Férocité insurrectionnelle
Catégorie : Global
Thèmes : Contrôle socialGuerre
Le contrôle social est impossible sans violence. Pour socialiser les individus – les transformer en ressources utiles pour la société- la société produit des systèmes de violence rationalisée. Tandis que certains de ces systèmes, comme l’armée, la police et le système pénal peuvent toujours être vus séparément en raison de la rudesse flagrante de leur violence, pour la plupart, ils sont devenus si inter-connectés et si pénétrants qu’ils agissent comme une totalité – la totalité qu’est la société dans laquelle nous vivons.
Cette violence systémique existe surtout sous la forme d’une menace constante – un subtil, voir ennuyeux, terrorisme quotidien qui incite la crainte de marcher hors des clous. Les avertissements et les ordres des « supérieurs » qui nous menacent de la punition ou de la pauvreté, les voyous armés en uniforme supposément là pour « protéger et servir » (huh ! ?!), le barrage de dépêches sur la guerre, la torture, les tueurs en série et les gangs de rue, tous nous immergent dans une atmosphère de violence sociale subtile, sous-jacente et rationalisée qui nous amène à craindre et à réprimer nos propres passions violentes.
A la lumière de la violence sociale systématique qui nous entoure, il n’est pas surprenant que l’on trompe les gens dans la vision de la violence comme une entité unique, monolithique plutôt que comme des actes et des situations spécifiques. Le système de violence produit par la société devient alors un monolithe qui agit pour s’auto-perpétuer.
En réaction à ce système monolithique de violence, la « pathologie du pacifisme » se développe. Incapable de voir au-delà des catégories sociales, le pacifiste crée une fausse dichotomie, limitant la question de la violence au choix moral/intellectuel entre une acceptation de la violence comme un système monolithique ou son rejet total. Mais ce choix existe seulement au royaume des abstractions sans valeur, parce que dans le monde dans lequel nous vivons, le pacifisme et la violence systématique dépendent l’un de l’autre. Le pacifisme est une idéologie qui exige la paix sociale totale comme son but suprême. Mais la paix sociale totale exigerait la suppression complète des passions individuelles qui créent les incidences individuelles de violence – et cela exigerait le contrôle social total. Le contrôle social total est seulement possible à l’aide de menaces constantes telles que la police, la prison, la thérapie, la censure sociale, la pénurie ou la guerre. L’idéal pacifiste exige donc un système monolithique de violence.Il reflète la contradiction sociale inhérente à la nécessité qu’a l’autorité de maintenir la paix pour maintenir le système sans à-coups, ne pouvant uniquement faire ainsi en maintenant un système rationalisé de violence.
Le système rationalisé de violence non seulement se perpétue, mais évoque aussi des réponses, souvent sous forme de violents coups de poing aveugles d’individus enragés que le système manipule alors pour auto-justifier sa propre existence et de temps en temps sous forme de violence consciemment rebelle et indocile. La violence passionnée qui est supprimée se transforme en mort lente, à la base de la violence du stress et de l’anxiété. Il est évident que dans les millions de petites piqûres d’humiliation quotidiennes – comme les regards de dégoût et l’hostilité envers les étrangers, c’est la plus subtile et la plus totale forme de violence rationalisée qui opére ; chacun se conforme dans la crainte du dégoût des autres.
C’est la forme subtile de violence pratiquée par les pacifistes.
« Je ne rêve pas d’une révolution douce. Ma passion accourt à la violence de la sécession, à la férocité d’une vie qui ne renonce à rien. »
Ceux de nous qui se battent pour la liberté de créer nos propres vies pour nous-mêmes doivent rejeter des deux côtés les choix que nous offre la société entre le pacifisme et la violence systématique, parce que ce choix est une tentative de socialiser notre rébellion. Au lieu de cela nous pouvons créer nos propres options, en développant un chaos espiègle et passionné qui peut s’exprimer de temps en temps avec une violence féroce et intense, de temps à autres avec la plus fine tendresse , ou par n’importe laquelle des façons dont nos passions et nos caprices nous animent au moment particulier. Tant le rejet de la violence que sa systématisation sont des attaques de nos passions et de notre individualité.
La violence a des aspects d’interaction sauvage, et l’observation de la violence parmi des animaux dément plusieurs généralisations vite imposées. La violence parmi les animaux n’est pas compatible avec la formule du darwinisme social ; il n’y a aucune guerre perpétuelle de tous contre tous. Plutôt dans des moments spécifiques et dans des circonstances particulières, les actes individuels de violence s’enflamment et s’effacent ensuite quand les moments passent. Il n’y a aucune violence systématique dans le sauvage, mais, au lieu de cela, les expressions momentanées de passions spécifiques. Cela expose une des erreurs majeures de l’idéologie pacifiste : la violence en soi, ne perpétue pas la violence. Le système social de violence rationalisée, dont le pacifisme est une partie intégrante, se perpétue, elle, comme un système.
Contre le système de violence, une violence non-systématisée, passionnée, espiègle est la réponse appropriée. Le jeu violent est très commun parmi les animaux et les enfants. Se poursuivant, luttant et sautant les uns sur les autres, cassant et detruisant : tous les aspects du jeu sans règles. L’insurrectionaliste joue de cette façon aussi, mais avec des cibles réelles et avec l’intention de causer des dégâts réels. Les cibles de ce jeu féroce sont principalement les institutions, la marchandise, les rôles sociaux et les icônes culturelles, mais les représentants de ces institutions peuvent aussi être des cibles – particulièrement lorsqu’ils représentent une menace immédiate à la liberté de quiconque de créer sa propre vie comme il le désire.
La rébellion n’a jamais été simplement une question d’autodéfense. En soi, l’autodéfense est probablement mieux réalisée lorsqu’elle accepte le statu quo ou sa réforme. La rébellion est l’attaque agressive, dangereuse, espiègle par des individus libres contre la société. Le refus d’un système de violence, le refus d’une forme d’organisation militarisée comme la lutte armée, permet à la violence des insurgés de nombreuses possibilités d’attaques efficaces. Cela ne peut pas être aisément compris par les autorités et placé sous leur contrôle. Sa nature insurgée peut même rester indétectable par les autorités en même temps qu’elle érode les fondations du contrôle social. De la perspective rationalisée d’autorité, cette violence espiègle apparaîtra souvent tout à fait aléatoire, mais est en réalité en harmonie avec les désirs de l’insurgé.
La violence espiègle de l’insurrection n’a aucune place pour le regret. Le regret affaiblit la force des coups et nous rend trop prudents et timides. Mais le regret entre seulement en compte quand la violence est traitée comme une question morale, et pour les insurgés qui se battent pour la liberté de vivre leurs désirs, cette morale devient juste une autre forme de contrôle social. Partout où la violence mutine s’est manifestée en toute espièglerie, le regret a semblé absurde. Dans des émeutes et des soulèvements spontanés – aussi bien que dans le vandalisme à petite échelle – une attitude festive semble être évidente. Il y a une joie intense, même de l’euphorie, dans la libération des passions violentes qui ont été refoulées si longtemps. Défoncer la sale gueule de la société comme nous l’éprouvons tous les jours est un plaisir intense et savoureux, non désavoué dans la honte, la culpabilité ou le regret.
Certains peuvent élever l’objection qu’une telle attitude pourrait faire que notre violence échappe à notre propre contrôle, mais un excès de violence insurgée n’est pas quelque chose que nous devons craindre. Alors que nous démolissons notre répression et commençons à libérer nos passions, certainement nos gestes, nos actions et notre façon entière d’être doivent nécessairement devenir de plus en plus expansifs et tout ce que nous semblerons faire paraitra jusqu’au-boutiste. Notre générosité et notre violence sembleront excessives. Des individus non réprimés et expansifs. Émeutes et insurrections ont échoués à dépasser la liberté provisoire, pas à cause de l’excès, mais parce que les gens se retiennent. Les gens n’ont pas eu confiance en leurs passions. Ils ont craint l’expansivité, l’excès de dilapidation de leurs propres rêves et désirs. Donc ils ont renoncés ou ont rendu leur combat à de nouvelles autorités, de nouvelles systématisations de la violence. Mais comment la violence insurrectionnelle peut-elle être vraiment excessive quand il n’y a aucune institution de contrôle social, aucune autorité, aucune icône culturelle qui ne devrait pas être brisée jusqu’à devenir de la poudre – et cela avec jubilation ?
Si ce que nous voulons est un monde dans lequel chacun d’entre nous peut créer sa propre vie sans contraintes, vivre les uns avec les autres comme nous le désirons plutôt que conformément aux rôles socialement predéfinis, nous devons reconnaître que, de temps en temps, la violence s’enflammera et qu’il n’y a rien mal à cela. L’ampleur des passions inclut l’expression pleine et expansive de la haine et de la colère – et ce sont des émotions violentes. Quoique cette violence puisse être utilisée tactiquement, ce ne sera pas systématique. Quoiqu’elle puisse être intelligente, elle ne sera pas rationalisée. Et en aucun cas elle ne se perpétuera à l’infini, parce que celle-ci est individuelle et provisoire, se dépensant entièrement dans son expression libre et passionnée. Ni la non-violence moraliste ni la violence systématique de lutte militarisée ne peuvent démolir l’autorité puisque toutes les deux exigent une certaine forme d’autorité. Seule la violence expansive et passionnée d’individus insurgés jouant seul ou avec d’autres n’a de chance de détruire cette société…
« En avant chacun ! Et avec des armes et des cœurs, le Discours et la plume, le Poignard et le fusil, l’ironie et le blasphème, le Vol, l’empoisonnement et le feu, Laissez nous… faire la guerre à la société. »
Dejaque
Wolfi Landstreicher dans Feral Faun, date inconnue.
Traduit et adapté par Non Fides, 2009.
Extrait de Non Fides N°IV.
« En avant chacun ! Et avec des armes et des cœurs, le Discours et la plume, le Poignard et le fusil, l’ironie et le blasphème, le Vol, l’empoisonnement et le feu, Laissez nous… faire la guerre à la société. »
Bien-sûr, nous vous avons attendu:
C’est le simple son de la monnaie spectaculaire, que le pro-situ croit pouvoir imiter plus aisément que cette monnaie elle-même; mais il est encouragé dans cette illusion par le fait réel que ces marchandises que la consommation actuelle feint d’admirer font, elles aussi, beaucoup plus de bruit que de jouissance.
Le pro-situ voudra posséder toutes les qualités de l’horoscope : intelligence et courage, séduction et expérience, etc., et s’étonne, lui qui n’a songé ni à les atteindre ni à en faire usage, que la moindre pratique vienne encore renverser son conte de fées par ce triste hasard qu’il n’a même pas su les simuler.
de plus en plus suspect cette insitance
Ah ! qu’il est bon d’entendre notre cher Christian Hivert. Le pourfendeur de pro-situs à coup de citations de Debord, le redresseur d’histoire à coup de dogmes et de prétendues connaissances historiques.
Un tour sur son site vous fera probablement comprendre le pourquoi du comment ce gigantissime individu vient écrire sur indy pour pourfendre les zozos qui auraient l’outrecuidance de ne pas se revendiquer d’une autonomie ouvrière dogmatique ! Le fait même qu’au détour d’un article il est fait le choix de nous dicter par le menu l’art d’être ou ne pas être autonome en dit long sur létat de putréfaction de ses cellules et des deux hémisphères cérébraux. Enfin bon, on est pas là pour enfoncer les charlots.
On aimerai bien à l’avenir, que le sus-nommé Christian HIvert choississent de fermer sa gueule lorsque lui vient l’envie de saillir hors de ses espaces d’expression habituels. La volonté n’est bien sur pas de le museler, il saura probablement le faire tout seul en continuant à écrire le genre de commentaire ci-dessus, mais simplement qu’il prenne en compte l’existence de groupes et d’individus différents, pro-situs ou non, autonome ou non, qui n’ont pas besoin que quelqu’un vienne pourrir Indy avec ses jugements de merde et ses pseudo-vérités de poubelles.
Nous renvoyons le lecteur au site de Christian Hivert dont l’adresse se trouve plus haut.
Vous y trouverez une histoire de l’autonomie « officielle » à la sauce Hivert (repiquée sur wiki en grande partie), des textes théoriques de Hivert qui cite le gros Debord lui-même, ainsi qu’un certains nombres d’articles de Hivert qui commente l’actualité depuis sa tour et nous gratifie de ses états d’âmes sur le monde, en particuliers le microcosme autonome français d’hier et d’aujourd’hui. (Encore qu’on sent bien qu’il vient d’hier et qu’il n’aime pas celui d’aujourd’hui)
Rendez nous Jean-Marc, nous vous donnerons Hivert !
un policier mort, le crane defoncé par un pavé. une dizaine d’employés brulés vifs dans l’incendie de leur entreprise capitaliste.
une bourgeoise aliénée violée et battue a mort par une dizaine de féroces insurgés. quelle vision « éspiègle et joyeuse ».
cette violence et cette guerre que vous voudriez voir jouissive et colorée, que vous tachez de maquiller des oripeaux d’une poesie bancale n’a qu un visage, celui de la mort, du meurtre et du lynchage…
la violence, la guerre, vous nous en parlez beaucoup, mais si vous nous eclairiez un peu sur l’ennemi? contre qui nous dechainerons nous espieglement? qui mutilerons nous dans la joie? qui assassinerons nous dans l’allegresse?
quel est cet ennemi?
Ce qui est ennuyeux c’est que ce genre de texte viriliste est modéré rapidement et apparait en tête (de gondole) comme produit de propagande à consommer (sans modération), alors que d’autres aux questions surement moins virilistes sont escamotés en seconde page car la modération a mis du temps à s’y est intéresser. Pour exemple ce texte: http://nantes.indymedia.org/article/17920
qui n’est jamais apparu que dans la rubrique « en attente » avant « d’être caché » dans les pages d’infos globales.
Le virilisme a de beau jour devant lui.
On pourrait aussi se demander si le lâchage spontanéiste de la violence que propose Non Fides dans ses textes ne vient pas simplement d’une culture basée sur la montée d’adrénaline. Culture de l’adrénaline propre à cette société capitaliste: consommer tout de suite et sur place. Bref, la pulsion comme moteur de l’individu, un bon moyen de manipuler les masses et un apprentissage (dressage) à l’obscurantisme et à la négation de la réflexion. Pas très émancipateur à mon sens.
Toutes les propagandes de droite, de gauche et autres, qui visent à la manipulation et nient l’individu mettent en avant la légitimité des pulsions.
viriliste – virilisme ? où ça ?
c’est au mieux au pire, une attaque (une pique – une réflexion – … ) contre le pacifisme avec des phrases ambigües comme :
« Mais la paix sociale totale exigerait la suppression complète des passions individuelles qui créent les incidences individuelles de violence – et cela exigerait le contrôle social total. »
sur l’individu (et ses passions ici)
Réveilles toi Max Stirner
http://www.toupie.org/Biographies/Stirner.htm
http://increvablesanarchistes.org/articles/biographies/…x.htm
http://endehors.org/news/max-stirner-l-individualisme-l…taire
http://endehors.org/news/max-stirner-ou-l-extreme-liberte
http://www.bibliolibertaire.org/Textes/lanarchisme_indi…r.doc
http://kropot.free.fr/Stirner-Unique.htm
http://kropot.free.fr/Stirner-unique-01-III.htm
http://classiques.uqac.ca/classiques/stirner_max/stirne….html
Ses tous petits plans à la machiavel seraient ils dévoilés, la violence qui lui monte au nez est semble t il dirigée dans le seul sens qu’il connaisse de tous temps, contre ceux qui osent et prétendent ne pas se soumettre à ses inepties de viriliste guerrier, à force d’aller chatouiller le polycarbonate translucide l’ennemi, son ennemi, est devenu l’Autonomie Ouvrière, cette clarification est précieuse.
N’ayant lu Machiavel qu’en diagonale avant de jeter dans la joie et la bonne humeur, les quelques oeuvres que je possédais de lui dans un jolie et très beau feu, mes supputations quant à ta référence littéraire me laisse perplexe.
Quant à mes plans… vu ma difficulté à déterminer par ces temps de vadrouille vacancière, le jour et la nuit, je pense être de toute façon un très mauvais planificateur, si tenté qu’il y ait un plan. De plus un plan de quoi. N’étant pas l’auteur du texte ci-dessus, ni d’aucun texte d’ailleurs, je ne vois pas trop où tu veux en venir, si ce n’est donner l’impression qu’encore une fois une quelconque caballe se serait lancer à tes trousses.
A la vue du mot dévoilé, j’avoue. A cause de la chaleur du jour, j’étais dans le plus simple appareil lorsque l’envie de te tamponner la gueule par commentaire interposé m’est venue. C’est là, la seule chose qu’il y aurait à dévoiler.
Il me faut néanmoins revenir sur la deuxième partie de ton commentaire, bien qu’il aurait été tout aussi bien de s’arrêter là pour ne pas marcher dans les grosses et bien juteuses merde que tu répands ici où là sur les trottoirs d’internet et dans les fils de discussions.
A propos de la violence, je dirais que la voir viriliste dans la mouvance dont nous parlons est assez hilarante, je dois dire. Certes, l’omniprésence de cette violence de la part de ce qu’on appelle aujourd’hui autonomes, anarchistes, ou anarcho-autonomes pose pas mal de problème et fait débat. Pour ma part, je pense que ce débat existe justement parce que cette question de l’omniprésence de la violence est posée. Violence de nous, mais aussi violence de l’état. Violence spectaculaire des émeutes, mais aussi violence quotidienne. Je pense donc que cette position stupide de rejeter la violence sous prétexte qu’elle ne serai qu’un moyen soit de faire joue-joue avec son adrénaline, soit d’exprimer sa virilité n’est en fait qu’un moyen de rejeter le débat sur la violence au sens large, c’est à dire la violence de la vie quotidienne. Disqualifier tel ou tel groupe sous prétexte qu’il nous parle de violence tout le temps, c’est faire l’aveu que soit même, on est dans l’incapacité de passer outre ce débat.
Au final, t’es la à crié contre la violence viriliste mais tu glorifie l’opéraisme au sein de l’autonomie. ON peut pas dire que les opéraistes étaient des adeptes des fleurs, des chichons et des caches caches dans la foret. RIen qu’a voir le nombre de manches et de pioches et de clefs anglaises brandit au dessus de leur cortèges avant qu’ils ne soient remplacer par des P38, on ne peut pas dire qu’au niveau de la violence ils y allaient à reculons.
Je te renvoi aussi à d’autres groupes tel que Avanguardia Operaia, Lotta Continua, Potere Operaio, etc.. A noter que le parallèle ne s’arrête pas là, puisque l’Autonomie Ouvrière dont tu te plais à sanctifier le nom ici ou là sur indymedia ou sur wikipedia, (où tu te bats avec acharnement contre une vision plus pluraliste et diverses de l’autonomie que tu réduis à la seule AUtonomie Ouvrière), était quand même la championne des tracts virulents du style de la missive non-fidienne habituelle. Les opéraistes ne renoncaient pas à quelques morts aux patrons, menaces physiques et phraséologie presque militaire pour exprimer leur envie d’en pendre quelques uns par les tripes.
Quant tu dis « la violence qui lui monte au nez est semble t il dirigée dans le seul sens qu’il connaisse de tous temps », cela me fait bien marrer. SI tu savais mon âge, grosse patate ! Jdois même pas en être au quart de ta vie, et je chie allègrement sur mes aînés et leurs principes comme tu peux le voir avec toi. Enfin bon, tu dois être de ceux, à la cohn-bendit, qui réponde en parlant d’hier quant on leur pose la question de ce qu’on fait aujourd’hui.
Venons en au « contre ceux qui osent et prétendent ne pas se soumettre à ses inepties de viriliste guerrier » qui te pollue la bouche en descendant de ton vide cérébrale encore qu’on puisse supposer qu’il remonte plutôt de ton colon (troisième ou quatrième référence à la merde du texte, je suis en pleine forme !). J’aime quant tu passe du tu au nous. Que tu démultiplie. Que tu extrapole pour faire dire n’importe quoi à n’importe qui. Preuve de sincérité s’il en est. Preuve que tu est en capacité d’assumer ce que tu dis tout seul pour ne pas te cacher derrière le nous vague du nuage de fumer.
J’ai beaucoup aimé ta remarque sur le chatouillement du polycarbonate. Je ne savais pas qu’on pouvais le chatouiller. Je supossais jusqu’ici qu’il s’agissait d’un materiau utilisé pour fabriquer les biberons et non un être capable de se livrer à de telle papouille. En aurais tu un chez toi ?
Quand à l’Autonomie Ouvrière, je te renvoi aux discussions de Bologne en 1977 ou plus simplement vers la magnifique réthorique des opéraistes sur la construction d’un parti autonome. Je me place plus du côté de ceux qui se sont appelés eux mêmes les indiens métropolitains ou les féministes italiennes de 1977, plutôt qu’avec les pâles et mortes organisations céomposées de l’autonomie ouvrière.
Allez, pauvre patate, bonne chance et amuse toi bien dans les délicieux méandres de ta propre impuissance.
l’adéquation [violence = virilisme] est sexiste
Pas historiquement !
Petroleuse&co…ici c’est plutôt l’inverse qui est dénoncé: [virilisme=violence] ce qui n’a rien à voir avec une question de sexe (une femme pouvant faire preuve de virilisme) mais qui pose la question de la culture de la domination musclée et le fait de favoriser la reproduction des chef-fe-s par la mise en avant de la force physique. En somme quelques-un-e-s se préparent les lauriers sur le terrain qu’il-le-s pensent maitriser, celui de la force de combat physique.
Si on est handicapée comme moi, on est obligée de se sentir inférieure car jamais je ne pourrais être aux côtés de ces « vrai-e-s » résistant-e-s des temps modernes. Tout ce que je pense faire en matière de résistance devient dans leur bouche de la trahison. Il-le-s ne semblent voir que leur nombril.
Hors en réalité, leur position théorique sur la violence ne tient que parce qu’ils ont des corps qui leur permettent de fanfaronner et de rouler des mécaniques. Je sais désormais que s’ils ne sont pas les ami-e-s des plus fort-e-s (capitalistes), les insurrectionnistes ne sont pas non plus les ami-e-s des plus faibles.
Pauline, je veux bien qu’on critique une certaine manière d’utiliser la violence politique, mais de là à généraliser et dire que « les insurrectionnalistes ne sont pas les ami-e-s des faibles », ça me paraît grotesque. A moins bien sûr de se reconnaître dans l’idéologie chrétienne du « tends l’autre joue » quand on te frappe sur la première joue.
Le tout, c’est de trouver des solidarités concrètes entre tou-te-s les opprimé-e-s, que ceux-ci et celles-ci soient « valides » (« bien portant-e-s ») ou handicapé-e-s, femmes ou hommes (ou autres), jeunes ou vieux-vieilles, habitué-e-s aux situations de confrontation ou non, etc.
Mettre dans des cases des gens selon des situations qu’ils n’ont pas choisies (homme / femme, jeune / vieux, valide / handicapé, etc.), c’est rarement très malin… ça fait le jeu du « statu-quo », et c’est tout: la situation est ainsi, il est impossible d’agir contre le pouvoir sans créer d’autres relations de pouvoir, donc autant ne pas y toucher. Cet espèce de purisme du rapport au pouvoir prône l’immobilisme, et c’est bien triste.
Si on laisse l’usage de la violence à l’Etat et/ou aux « virilistes », on a perdu d’avance.
Envisager tout combat en évacuant d’emblée l’usage de la violence, c’est partir perdant d’avance.
De l’auto-défense à l’offensive, organisons-nous.
Oui, j’ai bien compris les discours pro-violence. Mais qu’advient-il des personnes comme moi, qui ne peuvent faire usage de cette violence, ou qui n’en n’ont pas envie, parce que toute leur vie est une violence sans même besoin qu’elle soit exercée par une tierce personne (ni par un Etat ou une quelconque idéologie) ?
Quand je lis les appels à la violence insurrectionnelle, les images qui me viennent ne sont pas d’héroïques combats de rue, mais juste ma mort au milieu d’une mêlée de bourrin-e-s, flics comme insurgé-e-s. Pire, quand d’autres proposent des stratégies sans violence (sans être anti), je vois les mêmes pro-violence les menacer de les détruire comme n’importe quel autre ennemi, car l’individu qui ne se range pas sous leur bannière guerrière est immédiatement considéré comme un-e traitre, ou un-e mo-u-lle à la botte de l’ennemi.
Voilà pourquoi je déduis de vos textes pro-violence exclusive que les plus faibles n’ont pas leur place dans vos luttes. Si je me trompe, quelle place, quel rôle, donnent alors les pro-violence à celleux qui ne peuvent ou ne veulent en user ?
Un-e pro-violence peut-il penser d’autres options de lutte?
@ ha ouais
Ne pas évacuer la question de la violence, ne veut pas dire que cette violence doive devenir omniprésente, ni que cet argument de ne pas évacuer la question de la violence deviennent un moyen de signifier que la non-violence est inefficace.
Quant à dire que c’est perdre d’avance, on peut pas dire que jusqu’ici les mouvements violents ait débouché sur quelque chose de significatif.
Je suis d’accord. Il ne faut pas évacuer cette question de la violence. Mais la question de la non-violence non plus.
Mais là où je ne suis pas d’accord, c’est quant tu dis qu’il ne faut pas laisser l’usage de la violence à l’état ou au viriliste. Je pense que si. Je pense que la violence que l’état met en oeuvre, ou que les virilistes entendent mettre en oeuvre, on peut la leur laisser.
Si retenir l’usage de la violence parmi nos tactiques, c’est au final un moyen d’exercer simplement une violence cela n’a aucun sens. Occuper la rue, pour occuper la rue, on peut y passer des siècles. Occuper la rue pour y créer des solidarité aussi. Faire tout reposer sur la reconquête de l’usage de la violence est à mon avis une grosse erreur, en particuliers parce que, comme le dit pauline, cela laisse pas mal de gens sur le côté, en particuliers parmi ceux qui ne sont pas en mesure de l’exercer, cette violence, pour une raison ou pour une autre. Créer des solidarités est indépendant du fait d’être violent ou non, n’est-ce pas ?
De plus le concept d’auto-défense me semble être un truc un peu puant. Pourquoi auto ? Pour le côté spontané ? Pour rajouter une dimension style prolo à la sauce GP ? Au final, c’est de la défense non ?
@ Pauline
C’est sur que les appels à la violence limite la situation à des types de personnes bien précis. Mais il ne s’agit pas nécessairement d’une exclusion. Il s’agit d’un constat réel. Une personne handicapée venant un rassemblement violent, en fauteuil, ou avec une visibilité réduite ou encore avec une mobilité réduite, on ne peut pas lui garantir ce que l’on garantirait à une personne ne souffrant d’aucun handicap, en particuliers au niveau de l’intégrité physique. Tout simplement parce que l’on est pas organisé, parce que aussi, il faut le dire, on y a pas vraiment réfléchit jusque là. Aussi parce que l’on ne veut pas qu’à une personne dont la vie est une violence, s’ajoute une autre violence.
Au sujet des rapports entre violents et non-violents, je dois souligner que si je vois ce que tu veux dire, je pense que il ne faut pas exagérer. En général, ce débat se passe entre d’un côté des non-violents qui nie notre existence politique sous prétexte que l’on use de tactiques violentes et de l’autre des violents qui essaie de montrer qu’ils ont une existence politique au même titre que les non-violents suite aux accusations de ceux-ci.
Pour avoir tenter de dialoguer des milliers et des milliers de fois sur ce sujet, je comprends tout à fait ceux qui dès que le moyen leur est donné rentre dans le lard des non-violents, en parole ou en acte. Je te renvoie à ce qui se dit par exemple depuis des années au sein du mouvement altermondialiste qui est, il me semble, l’exemple le plus clair.
Je te signale à ce titre, que si comme tu le dis les pro-violences menace de détruire ceux qui ne se range pas sous leur bannière guerrière, les non-violents en font de même. Pour eux, on est au minimum des flics, des manipulés, des « jeunes sans idéologies », des paumés, etc… (Encore qu’avec les désobéissants, ils sont en train de se tirer une putain de balle dans le pied)
Après quand tu dis que les plus faibles n’ont pas leur place, je ne suis pas d’accord non plus. Ils ont leurs place. Simplement nous ne pouvons agir en leur nom. Nous ne pouvons prendre la place qui leur revient dans nos luttes. Nous n’avons pas à faire une place aux « faibles », ni à leur faire jouer un rôle. C’est à eux de la prendre, de l’occuper. Ils seront accueillis à bras ouvert, peu importe qu’ils soient violents ou non.
Et enfin, bien sur que les violents peuvent penser à d’autres « options » de lutte, mais il s’agira d’autres « options » de lutte. Libre a chacun de se ranger derrière. Cela s’appelle le respect des tactiques. Et cela va dans les deux sens.
Heureusement que nous t’avons,
tu fera tout,
tu connais tout, l’âge des capitaines et les périodes historiques comme si tu y avais été,
tu sens le vieux, tu ne te réfères qu’au passé, et nous parlons du présent,
et au présent les insurrectionnalistes, les émeutiers et les voyoutistes nous font chier, tes énervements masturbatoires et déféquants ne nous empêcheront pas de le dire,
tu ressemble aux jeunes filles, vieillies et aigries, qui se cachent derrière leur photo d’il y a trente ans,
aujourd’hui, comprends tu bien, aujourd’hui, nous désirons construire de l’autonomie dans nos vies et refusons d’être assimilé à des manipulateurs assermentés disant le tout et le contraire dans la même phrase et parlant de références incongrues à tout bout de champ, se cachant leurs intentions nauséabondes de mâles dominants derrière de fumeuses prétentions égalitaires et joli-coeur, tout en menaçant de représailles physiques quiconque est en désaccord avec leur dogme.
La violence ouvrière c’est la réappropriation de ses espaces vitaux. C’est nécessairement collectif, ce n’est pas dans une rue au cours d’une manif.
Les baffages de gueules en guise de débat, c’est la construction de l’arbitraire et du terrorisme d’état.
Le Patapon finit son whisky, éteint son ordi, et va se promener.