Tour de france contre la biometrie
Catégorie : Local
Thèmes : Contrôle social
Salut,
On cherche donc des gens/groupes pour organiser à travers le pays des projections/débats/brunch/concerts/apéros dinatoires/saunas sur le sujet : on est ouverts à toute proposition (non vénale).
Egalement des idées de documentaires.
On a déjà projeté « pistés par nos gènes » (que l’on peut trouver [ici->http://www.dailymotion.com/relevance/search/pist%25C3%2…A8nes] ) et qui présente a minima l’intérêt non négligeable d’être assez récent et clair quant au contenu scientifique qu’il présente. La génétique et la biologie moléculaire étant des domaines de pointe et qui connaissent des évolutions spectaculaires depuis une dizaine d’années, et plus particulièrement depuis la fin du [Human Genome Project->http://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_g%C3%A9nome_humain] en 2004, il est toujours bon de se faire une idée fiable de ce qu’on sait déjà faire, ce qu’on pourra faire dans 2 ou 10 ans, etc., sans tomber dans un catastrophisme souvent ridicule. De l’avis d’un expert en la matière, c’est le cas pour ce documentaire de 2007.
On essaie donc d’organiser cette tournée en gros la première semaine de juillet. Pour tout contact :
refusadnrouen ARGH no-log POINT org
à suivre…
la période serait autour de la première QUINZAINE du mois de juillet. Ca peut commencer avant, durer après, tout dépend des opportunités qu’on aura. A vous de jouer, donc.
Le 23 janvier 2008, deux personnes : un garçon et une fille sont arrêtés par la douane, lors d’un contrôle routier près de Vierzon. Dans leur coffre, du chlorate, des plans d’une prison pour mineurs (EPM) et des manuels de sabotage. Elles sont incarcérées sous une juridiction spéciale : l’antiterrorisme. Les flics les accusent d’avoir eu l’intention de s’attaquer à un EPM, et ils sont mis en examen pour « détention et transport de substances explosives ou incendiaires » et « association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste ». De plus, la fille est accusée d’avoir participé à une tentative d’incendie, durant la période électorale, d’un véhicule de police garé devant le commissariat du 18e arrondissement. Son ADN, pris de force comme celui de son ami, concorderait avec un de ceux retrouvés sur le dispositif incendiaire. Quatre ADN masculins non identifiés auraient aussi été retrouvés sur ce dispositif.
Marie-Antoinette Houyvet, instruit l’affaire avec l’aide de la Sous Direction Anti-Terroriste (SDAT) ainsi que l’équipe de Ménara, chef d’un groupe anti-terroriste de la Brigade Criminelle du Quai des Orfèvres qui mènent l’enquête sur le terrain.
Les proches font des demandes de permis de visite sans savoir que les flics utiliseront ce prétexte pour les convoquer : l’occasion de mettre un peu plus la pression et essayer d’obtenir des renseignements. C’est un véritable chantage : soit tu vas à la convoc’, soit ton permis de visite est refusé.
En effet, dans le cadre de cette affaire, chaque permis de visite est soumis à une convocation pour interrogatoire au Quai des Orfèvres, avec éventuellement prise d’empreinte ADN. La juge d’instruction décide alors d’accepter ou de refuser le permis. Le frère de la fille qui avait d’abord fait une demande de visite, décide de ne pas se rendre à la convocation. D’autant qu’étant fiché politiquement, cette convocation prétexte avait peu de chance d’aboutir à un permis de visite.
Aux yeux de la justice, cette attitude est suspecte, et celle-ci décide d’organiser une filature pour le retrouver et l’arrêter. Elle met en place une surveillance de certains lieux de lutte sur Montreuil, et quadrille certains quartiers de flics en civil plus ou moins déguisés (une habituée du quartier a clairement identifié des flics en clodo).
Mercredi 21 mai, le frère est arrêté en pleine rue à Montreuil sous prétexte d’un contrôle d’identité quelconque par des flics en civil de la Brigade Criminelle. Il est immédiatement emmené Quai des Orfèvres, et mis en garde à vue dans le cadre d’une commission rogatoire. L’objectif est de prendre son ADN et de le confronter à ceux retrouvés sur le dispositif incendiaire. Malgré son refus de se soumettre au prélèvement, les flics lui prennent son caleçon de force au moment de la fouille et l’envoie au laboratoire pour l’analyser.
S’en suit une perquisition à son domicile où les flics de la Brigade Criminelle ainsi qu’un des Renseignements Généraux s’en donnent à cœur joie pour retourner toutes les affaires. Ils ne trouvent rien d’intéressant, mais en profitent pour prendre des affaires persos.
Au cours des 48 heures de garde-à-vue, les auditions par Ménara et son équipe s’enchaînent régulièrement mais sans succès puisque le frère refuse de répondre aux questions. Il n’aura pas non plus l’occasion de voir un avocat, puisque le régime anti-terroriste ne le permet qu’à partir de la 72e heure.
Ce n’est pas un cas unique, puisqu’il s’applique aussi aux affaires de stupéfiants. Dans la cellule, quelques autres jeunes sont présents pour des petites affaires de stups, ils seront déférés avant d’avoir pu voir un avocat. L’un d’eux, passera la nuit à réclamer ses médicaments ou à voir un médecin pour son ulcère. La crise qui le plie en deux, qui le fait dégueuler jusqu’à sa bile, et supplier de l’aide, ne dérangera pas de trop les matons qui continueront à regarder leur télé. Mais le « gentil » maton ne mérite pas plus notre sympathie, et il est parfois terrible d’entendre des prisonniers remercier leur geôlier pour la pâté qu’il leur est donné à manger ou pour l’autorisation de pisser.
A la 47e heure de garde-à-vue, les résultats de l’analyse de l’ADN tombent : il n’y a pas de concordance, et le prévenu doit donc être libéré puisque aucune charge ne pèse sur lui. Ce n’est pas pour autant que l’ADN ne sera pas ajouté au fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). D’ailleurs Ménara le dit clairement, chaque militant d’extrême gauche qui passera entre les mains de la police se verra prendre son ADN.
La recherche des quatre ADN retrouvés sur le dispositif donne un cadre juridique, prétexte pour continuer à enrichir leur fichier d’empreintes ADN. Pour eux l’objectif est de constituer un fichier ADN des « militants d’extrême gauche ». Cette logique s’inscrit dans une volonté de fichage systématique qui est déjà effective dans certaines affaires (stup’, grand banditisme, pédophilie, etc.). Elle se généralise de plus en plus à toute personne qui a affaire à la police (tag, joint, vol, ébriété, excès de vitesse… et simples convocations en tant que témoin).
Dans toutes les situations, il reste important, même si les flics peuvent parfois le prendre de force, de refuser de donner son ADN. Parce que pour eux, c’est toujours plus compliqué et plus de moyens que de devoir le prendre de force, et qu’ils ne traqueront pas toutes les personnes qui refusent. Il est important de créer un rapport de force suffisant, de faire face collectivement au processus de fichage.
Multipliez ces petits actes d’insoumission enraye la machine.
Refusons le fichage. Insoumission !