LA PIOCHE de la coordination de Lyon II

Depuis bientôt 2 mois, face aux « nouvelles » réformes à la mode, les universités ont ressorti leur folklore contestataire avec son cortège de grèves, de blocages, d’actions coup de poing, de coordinations nationales.
Mais malgré la présence des services d’ordre syndicaux et bureaucratiques dans ce carnaval étudiant, certains espaces de critique et de rencontres, certaines poches de vie sont arrachées au court normal des choses, autrement dit, à l’atomisation et au massacre général, prémédité et organisé de la rentabilité.

C’est à partir de ces endroits perpétuellement menacés et attaqués que se développe, se répand et se vit une critique radicale de l’institution universitaire et du monde dans lequel elle s’inscrit.

– ainsi face à la demande du maintien des rares privilèges du statut étudiant, nous opposons la destruction pure et simple de ce statut de futur gestionnaire (au mieux!) de l’ordre établit qui sépare les étudiants du reste de la jeunesse et du reste des exploités.

– face à la demande de réinvestissement massif de l’Etat dans les diverses filières, nous luttons contre la division horizontale du savoir spécialisé et verticale entre commandant et exécutant.
étant conscient que le savoir spécialisé est l’effet de la division du travail et a pour conséquence l’aliénation et la stérilisation marchande du savoir critique.
quant au réinvestissment massif de l’Etat capitaliste dans l’une de ses institutions, elle ne nous intéresse que dans la mesure où elle nous permet d’identifier les forces de notre ennemi.

– face à la demande de revalorisation des diplômes, nous luttons pour nous réapproprier un savoir critique radical qui peut nous servir d’arme dans une perspective révolutionnaire et non pas de faire valoir comme capital dans la joyeuse boucherie du salariat

– face à la défense du statut des enseignants chercheurs nous nous demandons à qui profite le crime de la recherche lorsque certains chercheurs alimentent l’industrie militaire et marchande tandis que les autres nous préparent à les accepter?!

Ainsi nous ne revendiquons rien et par cette pioche, nous appelons à lutter ensemble pour prendre ce dont nous avons besoin et détruire ce qui nous en empêche, c’est-a-dire l’Etat et le capital, gardiens du spectacle de notre réelle misère quotidienne.

Dans cette lutte aucune alliance n’est possible avec les co-gestionnaires du capital qui utilisent d’ailleurs le même langage, les mêmes méthodes et qui en fin de compte ne quittent jamais la table des négociations.

En ce moment dans les universités nous subissons une offensive politique qui a pour but de briser ce mouvement, de l’isoler, de l’enfermer et qui selon les dire même de Pécresse, dans un éclair de lucidité «n’est plus un mouvement étudiant».

Cet enfermement dans lequel nous sommes parqués, désignés est la séparation entre casseur-terroriste-ultra-gauchiste et bon étudiant-citoyen soumis à la contestation syndicale «légitime» et autorisée.
Une fois le tri sélectif fait entre les citoyens recycables et les « terroristes » non bio-dégradables, il ne reste plus qu’à détruire sans aucune forme de procès (ou plutôt avec toutes les formes de la justice bourgeoise) ceux qui ont l’audace de critiquer la sacro-sainte démocratie… capitaliste!

Face à cette attaque, avant que le mouvement en cours ne retourne à ses examens et que n’explosent les quelques poches de vie, il est urgent d’organiser des débats et des actions à la fac et ailleurs sur l’arme d’Etat qu’est le terrorisme.
Cette contre-attaque ne peut se faire que par nos propres médias, qui seront dans le même temps par leur construction et leur existence autant d’attaques contre les médias bourgeois, claque-merde de l’ordre établit.

La perspective de lutte ne doit pas se perdre dans une spécialisation de la critique des médias, la critique du spectacle ne doit pas se séparer du projet de sa destruction radicale.

Face à l’appel à l’unité des négociateurs, faisons raisonner sur leur crane la pioche solidaire de la lutte des opprimés.

Prochain coup de pioche sur la grève générale du 19 mars pour une vraie grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire.

Une poignée de mandatés de montpellier et de rouen
le 15 mars 2009