Suite à l intervention repetee la semaine derniere des keufs a la facs, des etudiants engage dans le mouvement etudiant, mais pas que, ont decidee qu il n y aurait pas de retour à la normale mortifiere.

Comme on pouvait s y attendre, les premiers mois de l ere Sarkozy, ont declenche des mouvements sociaux : celui des cheminots, celui des etudiants. Ces mouvements ont vite ete limites, non seulement par le pouvoir (l offensive mediatique, les coups bas des directions syndicales, la repression), mais aussi par leur forme propre. Un mouvement social, ça arrive toujours en contre, en reaction et donc en retard. Ensuite, ça reste generalement corporatiste et enferme dans certaines revendications. Surtout, cela a un debut, une fin, et cela precede toujours le retour au calme.

A Lyon, le mouvement etudiant, qui avait des le depart revele une certaine puissance, s est enlise dans une difficulte a agir. Le blocage fut vite sterile, et il a ete difficile de donner vie a l occupation. La suspension du quotidien etudiant n a pas debouche sur des pratiques politiques collectives, vivantes et innovantes. Et pourtant, ce moment aura permis de reelles rencontres et genere des envies d agir ensemble, qui n ont pu se concretiser dans ce cadre.

Ce vecu et ces attentes politiques rendent aujourd hui insupportable le retour a la normale, a des existences individualisees, incompatibles avec la realisation de notre desir de resistance. Face a celles et ceux qui nous martelent qu il est urgent d attendre, ou qui proposent le stand by politique entre deux mouvements, nous refusons de perdre l energie collective generee par cette rencontre, nous refusons de nous resigner. Contre le cycle des mouvements sociaux, qui naissent, qui meurent et qui se chassent les uns les autres, sans rien laisser derriere eux, il est necessaire de construire une continuite politique, de ne plus s arreter, de rester en mouvement. Dans un monde ou l alternative c est : « la cogestion ou la repression », nous ne pouvons plus nous satisfaire d une succession de defaites negociees. Nous voulons vaincre.

Nous refusons la France policiere qui banalise les CRS dans les facs et la BAC dans la rue, qui rafle les sans-papiers, qui criminalise la revolte, encourage la delation et enferme les pauvres pour les faire taire. Nous refusons la France du travail exploite, du profit et de la consommation. Nous refusons la France triste et abetissante du metro-boulot-Pernot-dodo. Nous voulons vivre.

Continuer ensemble necessite de se donner les moyens de nous retrouver, de nous organiser, de commencer. Aujourd hui, dans la lancee du mouvement, les insatisfactions et les desirs ont conduit a l ouverture d un nouvel espace. A l heure ou la seule reponse au probleme vital du logement est encore la repression brutale, liberer et occuper un lieu, est une necessité urgente pour construire, s organiser, vivre se liberer.

De fait, dans cette societe toute occupation est fragile, mais peu importe. Il nous appartient d agir dans ce lieu, pour trouver une force qui, elle, pourra perdurer au-dela, et s investir ailleurs. Il parait qu ensemble tout devient possible. Soit : soyons nombreux a realiser concretement cette volonte de demeurer en mouvement.
Ouvrir un lieu pour ouvrir des possibles

Explication rapide du bordel :

Donc le projet a ete mis en place super vite la semaine derniere suite a l intervention repetee des keufs a la facs, avec les gens qu on a capte sur le mouvement etudiant. L idee c est d aller occuper un grand lieu en plein centre ville et tenter d y rester le plus longtemps possible. C est un projet politique (tenter de rassembler tous ceux qui s opposent à la democratie de sarkozy) auquel on aimerait que le maximum de gens puissent etre associees. Nous ne voulons pas faire le enieme squat identitaire mais construire de la solidarite concrete et politique entre des personnes vivants dans des univers differents.

Si on passe la premiere intimidation, ca nous laisse au moins une semaine et on aimerait faire en sorte qu elle soit intense. Le lieu est à l image de notre megalomanie : c est tres grand, en excellent etat et destine a etre detruit.

Toute la semaine des activites auront lieu, surtout des discussions pour essayer de definir tou-te-s ensemble des tactiques pour faire face et repondre efficacement aux attaques du gouvernement, mais aussi des concerts mardi et vendredi, des projections, des repas collectifs, …

– Le concert de mardi : il y aura des rappeurs (experimental en autre), un open-mic, des slams, …
– Le concert de vendredi : collectif Mary Reid (ex callavera), Rap St-etienne ; Straigth to Hell,Punk Rock St-etienne

Cet espace a vocation a etre un lieu de vie et un QG de lutte et un lieu de rencontre pour tous ceux qui ne veulent pas de retour à la normale. Ce lieu est egalement le votre : Venez, soutenez, proposez des activites ; si tout va bien la porte sera ouverte.