Les étudiants et personnels avaient fixé en assemblée générale un rendez vous à 14h30 devant le fixer pour empêcher la tenue du conseil d’administration de l’université. Une petite trentaine de personne répondent à l’appel. Les membres du conseil présents décident de partir un peu en avance afin de pouvoir entrer dans le bâtiment. Après quelques coups de fil pour rameuter du monde, les étudiants se dirigent vers la cour d’honneur. L’exposition sur les 50 ans de la reconstruction n’étant pas terminé, les étudiants rentrent par Aula Magna puis remontent vers la salle Henry Bernard où doit se tenir le CA. Quelques conseillers sont déjà présents, certains s’imaginant ce qui pouvait se passer avec le débarquement des étudiants. Vers 15h, la présidente et l’équipe de direction arrivent, elle salue en premier les conseillers puis entame la discussion avec certains élus. Elle était au courant qu’un certain nombre de personnes, dont des élus, allaient empêcher la tenue du CA. Elle tente de les raisonner, en insistant sur le fait que le non vote des statuts n’apporterait rien. Des professeurs lui répondent que c’est aussi symbolique, ce qui énerve le secrétaire général. En tout cas, la présidente est claire: « il ne faut pas mentir, la loi ne sera pas abrogée ». Selon elle, il y a déjà eu une large discussion sur le sujet et il faut continuer le processus qui avait était engagé. Des étudiants contestent le cadre même de la loi, expliquant que le vote des statuts allait faire empirer les choses et que l’université n’aurait plus de marches de manoeuvre.

Malgré la présence des étudiants, l’équipe de direction prend la décision d’ouvrir la salle du conseil. Les élus mais aussi les étudiants s’y engouffrent. Cela ne va pas sans poser quelques petits problèmes techniques, le nombre de place assise étant limité, tous les élus ne peuvent pas s’assoir. La place habituellement dévolue à la représentante du recteur est occupée par deux étudiants bien remuants. La présidente prend la parole et demande à ce que tout le monde « s’exprime dans la tolérance et la correction », un étudiant lui rétorque que « pour la tolérance et la correction, il y a des maisons ». La présidente essaye de faire comme si de rien n’était, elle lit les procurations (un représentant du MEDEF, est comme d’habitude absent). Puis elle demande aux non-membres de quitter la salle. Ces derniers refusent et elle prend « acte de [votre] décision ». Néanmoins, elle ouvre la discussion et laisse ceux qui le désirent s’exprimer. Des représentants syndicaux expliquent la raison de la présence des étudiants et de la volonté de bloquer la tenue du CA. Les débats sont intéressants, ils tournent au départ sur ces nouveaux statuts et la façon dont ils ont été élaboré. La présidente reproche notamment aux contestataires de ne pas avoir participé au groupe de travail qui a a été mis en place pour l’élaboration. « c’est dans le cadre du groupe de travail que vous auriez dû exprimer votre mécontentement et non maintenant ». Des étudiants contestent la « légitimité » de ce groupe de travail puisque qu’il n’est ouvert qu’aux seuls élus. La présidente insiste ensuite sur la nécessité de voter les nouveaux statuts de l’université car ils permettraient la tenue des élections et donc de « l’expression de la communauté universitaire ». Un élu étudiant lui rappelle que, lors de la réunion des 3 conseils la semaine précédente, il avait émis la possibilité de voter une partie des statuts pour permettre la tenue des élections, même si celui-ci s’opposerait à ce qu’il y ait un vote partiel.

A 16h25, après la fin de la discussion, la présidente demande une nouvelle fois aux manifestants de quitter la salle. Ils refusent, elle déclare « nous prenons acte que nous ne pouvons tenir le conseil d’administration ». La séance est donc levée. Les discussions se prolongent entre manifestants et membres du conseil. A 17h, la salle du conseil est provisoirement fermée…jusqu’à la prochaine séance du CA