Mais le gouvernement, particulièrement ses ministres de la Chasse à l’Enfant et de la « justice » ne renoncent pas à enfermer les bébés, ni à expulser. Le Procureur, magistrat soumis à l’autorité du ministre, fait appel de cette décision. Arsen, 4 mois, son frère et ses parents restent enfermés dans la prison pour étrangers, dans un lieu que le ministre a jugé parfaitement adapté dans ses déclarations publiques ! Que n’y envoie-t-il ses enfants ou ses petits enfants !

Monsieur Bakhshiyan est arménien, né en Azerbaïdjan, il s’est marié en Russie avec une Russe, Alexandre est né en Russie, Arsen est né en France. Faut-il renvoyer l’homme en Arménie, ou en Azerbaïdjan, la femme en Russie avec Alexandre, et Arsen doit-il être coupé en deux ?

Monsieur Besson vante partout son action, il en est à se vanter aussi de traquer les bébés ! Est-ce cela la lutte contre les passeurs ? Va-t-il mettre en garde à vue tous les « aidants » qui réclament la libération de cette famille et sa régularisation ?

Sans compter que le droit n’est pas vraiment de son côté. Dans une affaire précédente d’enfermement d’un bébé en CRA, libération par le juge, appel du procureur sur demande de la préfecture, la cour d’appel avait libéré la famille en argumentant longuement. Mais le gouvernement et le ministère s’assoient sur la jurisprudence, sur les recommandations de la CNDS, sur les conventions internationales quand elles gênent la chasse aux sans papiers, enfants compris.

Cela étant, on a cru quelques heures ce matin (1er mai) que les choses évoluaient : la famille a été extraite de sa prison et conduite à l’hôpital. On a cru à une décision humanitaire, ce n’était qu’une précaution destinée à se couvrir en cas de pépin : on apprend à l’instant (1er mai 13h30) que les Bakhshiyan, parents et enfants, sont ramenés en prison administrative. Ils y resteront jusqu’au lundi 4 mai, date à laquelle la cour d’appel statuera sur leur libération ou leur maintien.

A en juger par ses déclarations justifiant l’arrestation de la famille Bakhshiyan, Monsieur Besson, le ministre qui emprisonne les bébés, doit être très satisfait.

Contact RESF : Patrice Muzard 06 84 17 87 78

Préfecture de Haute Saône : prefecture@haute-saone.pref.gouv.fr

Tel 03 84 89 18 00‎ Fax 03 84 89 18 18‎

RENNES : TROIS ENFANTS (DEUX JUMEAUX DE 14 ANS ET UNE FILLETTE DE 8 ANS) EN CRA
Depuis le 23 avril, deux femmes sont retenues au Centre de rétention de St Jacques avec leurs enfants : deux jumeaux de 14 ans et une fillette de 8 ans. Une de ces femmes est malade, ainsi que la jumelle. Tous sont très traumatisés par les épreuves subies.

La préfecture d’Angers a refusé de leur laisser déposer une demande d’asile et les a mises en rétention pour les renvoyer en Pologne, pays par lequel elles sont entrées en Europe.

Elles ont fui le Daghestan où elles vivaient avec leurs maris tchétchènes soupçonnés d’être liés aux terroristes wahhabistes. Elles ont été arrêtées, interrogées et violemment battues par la police. A leur retour, elles ont subi des violences de la part de leurs maris pour n’avoir pas caché des armes et des documents wahhabistes.

Elles se sont enfuies en Pologne avec leurs enfants. Mais parquées dans un camp de réfugiés, elles n’ont pu y déposer une demande d’asile. En outre, elles y ont été menacées de graves représailles par des wahhabistes qui y font régner la peur. Elles ont quitté la Pologne pour demander l’asile en France. Le préfet de Maine et Loire veut les y renvoyer, première étape vers une probable expulsion vers la Tchétchénie (5% seulement des demandes d’asile de Tchétchènes acceptées en Pologne).

Tous vont très mal. Les enfants sont mutiques et ne s’alimentent pas.

Contact RESF MRAP : Michèle Fougeron Delauney – 02 99 32 04 41