à présent vous n’avez pas eu à répondre de vos papinades* post-10 octobre. L’abasourdissement l’ayant emporté sur la colère, celle-ci n’a pu réagir aux incarcérations et aux poursuites que vous avez ourdies. Vous avez admiré au contraire les démonstrations d’indignation régulées par les politicards locaux, par vos chien(ne)s de garde (gendarmes mobiles, bakeux et autre bouchers en uniformes) et relayées par vos journa-flics.

Mais, alors qu’à l’horizon se profile la menace de nouveaux enfermements pour conclure vos procès-spectacles, nous pouvons d’ores et déjà vous prédire la suite des évènements.

Car soyez bien certain(e)s que si vous emprisonnez encore un(e) seul(e) d’entre nous, vous ne récolterez plus de gesticulations geignardes. Il n’y aura pas de « Justice pour tous », de « Tous pensants, tous coupables » et de « Libérez nos camarades » braillés dans des mégaphones.

La rage se mesurera à l’aune de votre violence légale, les coups seront rendus n’ayez crainte. « Une attaque contre un(e) est une attaque contre tou(te)s » disent les wobblies. Prenez garde à celles et ceux sur qui ne tombera pas votre sanglant couperet.

À bientôt.

« Considère-moi comme une bombe, dont tu as allumé la mèche… »

* n.f. (de Jean-François Papineau, actuel sheriff de la Commune de Poitiers), action policière fondée sur l’utilisation de la force répressive tous azimuts, très souvent en dépit du bon sens.