La loi va dans le sens d’une professionalisation des cursus en consacrant
l’insertion professionnelle comme une nouvelle « mission » de l’université
. Pour Patrick Devedjian, secrétaire général délégué de l ‘ UMP : « Ce qui
com pte finalement, c’est ce qui va sortir de nos universités comme étudiants.
Est-ce que ce se ra des étudiants qui seront davantage en phase avec les be soins
de l’économie ? » .

Encore une fois, c’est adapter la formation aux exigences des patrons.
Cela confirme que le but du système éducatif dans une société à économie de
marché (nom plus cool du capitalisme ) est de fabriquer de la chair à patron- e – s
(oups!) des futurs travailleurs- ses de qualité basse à supérieure .

Le s moyens de cette politique sont expliquées par Valérie Pécresse :
« les stages, évidemment les stages. Et y compris en sciences humaines et en sciences
sociales. Dans des domaines où de puis trop longtemps on cloisonne , on explique
que le monde professionnel doit être en de hors de l’université. Ce n’est plus le
cas aujourd’hui et les syndicats étudiants comme la C.é. de Julie Coudry ou
l’ Unef sont mûrs pour faire de l’insertion professionnelle une des missions de
l’université. Il faudra des stages, des modules de professionalisation. Voir même
faire des licences en apprentissage en alternance , comme en médecine , ENA et
écoles de commerce ». Un peu plus loin : « il ne suffit pas de sélectionner dans
les Master, il faut aussi mettre de la recherche dans les Master pro et de la
professionalisation dans les Master recherche . Il faut faire du Master un diplôme
en deux ans qui soit totalement professionnalisant, tout cela c’est un chantier en
soi ». Pas de sociologie sans stage de DR H ? Pas de philosophie sans stage de …
zut alors, de quoi au fait ?!

Ce qui se dessine c ‘ est un enseignement à deux vitesses avec d’un côté
des facs médiocres et sans moyens servant de ressource de main d’oeuvre au
patronat local et de l’autre des « pôles d ‘ excellences » concentrant les moyens
publics et privés, les meilleur- e – s profs servant de réservoir d’innovation pour
les entreprises. Les étudiant- e – s, au vu de ce s débouchés incertains, auront
tendance à se tourner vers les filières qui permettent de trouver du taf, et cela
d’autant plus que leur milieu social est modeste . Amplifier cette situation
inquiétante conduirait en fait à perdre une génération d’étudiant- e – s et de
chercheurs- se s.