Dernière intervention dans le domaine de la criminalisation et de la répression des mouvements sociaux : le député Damien Meslot prépare une proposition de loi contre « les occupations sauvages des universités par des groupes minoritaires ». Mr Meslot accuse notamment SUD-Etudiant, ainsi que d’autres organisations, d’infiltrer les universités de l’extérieur. Cette accusation mensongère est une remise en cause de notre syndicalisme et de nos moyens d’actions. Elle a pour seul but de décridibiliser la mobilisation en cours et de faire croire que les étudiant-e-s sont incapables de mener cette lutte par eux/elles mêmes.

La véritable raison qui pousse l’UMP à proposer des lois aussi scélérates provient de la multiplication des luttes dans l’éducation et particulièrement dans les universités. Dans l’enseignement supérieur, l’anniversaire des deux ans de présidence de Sarkozy rime avec deux années de luttes. La majorité parlementaire refuse d’admettre que c’est le refus total de la loi d’autonomie des universités qui a poussé les étudiant-e-s et maintenant les enseignant-e-s et les Biatoss à se mettre en grève. La droite cherche des coupables et des bouc-émissaires pour se dédouaner dans une période de plus en plus explosive et se rabat sur le syndicalisme de lutte. Souvenons-nous il y a peu de la campagne médiatique insultante et mensongère contre le syndicat SUD-Rail lors des grèves victorieuses à la gare Saint-Lazare…

Cette volonté d’interdire les grèves étudiantes et leurs modalités : occupations des universités, piquets de grèves et séquestrations de président-e-s d’universités (entres autres), s’inscrit dans la logique de criminalisation des mouvements sociaux qui touche le monde du travail ainsi que la société dans son ensemble. En témoigne les arrestations, procès d’étudiant-e-s en lutte ainsi que le florilège de lois antisociales du gouvernement. Les salarié-e-s et étudiant-e-s qui aujourd’hui manifestent leur colère par des actions collectives radicales ne sont ni des voyous, ni des preneurs d’otage comme se plaisent à la répéter nombre de médias et politiques bien pensants. Face au mépris et à la misère, ils/elles répondent avec leurs propres armes !

Nous souhaitons rappeler que le fonctionnement des universités par sa nature même rend cette institution très peu démocratique. La main mise du pouvoir par le ministère et par les président-e-s d’universités dépossèdent totalement les étudiant-e-s d’un quelconque contrôle sur leurs lieux d’études. De plus, les élections universitaire dans lesquelles la participation ne dépasse que rarement les 10% ne peuvent en rien être qualifiées de démocratiques. Les seuls moments de réelle participation des étudiant-e-s à la vie de leur universités sont ceux des luttes et des grèves. Seules les assemblée générales permettent aux étudiant-e-s de comprendre le fonctionnement des universités et les réformes gouvernementales qui se suivent chaque année. Vouloir interdire aux étudiant-e-s de se réunir et de décider ensemble des modalités de luttes qu’ils/elles peuvent choisir a pour conséquence de les éloigner de toute participation politique dans leurs lieux d’études et de vie.

La fédération des syndicats Sud-Etudiant réaffirme que seul-le-s les étudiant-e-s ont à décider de leur moyens d’actions. Ni la répression, ni ce genre de loi, qui ne vise qu’à s’attaquer aux luttes sans aucunement chercher à comprendre les raisons de celles-ci, n’arrêteront les grèves étudiantes.

vendredi 8 mai 2009

Sud Etudiant