Message à caractère informatif
Catégorie : Local
Thèmes : Resistances
MESSAGE À CARACTÈRE INFORMATIF
Mesdames, messieurs les condés,
Nous tenons à nous adresser à vous, garant(e)s de l’ordre, de la justice et de la paix sociale, pour vous avertir de la menace qui plane au dessus de vos têtes.
En effet jusqu’à présent vous n’avez pas eu à répondre de vos papinades* post-10 octobre. L’abasourdissement l’ayant emporté sur la colère, celle-ci n’a pu réagir aux incarcérations et aux poursuites que vous avez ourdies. Vous avez admiré au contraire les démonstrations d’indignation régulées par les politicards locaux, par vos chien(ne)s de garde (gendarmes mobiles, bakeux et autre bouchers en uniformes) et relayées par vos journa-flics.
Mais, alors qu’à l’horizon se profile la menace de nouveaux enfermements pour conclure vos procès-spectacles, nous pouvons d’ores et déjà vous prédire la suite des évènements.
Car soyez bien certain(e)s que si vous emprisonnez encore un(e) seul(e) d’entre nous, vous ne récolterez plus de gesticulations geignardes. Il n’y aura pas de « Justice pour tous », de « Tous pensants, tous coupables » et de « Libérez nos camarades » braillés dans des mégaphones.
La rage se mesurera à l’aune de votre violence légale, les coups seront rendus n’ayez crainte. « Une attaque contre un(e) est une attaque contre tou(te)s » disent les wobblies. Prenez garde à celles et ceux sur qui ne tombera pas votre sanglant couperet.
À bientôt.
« Considère-moi comme une bombe, dont tu as allumé la mèche… »
* n.f. (de Jean-François Papineau, actuel sheriff de la Commune de Poitiers), action policière fondée sur l’utilisation de la force répressive tous azimuts, très souvent en dépit du bon sens.
la guerre privée est surement ce qu’il nous faut, on imagine bien qu’ainsi, avec cinq beaux martyrs d’un côté et un demi-million de flics de l’autre, on tiendra le coup longtemps
Ca promet un nouveau cercle action/répression…
Ca va chauffer dans les tribunaux ces prochains mois!
Préparez tout de suite les concert de soutien les amis!
c’est sur que ça va aider les copains en cours de procédure, un message pareil.
ce n’est pas seulement stupide, c’est aussi dangereux…
message de violence
dent pour dent oeil pour oeil
ceux qui pensent abattre ce système mortifère en utilisant les mêmes armes que les affidés des dominants sont au mieux de doux dingues au pire nos futurs dominants !
la fin ne justifie pas les moyens , comme le pouvoir, la violence est maudite
Ben quoi, il est très bien ce texte. Du moment qu’il se traduit en acte, bien sûr.
Pour le cercle action/répression, il suffit de le briser en empêchant la répression. Comment ? en restant dans l’anonymat, en évitant toute relation directe avec des flics, en jouant la carte de la discrétion et de la précaution, en préférant l’action commando de nuit à la bataille rangé en pleine manif à 2 mètres des civils et sous l’œil des caméras… De plus cela devrait empêcher les flics de faire morfler gratuitement des pacifistes/gauchistes qui n’ont rien à voir dans l’histoire, comme c’est le cas en ce moment à Poitiers (du moins pour 2 ou 3 d’entre eux-elles, les autres je ne sais pas).
C’est une question de tactique : tant que le rapport de force nous est défavorable il nous faut nous cacher et agir dans l’ombre. Quand ce rapport s’équilibrera voire se renversera, nous pourrons agir en plein jour avec d’autant plus de force. Ce n’est qu’à la mi-juin 1968, lorsque les syndicats achevèrent de saboter la grève générale sauvage, que les flics se permirent tirer à l’arme à feu sur les ouvriers récalcitrant à la reprise du travail, pas avant. Deux semaines auparavant ils n’auraient pas pu se le permettre car le rapport de force, totalement inversé, paralysait la répression autant qu’il donnait du poids aux émeutiers et aux occupations d’usine.
Quant à la violence, la refuser c’est se réduire à l’impuissance, et donc à la branlette militante. Elle n’est pas plus maudite que le pouvoir : Louise Michel parlait du pouvoir étatique, pas du pouvoir des conseils et des assemblées ouvrières. Pouvoir hiérarchique contre pouvoir de l’autogestion. « Il n’y a pas de question de la violence, juste une prise de parti dans une guerre déjà en cours, et les moyens alors adéquats à la victoire » (la citation est approximative).
Bisous
Branlette militante ou branlette militaire ?
C’est agréable ces jours-ci de se rendre compte qu’une certaine partie du mouvement qui a l’air de faire la chasse à qui sera plus radical que qui se fait régulièrement recalé dans les commentaires.
Comme quoi les totos ne sont peut-être pas tous sectaires et ne se rêvent pas tous en avant-garde éclairé (par la lumière des ordinateurs).
Je trouve ça fatiguant, les guerres de commentaires. Le texte me semble tenir une position claire, certes radicale. Il me semble qu’on peut être d’accord ou pas d’accord, mais qu’il pourrait susciter des réflexions sur les choix politiques et stratégiquse qu’il propose plutôt que des insultes de part et d’autres.
Pour ma part, j’avoue que je doute que ce texte puisse avoir un effet dissuasif que sur les forces répressives. Mais le but c’est peut-être plus d’haranguer les copines/copains pour constituer une puissance collective, ou alors juste de se soulager, parce que quand on a des copines/copains en taule, gueuler ça peut faire du bien.
Je ne vois pas ou est la radicalité.
La radicalité ne se situe pas dans les actes. A peu prêt tous les français, du FN à Besancenot, ont une dent contre la police… La radicalité passe par un changement radical d’une societé, et non par la manière dont on s’y prends (c’est pour ça que le réformiste ne sera jamais radical: car in ne pourra pas changer les rapports sociaux en profondeur)…
Quand à l’explication: « nous étions abasourdis, nous avons laissé la main courante au réformards (et donc au flics… mouais…) » faudrait peut être dire que le 17 à Poitiers, jour de la manifestation de soutien à Poitiers, une bonne part des « autonomes » (pas trouvé mieux dsl) était en train de se faire fliquer à Rennes lors d’une manif interdite. Je crois pas que ça soit du fait d’un abasourdissement mais au pire d’une lâcheté, au mieux d’une analyse politique des rapports de forces complétement fantasmée. La place de ces gens étaient dans les cortèges anti répression poitevin et ainsi ne pas laisser l’antirépressif tomber dans le citoyennisme le plus douteux…
En attendant, je rejoins les commentaires précédents: les poursuites ne sont pas finis. Ce genre de texte peut être cité au procès ou autre frivolité.
j’ai beaucoup apprécié le rappel de 68 pour venir en défense de ce texte.
le rapport de force en 68 n’est pas né d’une pseudo guerre militarisée de « révolutionnaires » contre les flics.
le rapport de force était dans la greve massive des étudiants et des salariés.
sans doute certains ne retiennent du rapport de force que le mot force ……… donc je persiste et signe : ceux qui tiennent ce genre de discours sont tout à fait susceptibles d’être nos futurs dominants.
Ensuite oui la violence est maudite pour tous ceux qui veulent un changement radical de la société ; je suis étonné que des radicaux puissent encore croire que les outils n’ont aucune influence sur ceux qui les utilisent.
Lors d’une manif , prendre les dispositions pour pouvoir répondre à la violence policière ( jusqu’à la défense physique ) est une chose ; se transformer en milice ( de nuit ? ) en est une autre.
sans doute certains se rêvent ils en résistants ?
par quelques bouts que l’on prenne l’affaire, la violence de l’état sera toujours là pour défendre les dominants : que ce soit de manière non-violente ou de manière violente, la lutte contre ce système mortifère rencontre tôt ou tard la force armée.
Personnellement, je ne pense pas que la lutte armée développe l’envie de s’opposer dans la population : tous les exemples historiques le montrent alors tirons en le bilan.
On se bat mille fois plus pour défendre quelque chose ; donc construisons des alternatives concrètes en rupture de la société marchande mais pleinement insérées dans le quotidien de la population.
Donnons envie !
C’est étrange …… dès qu’un individu expose son point de vue , son ras le bol , son envie d’appliquer la vision d’une société nouvelle libérée des contraintes du capitalisme , de la répression du bras armé de l’état des manipulations de toutes sortes qui contraignent la masse prolétarienne a un rôle de bras , au ventre creux , a disposition de la bourgeoisie qui l’emploi selon ses besoins et le jette après usage ……
ces « bronzé de l’ecran informatique » en bons moralisateurs viennent dans l’assurance de leur savoir , de leur certitude de convaincus que rien ne peut changer , sans passer par les enclos d’un syndicat , d’un parti , d’une « église » qui guidera leurs pas .
« Ce n’est pas là qu’il faut manifester , la preuve c’était un piège » , » pourquoi changer la manif , Bastille / Nation … c’est l’habitude » … j’en passe et des pires ! A force de vouloir encadrer , diriger , mener …. rien ne sera accompli , mais le jeu de l’etat est accompli … Sarkozy a ses comiques , mais vous ne me faites plus rire ! a se regarder le nombril vous vous prenez pour le centre , le noyau sans lequel rien n’est possible , donneur d’ordres et de bonnes consciences , continuez a meugler , a geindre , a vous plaindre , c’est là que vous excellez , pauvre pantin a la solde de l’etat sans le vouloir , mais pas sans le savoir !!!!!!
Ce n’est pas par vous que la société sera a l’image de la LIBERTÉ , mais comme le disait le Camarade au dessus , par de petits groupes , libre de chaines !!
1 – De manière générale les guéguerres de commentaires sur les indy créent peut-être une ambiance un peu lourdingue et agressive, mais elles ont au moins le mérite d’exister. On peut leur reprocher de n’être pas assez structurées, et trop souvent fondées sur des procès d’intention, ce qui entraine énervement, incompréhension et confusion. Certes. Mais d’un autre côté il se dit pas mal de trucs pertinents qui pourraient servir à alimenter des débats endiablés et productifs. Il est important d’avoir un recul critique sur nos actes, juger de leur pertinence et de leur efficacité, quitte à lire des critiques qui chiffonnent nos égos de temps en temps. Mettre en pratique la théorie c’est très bien, il faut aussi tirer la théorie de toute pratique ; sinon on reste dans des postures figées, ennuyeuses et inefficaces (branlette militante bis). C’est ce à quoi participent ces commentaires je trouve. En tout cas, pour ma part ils m’aident souvent à remettre en question certaines de mes positions, sinon à faire lever le voile sur les inconvénients de telle manière de penser ou d’agir. Et c’est pour ça que j’en remets une couche !!!!
2 – Par conséquent les remarques stigmatisant les « commentateurs-trices » en révolutionnaires du clavier ne me touchent pas. Que certainEs passent tout leur temps derrière le PC et ne font rien d’autre, c’est leur problème. J’ose croire que nous sommes nombreuxSES ici à écrire en complément de ce que nous vivons, pousséEs par la recherche d’une cohérence toujours plus poussée entre théorie et pratique.
Au passage je ferais remarquer que je n’ai pas plus bronzé ce matin en manif, dans l’ombre des drapeaux CGT, que maintenant devant l’écran d’un ordi. Et toc… Au contraire même ! à la vu de tous ces gauchistes/syndicalistes mon teint est devenu livide. héhé
3 – @n@. Je persiste également : refuser par principe la violence c’est se réduire à l’impuissance. Et je complète : en faire l’apologie est une attitude tout aussi stupide. Ils auraient été beaux les anars de la colonne Durruti à offrir des fleurs aux phalangistes ! Et les ouvriers hongrois face à l’armée stalinienne ! Et les communards face aux versaillais ! Et les spartakistes face à l’armée allemande ! Et les makhnovistes face aux blancs et aux léninistes ! Il faut savoir faire la différence entre la guerre qui défend les intérêts capitalistes, et la guerre que mène le prolétariat (ou appelez-le comme vous voulez) pour l’abolition des classes.
Au hasard des lectures je suis retombé récemment sur cette phrase à la fois d’une immense tendresse et d’une violence inouïe : « Vous réjouissez-vous à la pensée du jour prochain où l’on pourra traiter comme des êtres humains les flics qu’il n’aura pas été nécessaire d’abattre sur place ? ». La réponse à cette question détermine les conditions qui autorisent, ou non, à user de la violence. Le texte ajoute : « Abattre un flic est un passe-temps pour candidat au suicide. Il ne faut s’y résoudre que dans l’autodéfense, dans le mouvement général de liquidation de tout pouvoir hiérarchique. »
4 – Les manifestations ne servent à rien. Pour beaucoup elles deviennent un prétexte pour se réunir en vu d’agir. Mais cette idée, qui a trouvé son point culminant dans la stratégie Black Bloc, est devenue inopérante en raison de l’ampleur de l’arsenal policier qui est désormais systématiquement déployé, de son perfectionnement permanent, et de son utilisation quasi-immédiate à chaque rassemblement (à de rares exceptions près comme à Poitiers). En gros, les manifs ne servent désormais DÉFINITIVEMENT plus à rien (pourquoi j’y vais encore alors… help doctor !). Ils nous faut trouver d’autres moyens d’agir (au passage si on ne se confronte plus directement à la police il est inutile (pour l’instant) de former des milices d’autodéfense).
5 – Pour ce qui est du texte ci-dessus je partage la lecture de DFtT : « Pour ma part, j’avoue que je doute que ce texte puisse avoir un effet dissuasif sur les forces répressives. Mais le but c’est peut-être plus d’haranguer les copines/copains pour constituer une puissance collective, ou alors juste de se soulager, parce que quand on a des copines/copains en taule, gueuler ça peut faire du bien. »
6 – Je trouve ça vraiment chouette de numéroter ses thèses ! Ça fait tout de suite cohérent
Ce texte n’est en rien une position sur la « violence ».
Ce texte n’est pas un acte de violence, ce sont quelques phrases postées sur un site ami, donc s’adressant en réalité à un public qui n’est pas l’ennemi, mais un éventuel auditoire à recruter sur ses bases.
Parce que si l’objectif de l’auteur est de faire ce qu’il dit, et non pas que d’autres s’y mettent, il y a une grosse contradiction.
1) on prévient avant en nommant des gens, et des lieux, et comme on n’est pas dans un comics, question sécurité, bonjour…
2) on parle d’agir après d’éventuelles condamnations. On « laisse donc une chance » à la justice bourgeoise en gros. Cool, mais en faisant ce texte avant, effectivement, on grossit le dossier des inculpés.
3) on mouille bien sûr les pauvres niais qu’on méprise, ceux qui viendront à visage découvert apporter leur solidarité aux inculpés. Bien fait, ils n’avaient qu’à se réfugier « dans l’ombre », en attendant que le « rapport de forces soit plus favorables ». Seulement par définition, pour que « le rapport de forces soit plus favorable », il faut que d’autres descendent en masse dans les rues et ne se réfugient pas dans l’ombre.
Enfin, bref on se fait plaisir, si « on » est vraiment ce qu’il prétend être, mais un plaisir finalement très dévoyé, très dominant…
Bref, ceux qui choisissent l’ombre, en vrai le font et ça finit par se voir. D’autres sont simplement de bons comédiens qui cherchent un contre jour avantageux pour plaire au public…