Les maires et le secteur marchand immobilie ren rêvaient, l’ANRU l’a fait : financer la démolition de quartiers populaires HLM ou anciens, évincer les locataires modestes au nom de la « mixité sociale » et les remplacer par des habitants plus aisés.

Sauf quelques exceptions, toutes les grandesvilles et leurs banlieues populaires l’ont fait ou vont le faire, comme par exemple Paris, Lyon,Toulouse, Marseille, Grenoble, Nice, Chambéry,Bordeaux, Perpignan, Strasbourg, Lille, Roubaix, Orly, Trappes, Plaisir, St Denis, Clamart, Pantin, Nantes, Angers, Romans-sur-Isère…

C’est un acteur central de l’épuration sociale des quartiers populaires, avec les politiques d’urbanisme de soutien au logement cher, la vente des logements HLM, beaucoup de « résidentialisations»…

Une opération ANRU est imposée aux habitants avec un simulacre de concertation. Elle est justifiée par la dégradation d’un quartier, privé délibérément d’entretien pendant des années. Ses habitants, soumis à la fermeture progressive des services publics, du centre social, culturel, aux trafics, à la répression policière sont stigmatisés et humiliés dans les médias, par leurs élus, leur maire …

Les programmes ANRU annoncent souvent un nouveau tramway, un métro, d’un grand projet urbain vendu au MIPIM, un grand évènement sportif ou culturel. Les spéculateurs et les promoteurs accourent et les prix immobiliers flambent dans tout le secteur …

259 000 logements HLM ont été détruits depuis 20 ans, à bas loyers, spacieux avec une vue dégagée, « traversants » et donc ventilés naturellement contre les canicules, dont 164 000 revendiqués et financés par l’ANRU.

Écoles et commerces sont démolis ou restructurés, les terrains sont vendus pour édifier des logements locatifs privés, des copropriétés, des bureaux, des commerces plus chers, pour nourrir la spéculation, la hausse des loyer et de l’immobilier et in fine aggraver la crise du logement …

Et les habitants ? Les locataires sont déplacés souvent loin, très loin dans la périphérie, dans des logements plus petits, plus chers au m2, avec parking payant, sans cuisine indépendante … S’ils sont maintenus dans leur logement, ils devront vivre des années dans un chantier …

Les logements sociaux reconstruits sont moins nombreux, plus petits, souvent mono-orientés sur une seule façade, sans cuisin eindépendante, tout électrique … bien plus chers pour les locataires déplacés !

Le « renouvellement urbain » est un gaspillage social, financier et écologique :

  • C’est environ 259 000 logements en moins pour les demandeurs HLM, les sans-abris, les prioritaires DALO, alors que la crise sociale du logement bat son plein ;
  • Entre 500 000 et 1 million d’habitants modestes ont donc été contraints de déménager, perdant ainsi leur réseau de solidarité et relationnel tissé au fil des années
  • C’est 200 000€ en moyenne par logement détruit et reconstruit ;
  • C’est 1m3 de gravats pour 1m2 démoli, et autant de quantité de matériaux non renouvelable pour y construire du logement spéculatif …

La nouvelle méthode, c’est la vente des bâtiments au privé, sans les détruire et virer les habitants :
C’est par exemple le cas à Nanterre dans le quartier Pablo Picasso où Nahel, abattu par un policier, a vécu. Les « tours nuages » ne sont pas démolies mais transformées en hôtel de luxe, co-living et autres, pour les cadres de la Défense. Les effets sont les mêmes pour les locataires : déplacement forcé.

Quel impact positif ?
Les démolitions de HLM n’ont empêché ni la prolifération des inégalités socio-urbaines, de la pauvreté ou du trafic de drogue, ni les émeutes et la répression policière et judiciaire car leurs causes sont ailleurs.

https://www.droitaulogement.org/lanru-nous-chasse-unissons-nous-pour-nous-defendre/