Fédération CNT des travailleurs
de la santé, du social et des collectivités territoriales
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Communiqué de presse

« Tout l’objet de notre réforme c’est précisément de mettre tout un
service public au service des demandeurs d’emploi et aux services des
entreprises pour que les offres et les demandes se rencontrent vraiment
dans une logique droits et devoirs »
Malgré ces commentaires de Mme Lagarde, la loi sur « les droits et devoirs
des demandeurs d’emploi » adoptée le 17/07/2008, ne sera pas un « moyen de
gagner la bataille du chômage » mais bien un argument supplémentaire pour
la guerre aux chômeurs et aux régressions sociales que le gouvernement
impose à tous les salariés.
Le texte n’apporte d’ailleurs aucune avancée en termes de droits pour les
demandeurs d’emploi. Même la formation n’apparaît plus que comme une
éventualité !
Pourtant une « modernisation » du marché du travail devrait fonder la «
réciprocité démocratique » aussi sur les devoirs des entreprises, en
instaurant pour celles-ci, une obligation de réponse motivée à réception
de candidature, une certification des conditions d’embauches annoncées par
exemple. Pour les demandeurs d’emploi, un droit d’accès direct à toutes
les offres d’emploi nonobstant les modalités de contact, un droit de
vérification par l’Inspection du travail des motifs légaux des CDD, du
contrat de travail, un contrôle des modalités de recrutement…
Les récents mouvements de travailleurs sans-papiers ont d’ailleurs mis en
lumière les pratiques patronales, dans des secteurs pourtant (et pour
cause) réputés en tension !

Au lieu de ça, l’Offre Raisonnable d’Emploi, mesure emblématique de cette
loi n’apporte qu’un renforcement de la menace de radiation, notamment de
l’article 311-3-5, tel qu’il figure encore sur les propositions d’emploi
de l’ANPE (article L5412-1 du nouveau code du travail) et en précisant la
dégressivité des prétentions salariales que devra accepter un chômeur (le
smic au bout d’un an d’inscription) pour un emploi correspondant à sa
qualification et son expérience.
L’autre mesure d’importance de ce texte est la disparition progressive
d’ici 2012 de la dispense de recherche d’emploi alors qu’à peine 38% de «
séniors » sont encore en poste au moment de prendre leur retraite. Ainsi
on entérine le recul progressif de l’âge de départ à la retraite et
l’accroissement des années de vache maigre dans le calcul du salaire de
remplacement.

De plus, en concentrant le service public de l’emploi sur les missions
régaliennes de contrôle social, ce projet laisse la porte ouverte à une
marchandisation croissante des services de conseil, de formation et
d’accompagnement. Les chômeurs et les salariés de l’ANPE, de l’AFPA et de
l’ASSEDIC en seront les premiers à en faire les frais.

L’objectif réel de cette loi est donc de masquer une pénurie récurrente
d’emploi en stigmatisant encore plus les chômeurs, principales victimes de
cette situation. Avec le lifting des lois scélérates, les pratiques de
fichages croissantes et le développement du « tout sécuritaire », les
classes dangereuses sont de retour. Malheur à celui qui perdra son statut
de salarié pour rejoindre les plus démunis !

En les conjuguant avec les autres attaques de nos droits sociaux (temps de
travail, retraite, santé…) le gouvernement prépare un arsenal juridique
destiné à contenir les mouvements sociaux qui surgiront à cause du
creusement des inégalités.
Lutter contre le chômage ce n’est pas donner aux patrons tous les droits
et toutes les richesses c’est les répartir entre tous les travailleurs.

La fédération CNT Santé social et collectivités territoriales appelle de toute urgence à une riposte
syndicale unitaire et radicale.

Paris le 29 juillet 2008