Voeux de cartographie méthodique de la prochaine grève générale
Catégorie : Global
Thèmes : Resistances
01/01/2010
Voeux de cartographie méthodique de la prochaine Grève générale
Projet contributif à caractère social et scientifico-littéraire dans l’optique d’une Grève générale visant à renverser le pouvoir capitaliste financier et ses représentations institutionnelles.
Appel aux géographes amateurs, géopolitologues, géomètres, géolinguistes, géomanciens… Premier janvier 2010.
I – Exposé des motifs :
L’actuel pouvoir de type berlusconien-sarkozyste n’est fort que de nos faiblesses. Au delà de ses évidents succès partiels dans la corruption-intégration des élites de la gauche politique et syndicale, (comme l’illustrent les personnages français de Chérèque, Kouchner, Dray et Besson), il bénéficie surtout d’une énorme rente de situation idéologique grâce à la colonisation généralisée des imaginaires sociaux, à base de résignation, déjà entamée en Occident sous les deux présidences Mitterrand (1981-1995).
Aujourd’hui le paradoxe est à son comble lorsqu’un chef d’Etat peut tout à la fois avouer que le pays résiste mieux à la crise grâce à son système de protection sociale post-1945, tout en annonçant cyniquement, en bon serviteur du « fascisme économique », qu’il va continuer à s’employer à démanteler méthodiquement cet héritage de conquêtes sociales et démocratiques.
Oui désormais, tout le monde sait bien que les services publics, ça marche quand même mieux pour un moindre coût, mais tous considèrent simultanément que malheureusement leur destruction est inéluctable et irrésistible, dans l’ordre des choses. C’est le grand secret de fabrique de la résignation, condition de la répression générale des imaginaires, en attendant celle des corps soumis à la misère, aux injonctions consuméristes idiotes, à la relégation et à la déportation des indésirables, à la violence illimitée du contrôle policier.
Il faut donc combattre la résignation, non par la promesse idéologique des lendemains qui chantent, non pas par le recours à la participation cosmétique pseudo-associative et subventionnée, mais par la méthode élémentaire des causes et des effets, de l’hypothèse-vérification qui redonne confiance dans le possible et dans la créativité de tous et de toutes.
II – Exposé du projet contributif :
En vue d’une grève générale reconductible jusqu’à un objectif souhaité et désigné de type « Chute du mur de Wallstreet »,
chaque ville, village, quartier, contrée ou petit pays, se dote de petits groupes affinitaires de géographes amateurs dressant la cartographie (projet évolutif sur internet),
des lieux et flux qu’ils faut repérer, neutraliser et maîtriser collectivement lors de l’insurrection non-violente.
À savoir principalement :
1 – Pour éviter les paniques artificielles suscitées en temps de mouvement social par le Fascisme économique :
Cartographie des principaux flux d’approvisionnement en alimentation de la population civile (en nourriture, en eau potable, en énergie, en fournitures de biens médicaux, par la description des flux reliant les MIN [marchés d’intérêt national], les dépôts, notamment de nourriture et d’essence, les centres commerciaux, les centrales électriques, les hôpitaux, etc). Recherche d’amis et de partenaires. Également : Cartographie des centres potentiels de désinformations.
2 – Pour éviter la répression :
Cartographie des principaux centres spécialisés, à bloquer par des sièges et blocages matériels non-violents : casernes de CRS et de BAC, centres de rétention, etc.
3 – Pour rendre possible la créativité mobile et réactive du mouvement social sans intermédiaire ni tutelle léniniste ou paternaliste :
Cartographie méthodique des moyens techniques devant subvenir à la vie matérielle d’un mouvement social regroupant dans chaque ville des foules de taille comparables aux journées anti-CPE de 2006 et de manifestations unitaires de 2008 : gymnases ou « salle du jeu de paume » pour héberger les manifestants ne pouvant pas occasionnellement rentrer chez eux, locaux de cantines autogérables, cuisines et sanitaires mobiles, sonorisations, infirmerie de campagne et ressources médicales, network sur téléphones portables, dispositifs militants de transports collectifs gratuits (montée massives sur Paris, Bruxelles, sur les chefs-lieux de proximité, etc), salles d’assemblées souveraines par milieux sociaux, imprimeries et ateliers graphiques disposant de rotatives, etc.
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Ce travail simple de cartographie est à la portée de tous. Sans attendre les consignes venant d’en haut, il suffit de commencer par sa propre ville, commune ou contrée, en y invitant les amis et collègues.
Par lui même, ce travail démoraliserait les oppresseurs qui s’en inquiéteront et nous sortirait de l’état de tristesse désespérée et sans issue, nous autres, opprimés et exploités de l’an 2010. C’est un voeu pour ce premier janvier. À partager sans modération entre collègues et amis.
Pour tous contacts [@ = arobase] :
Un secrétariat central inexistant : ostranenie[arobase]numericable.fr
Un anti-parti imaginaire à inventer ensemble : mouvementdespossibles[arobase]numericable.fr
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votre élan serait désirable si vous commenciez à parler une langue un peu joyeuse, un peu différente de ce qu’on entend à longueur de quotidiens, si ca puait moins le désir de pouvoir. Difficile de croire que vos formes de vie sont différentes lorsque nous vous lisons. Vous cherchez des « partenaires », n’êtes pas capables d’une bonne phrase au sein d’un appel. Pas d’idée, pas de lignes de fuite, juste un programme. De « vrais anti-parti imaginaire » du 21eme siècle…de petits soldats en manque de guerre…
votre machine de guerre n’attirera que les déprimés qui, par et grâce à vous, pourront se valoriser.
votre spécialité? se vendre en ne payant pas?
heureusement que vous êtes là, le monde que vous êtes en train de créer sera celui-ci, en un peu moins mauvais…
votre chance: la généralisation de la dépression.
nous sommes certains que vous y travaillez sans relâche…
Bonne idée, mais…
On vous laisse les motifs (on a une vie à vivre on va pas la perdre à militer, les acquis du réformisme on s’en branle),
On vous prend la tactique (et on la complète avec la cartographie de : réseaux et centres EDF, prisons, caméras de surveillance, sièges des bureaucraties syndicales, commissariats, préfectures, tribunaux, centres d’emmission et studios TV et radios, armureries, casernes militaires, usines d’armement, domiciles personnels des « dirigeants contre-révolutionnaire » (pléonasme) et des jaunes dangeureux, centres postaux, centres téléphoniques, centres internet…),
On élabore la stratégie qui correspond à NOS motifs (on se fait chier, on veut s’amuser) et NOS objectifs (détruire irréversiblement ce monde, ses valeurs, ses fonctionnements, ses aliénations, ses horreurs, sa monotonie…)
ce qu’il voulait dire, le gars qui fait chier avec Deleuze, c’est qu’avec votre langue, vous êtes aussi contre-révolutionnaire. Et ta réponse ne fait pas grand-chose d’autre que de confirmer sa critique… après, critiquer, c’est evidemment trop facile, et ca mène à rien. et ma langue, elle est pas meilleure que la tienne…
seulement si « à chaque monde sa langue », pour changer tout ca « radicalement », il serait judicieux que nous apprenions à parler autrement… sauf si on arrete de parler, ce qui semble loin d’être le cas.
Sans tomber dans le langage populiste à la LO, on peut s’éviter effectivement les deleuzeries et deborderies, propres à l’affirmation de supériorité de quelques élites (universitaires…) qui se rêvent en avant-garde révolutionnaire. Alors, il est vrai que Debord disait qu’il n’écrivait des livres que pour ceux qui les comprenaient mais on n’est plus obligé d’être aussi con que Debord.
Par contre faire des cartes, ça peut juste être passionnant.