Occupation de la mairie avec les roms à brest
Category: Local
Themes: Immigration/sans-papierEs/frontieres
Places: Brest
Appel à soutien et à mobilisation
Début septembre 2009, des personnes Roms de nationalité roumaine sont arrivées à Brest.
Elles et ils voulaient s’installer ici.
Pour avoir un logement à Brest, il faut payer un loyer. Et pour payer un loyer,
quand on est étranger-e et qu’on ne peut percevoir aucune aide,
il faut pouvoir travailler.
Mais quand on est roumain-e ou bulgare, il faut plusieurs mois pour
obtenir une carte de travail.
Alors ces personnes ont campé 2 semaines sous le pont de Villeneuve.
Depuis le 28 septembre, elles et ils campent sur une aire de gens du voyage,
sous des tentes, sous la pluie.
Les DDASS doivent prendre en charge l’hébergement d’urgence des personnes sans domicile, notamment via le 115. Depuis un mois, la DDASS connaît la situation de ces personnes sans domicile, et elle ne leur a proposé aucune solution d’hébergement. Mardi dernier, le 115 a répondu à ces personnesque les consignes de la DDASS étaient de ne pas les prendre en charge.
La DDASS du Finistère, lorsque des personnes roumaines sans domicile demandent à être hébergées, leur répond qu’ils et elles n’ont qu’à « voir avec leurs amis roumains déjà présents à Brest ».
La mairie de Brest, lorsque 24 personnes sans logement, dont 7 enfants, campent sous la pluie sur le territoire municipal, répond que « l’hébergement d’urgence est de la compétence de l’Etat (via la DDASS) », puis ajoute qu’elle « ne se substituera pas à l’Etat ».
La mairie de Brest dit qu’elle fait pression sur la préfecture et sur la DDASS du Finistère, qui, de son côté, donne des consignes pour que ces personnes ne soient pas prises en charge.
Est-ce que l’Etat et la mairie se sont mis d’accord pour que ces personnes passent l’hiver dehors ?
PARCE QUE NOUS VOULONS
DES LOGEMENTS POUR TOUTES ET TOUS,
FRANÇAIS-ES OU ETRANGER-E-S,
AVEC OU SANS PAPIERS,
nous occupons la mairie de Brest
– pour héberger sur le lieu occupé les personnes laissées à la rue
– pour que ces personnes obtiennent un logement pérenne.
Collectif d’Action, de Soutien et de Solidarité avec les personnes
Sans-PAPIERs
cassspapier@no-log.org
Nous occupons toujours la mairie. Nous y avons dormi. Depuis hier, pas
grand chose de nouveau, si ce n’est que nous avons eu la visite, hier
soir, du cabinet du maire, ou du moins de deux de ses membres. Deux
élu-e-s municipaux sont passé-e-s aussi : l’adjointe à “l’insertion par le
dialogue des cultures”, et l’élu du quartier centre-ville. Il-elle-s
comprennent mais ne veulent pas se positionner individuellement.
La nuit s’est bien passée. L’occupation s’organise, et nous avons toujours
besoin de soutien matériel, humain, moral… et financier !
—> des sous ! il y a une caisse d’occupation à la mairie
—> du matériel “militant” : scotch, marqueurs, crayons, bombes de
peinture, ciseaux, colle, papier de tous formats (grand, très grand,
normal, petit…), des vieux draps pour faire des banderoles… si des
groupes qui ont des photocopieuses veulent nous soutenir en offrant des
photocopies, c’est sympa aussi. Le tract est même téléchargeable sur
Indymedia Nantes : http://nantes.indymedia.org/article/18361
—> du matériel de vie quotidienne : pour faire à manger (nourriture,
café, thé, casseroles, réchauds, plats, couverts, vaisselle de toutes
sortes), pour dormir (matelas, duvets, couvertures)…
—> des gens pour tenir les permanences de jour et de nuit, distribuer
des tracts, parler avec les usagers de la mairie qui passent, accompagner
les personnes roumaines dans leurs démarches, boire des cafés, discuter…
Il y a un planning où s’inscrire à la mairie.
En plus, RENDEZ-VOUS A 14H30 A LA MAIRIE pour faire le point, discuter de
la suite et envisager une, voire des actions.
Voilà, pour plus d’infos, envoyer des mails au Casss-Papiers :
cassspapier@no-log.org
A bientôt
L’occupation de la mairie de Brest a pris fin vendredi soir vers 20h, car les 24 personnes roms ont obtenu un hébergement de la sous-préfecture de Brest.
Vendredi matin, pas de nouvelles de la sous-préfecture, pas de nouvelles de la DDASS, pas d’informations de la mairie.
Nous donnons rendez-vous à tout le monde à 14h30 à la mairie pour décider d’une action.
A 14h30 nous sommes une quarantaine, dont une quinzaine de personnes sans logement. Une occupation de la sous-préfecture est rapidement évoquée, et retenue. Des groupes de 2 ou 3 partent pour rentrer discrètement dans la sous-préfecture. Les empoyé-e-s nous repèrent quand même, ferment la porte et bloquent les personnes déjà rentrées dans le hall. Après la réouverture de la porte par des manifestant-e-s et quelques minutes de discussions agitées avec un employé de la préfecture, le sous-préfet accepte de recevoir une délégation. Il commence par refuser que 2 personnes roms et leur fille participent à la délégation, et d’abord dit ne vouloir rencontrer que “des personnes du collectif”. Nous lui expliquons que tout le monde fait partie du collectif. Il finit par accepter que seule P., qui parle bien français, fasse partie de la délégation. Après 20 minutes de négociations, tout le monde lève le camp et retourne à la mairie.
Au final, 3 solutions d’hébergement d’urgence ont été proposées pour jusqu’à lundi, où les familles ont (presque) été logées ensemble. La Croix-Rouge est venue les chercher le soir, et les affaires ont toutes été rangées. Le sous-préfet, ainsi que quelques personnes de la DDASS et de la mairie sont venues présenter en détail les solutions d’hébergement.
Nous avons, pour certain-e-s d’entre nous, continué à passer du temps avec les personnes roms ce week-end.
Le sous-préfet a parlé de logements en dur pour l’hiver, à partir d’aujourd’hui. Nous restons vigilant-e-s. De plus, apparemment, certaines personnes roms sont expulsables. Nous allons continuer en travaillant sur des dossiers de régularisation.
A bientôt
casss-papiers
cassspapier@no-log.org