Communiqué des occupants du Pôle Emploi rue Kléber à Montreuil

18h. On est toujours dans ce Pôle Emploi vide d’employés. ça bloque donc ! et depuis quelques heures il n’y a plus de radiations ici. ça nous plaît, ça nous parle, de bloquer cette machine à radier, à se faire exploiter, cette machine qui nous force à travailler, à faire des stages à la con, à raconter ce-qu-il-faut-comme-il-le faut aux rendez-vous où on est obligés d’aller sous peine de perdre les quelques centaines d’euros qu’ils voudraient bien nous donner.

Chômeurs, précaires, au RSA, vivant de petits boulots, galérant pour joindre les deux bouts… On cherche des moyens de s’organiser ensemble. Pas facile de faire grève quand on n’a pas de lieu de travail, de lutter quand on est isolé.

La question n’est pas la réforme de Pôle Emploi, nous voulons nous organiser contre ce qui nous fait atterrir là, contre la concurrence de tous contre tous sur le marché du travail. Si Pôle Emploi veut nous faire croire qu’il s’agirait d’offrir un emploi stable à tous, nous savons bien qu’il ne fait qu’entériner une situation où nos conditions d’exploitation ne font qu’empirer.

Cette occupation est une tentative pour lutter contre ce qu’on nous impose chaque jour. Pour porter la conflictualité et permettre l’inversion du rapport de force qui nous est si souvent défavorable quand nous sommes isolés.

Occuper, c’est participer à notre manière aux différentes dynamiques d’occupation en cours (nombreuses occupations de sans-papiers, occupation d’autres Pôle Emploi, de bâtiments publics…)

Vers 21h : Pôlice Emploi portent encore mieux son nom que d’habitude. Les bleus arrivent avec la réquisition de la direction pour nous expulser. Nous décidons de partir de nous-mêmes sans contrôle d’identité. Au moins on sera plus frais pour l’action du lendemain à 11h place du Châtelet.