« Les rares cyclistes qui se croisent sur l’asphalte s’échangent parfois un sourire de connivence, comme des rescapés d’un territoire envahi par la barbarie automobile. » (Tronchet)

En septembre 2004, par le biais d’un simple affichage en ville, une poignée de cyclistes proposa un peu plus qu’un regard complice : se rencontrer lors d’une « coïncidence » mensuelle. Pas d’objectifs précis, sauf peut-être de défendre la pratique du vélo et faire émerger une nouvelle culture.

La vélorution d’Angers était née.

Perçue comme une simple balade en ville, cette coïncidence n’est que la partie visible de l’engagement de chacun.
Un engagement au jour le jour, pour changer un peu son quotidien et assimiler une nouvelle lecture du monde, vu du haut de sa selle.
Et un engagement collectif, pour une reconquête idéologique face à la déferlante de l’imagerie automobile, symbole de l’individualisme triomphant et d’un gaspillage éhonté.
Se rencontrer une fois par mois favorise le partage, la refexion et la solidarité. En quatre ans, la dynamique de groupe à permis à quelques projets de voir le jour. Selon les affinités, diférents cyclistes se sont entraidés pour entretenir et réparer leurs vélos, d’autres ont organisé des virées urbaines (alleycat, jeux de pistes,etc), d’autres encore ont écrit des fanzines ou bien publié des articles sur la toile.
Ce mouvement n’a pas d’organisateur et évolue selon ce qu’en font les participants. La vélorution peut donc partir dans tous les sens…

Comme pour toute cause qui semble juste, le combat reste inégal, les moyens aussi. Mais nous n’avons que ça, alors ne nous en privons pas.

Dans une cité qui reste hostile à la pratique du vélo, nous restons l’avant-garde du transport urbain. Samedi 06 septembre 2008, si le nombre de participants le permet, nous reprendrons temporairement la ville pour nous projetter dans le futur.
Rendez-vous à 15h Place du Ralliement. Ne venez pas sans ce sourire complice qui caractérise le cycliste en croisant un autre et apportez des victuailles à partager.