De la barbarie coloniale à la politique nazie d’exterminatio
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L’auteur de «La Férocité blanche» [Albin Michel, 2001], déploie une argumentation originale et pertinente, que Césaire avait bien sentie dans son «Discours sur le colonialisme», le lien entre les politiques d’anéantissement colonial, l’ensauvagement des sociétés européennes et le choc en retour du nazisme sur ces mêmes sociétés. Afrikara publie le texte d’une communication de cette militante afrodescentante, présenté le 15 juin à Berlin dans le cadre du Forum de Dialogue organisé par la section européenne de la Fondation AfricAvenir.
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Nous sommes réunis ici pour analyser ensemble le lien historique qui, comme un fil conducteur conduit de la barbarie coloniale à la politique nazie d’extermination. Il s’agit d’un effort visant à détecter au moins la plupart des facteurs qui, de manière directe ou indirecte, auraient favorisé le développement politique et l’épanouissement idéologique d’une entreprise de déshumanisation comme la barbarie nazi en Allemagne et au-delà de ses frontières.
Cette contribution est utile à toute démarche qui voudrait mettre fin à toute sorte de discrimination d’où qu’elle vienne ; à commencer par cette discrimination qui consiste à trier parmi les crimes pour ensuite, suivant l’identité des victimes ou parfois l’identité des bourreaux, sélectionner le crime qu’il faut condamner. Cette hiérarchisation des crimes et donc de leur condamnation, demeure un handicap majeur dans la lutte pour la prévention des crimes contre l’humanité dont le crime de génocide.
Des historiens du 20ème siècle, travaillant sur la conquête de l’Amérique, sont parvenus à se mettre plus ou moins d’accord pour estimer le nombre d’habitants du continent américain à la veille de l’invasion. Il a donc été retenu qu’à la veille du 1500, environ 80 millions de personnes habitent dans le continent américain. Ces chiffres furent comparés à ceux obtenus cinquante ans plus tard à partir des recensements espagnols.4.
Il en ressort que vers 1550, des 80 millions d’Indigènes ne restent que 10 millions. C’est-à-dire, en termes relatifs une destruction de l’ordre de 90% de la population. Une véritable hécatombe car en termes absolus il s’agit d’une diminution de 70 millions d’êtres humains. Et encore, il importe de savoir que ces dernières années, des historiens sud-américains sont parvenus à la conclusion qu’en réalité, à la veille de la conquête il y avait en Amérique plus de 100 millions d’habitants. D’un point de vue européen, ces estimations sont inacceptables, et pour cause ! Si cela était vrai, nous serions devant une diminution de 90 millions d’êtres humains.
Mais, au-delà du nombre d’Indigènes exterminés, le comportement collectivement adopté par les conquérants chrétiens a eu des conséquences qui perdurent. Par exemple, la justification postérieure de ce génocide a conditionné l’évolution culturelle, idéologique et politique de la suprématie blanche à l’égard d’autres peuples non Européens, et finalement à l’intérieur même d’Europe.
La situation d’impunité dont bénéficiaient les conquistadores devait, fatalement, favoriser l’apparition très rapide de pratiques assez inquiétantes. Ainsi, la mauvaise habitude de nourrir les chiens avec des Indigènes et parfois avec des nourrissons arrachés à leur mère et jetés en pâture à des chiens affamés. Ou la tendance à s’amuser en faisant brûler vifs des Indigènes jetés dans des bûcher allumés pour les faire rôtir5. Ce désastre fut la première conséquence directe de ce que les manuels d’histoire continuent à appeler ‘la découverte de l’Amérique’.
Après avoir vidé le continent américain de sa population, les puissances occidentales naissantes ont fait de l’Afrique noire, une pourvoyeuse d’esclaves pour l’Amérique. Cette entreprise a désagrégé l’économie des pays africains et vidé le continent d’une partie de sa population dans ce qui demeure, la déportation d’êtres humains la plus gigantesque que l’histoire de l’humanité ait connue. Ici, il convient de rappeler la situation des pays africains au moment où ils sont abordés par les Européens.
C’est un fait que, même si le mode de production en Afrique n’était pas fondamentalement esclavagiste, les sociétés y connaissaient certaines formes de servitude. Comme nous l’avons dit, au Moyen âge, l’esclavage ainsi que la vente d’êtres humains, était une pratique très généralisée et l’Afrique n’a pas été une exception. Depuis le 7ème siècle, l’Afrique noire, tout comme l’Europe depuis le 8ème siècle, approvisionne en esclaves les pays de l’empire arabo-musulman.
Il semblerait qu’à l’époque, la dimension et les modalités du trafic d’esclaves n’auraient pas été incompatibles avec la croissance de l’économie dans les pays concernés par ce commerce d’êtres humains. Il est d’ailleurs couramment admis que c’est sous le règne de l’islam en Espagne que l’Europe a commencé à sortir des ténèbres du Moyen âge. Concernant l’Afrique, on notera qu’au 15ème siècle, malgré la ponction faite par la traite négrière arabo-musulmane, les pays de ce continent jouissaient d’un bon niveau de bien être social.
Le dépeuplement du continent ainsi que la misère et l’indigence de ses habitants malades et affamés, décrits par les voyageurs qui abordèrent l’Afrique noire au 19ème siècle, contrastent avec les pays densément peuplés, l’économie fleurissante, l’agriculture abondante, l’artisanat diversifié, le commerce intense et surtout, avec le niveau de bien être social décrits par les voyageurs, géographes et navigateurs ayant abordé l’Afrique noire entre le 8ème et le 17ème siècle, et dont nous connaissons maintenant les témoignages grâce aux diverses recherches, entre autres celles de Diop Maes.6.
Entre le 16ème et le 19ème siècle, les guerres et razzias en chaîne, provoquées par les négriers pour se procurer les captifs, ont conduit à la destruction quasiment irréversible de l’économie, du tissu social et de la démographie des peuples africains. Le cumul des traites, arabe et européenne, au moyen d’armes à feu, le caractère massif, voire industriel, de la traite négrière transatlantique en accroissement constant, a causé en trois siècles, des ravages que le continent n’avait jamais connus jusque là. Ce nouveau désastre fut la deuxième conséquence de la colonisation d’Amérique.
Dans le cadre de la domination coloniale sur le continent américain, les survivants indigènes, dépouillés de leurs terres furent refoulés et parqués dans des réserves. Dans le même temps, des millions de femmes, d’enfants et d’hommes Africains arrachés de chez eux et déportés dans l’Amérique, furent systématiquement expulsés hors de l’espèce humaine et réduits à la catégorie de bien meuble ou de sous-homme. L’infériorité raciale des non-Blancs et sa sœur jumelle, la supériorité de la race blanche, furent inscrits dans la loi, consacrées par le christianisme et renforcées dans les faits.
Les puissances coloniales, Espagne, Portugal, France, Angleterre, Hollande, légiféraient pour se doter du cadre juridique à l’intérieur duquel la déshumanisation des Noirs devenait légale. En conséquence, chaque métropole avait un arsenal juridique pour réglementer sa politique génocidaire dans l’univers concentrationnaire d’Amérique. A cet égard, la codification la plus achevée aura été le code noir français7. Promulgué en 1685, cette monstruosité juridique est restée en vigueur jusqu’à 1848 lors de la seconde abolition de l’esclavage dans les colonies françaises.
Il est significatif que, au moins pendant les 16ème et 17ème siècles, pour autant que nous sachions, il n’y eut pas une seule voix autorisée pour dénoncer et condamner l’expulsion légale des Noirs hors de l’espèce humaine. Même au 18ème siècle qui était pourtant le siècle des Lumières, aucun de ces grands philosophes n’a, formellement, exigé des autorités compétentes la suppression immédiate, réelle, sans atermoiements, des lois qui réglaient ces crimes.8.
On a l’habitude d’ignorer que grâce à la racialisation de l’esclavage dans l’univers concentrationnaire d’Amérique, la supériorité de la race blanche et l’infériorité des Noirs sont devenues un axiome profondément enraciné dans la culture occidentale. Il faut savoir que cet héritage pernicieux de la domination coloniale européenne, combiné aux effets néfastes de la manie des Lumières de tout ordonner, hiérarchiser, classifier, a stimulé l’émergence d’une culture plus ou moins favorable à l’extermination des groupes considérés inférieurs.
Entre le 15ème et le 19ème siècle, toute la production littéraire et scientifique concernant les peuples indigènes d’Amérique, visait à justifier leur extermination passé et à venir. Après trois longs siècles de barbarie coloniale sous contrôle chrétien, un des principes validés par les catholiques espagnols, est la certitude que tuer des Indiens n’est pas un pêché.9. Cette conscience fut renforcée par les protestants anglophones, convaincus qu’un bon Indien est un Indien mort. Aussi, toute la littérature concernant la bestialisation des Noir dans l’univers concentrationnaire d’Amérique, était une véritable propagande en faveur de la traite négrière et de l’esclavage des Noirs présentés comme un progrès de la civilisation.
Lorsque finalement eut lieu le démantèlement de l’univers concentrationnaire d’Amérique, le changement provoqué par les abolitions de l’esclavage eut une portée assez limitée. D’abord parce que l’essentiel des structures et des rapports sociaux et économiques mis en place par la barbarie institutionnalisée, sont restés quasiment inchangés. Et aussi, parce que le triomphe de la pensée scientifique sur la foi religieuse a donné à la race des seigneurs et aux valeurs de la civilisation occidentale, une crédibilité dont la religion ne bénéficiait plus auprès des esprits éclairés. Désormais, la colonisation et les actes de barbarie qui lui sont consubstantiels, par exemple l’extermination de groupes considérés inférieurs, se feront ayant comme support un discours scientifique.
Il serait utile une étude très serrée concernant le rôle des scientifiques occidentaux dans le développement de la culture d’extermination qui a prévalu au 19ème et au début du 20ème siècle dans les pays colonisateurs. Malgré son rapport étroit avec notre analyse, cela n’est pas le sujet central de cette communication. Mais, nous
pouvons néanmoins dégager quelques pistes pour ceux qui voudraient reprendre le sujet et se renseigner davantage.
Au milieu du 19ème siècle, les Associations scientifiques les plus prestigieuses semblent avoir été la Geographical Society et l’Anthropological Society à Londres et aussi, la Société de Géologie à Paris. Le 19 janvier 1864, eut lieu une table ronde organisée par l’Anthropological Society sur « l’extinction des races inférieures ». Il y fut question du droit des races supérieures à coloniser les espaces territoriaux considérés vitaux pour leurs intérêts.
Dans le « journal of the Anthropological Society of London, vol. 165, 1864 » fut publié un compte rendu des débats de la Conférence. Il s’agissait de savoir si dans tous les cas de colonisation il serait inévitable l’extinction des races inférieures, ou si jamais il serait possible qu’elles puissent coexister avec la race supérieure sans être éliminées.10. A l’époque, l’Angleterre avait déjà commis, outre le génocide des Indigènes en Amérique du Nord, celui des Aborigènes d’Australie dont les Tasmaniens.
il serait puéril d’opposer aux entreprises européennes de colonisation un prétendu droit d’occupation […] qui pérenniserait en des mains incapables la vaine possession de richesses sans emploi. »11. De son côté, le sociologue français Georges Vacher de Lapouge, soutenait qu’il n’y avait rien de plus normal que la réduction en esclavage des races inférieures et plaidait pour une seule race supérieure, nivelée par la sélection.
On remarquera que la plupart des anthropologues allemands, même convaincus de leur supériorité raciale, ne partagent pas avec leurs collègues britanniques, nord-américains et français, la conviction que les races inférieures doivent nécessairement disparaître au contact de la civilisation. Le professeur Théodore Waitz par exemple, développe entre 1859-1862 un travail pour contester le bien fondé des théories propagées par ses collègues occidentaux, engagés dans la justification scientifique des exterminations commises par leurs pays.
Par la suite, son élève George Gerland fait en 1868 une étude sur l’extermination des races inférieures. Il dénonce la violence physique exercée par les colonisateurs comme étant le facteur d’extermination le plus tangible. Et affirme qu’il n’existe aucune loi naturelle qui dit que les peuples primitifs doivent disparaître pour que la civilisation avance. Le plaidoyer de ce scientifique allemand pour le droit à la vie des races dites inférieures est un fait rarissime dans cette période de l’histoire.
En 1891 le professeur allemand Friedrich Ratzel publie son livre « Anthropogeographie » et dans le dixième chapitre sous-titré « Le déclin des peuples de cultures inférieures au contact avec la culture », il exprime son hostilité concernant la destruction des peuples indigènes : « C’est devenu une règle déplorable, que des peuples faiblement avancés meurent au contact avec des peuples hautement cultivés. Cela s’applique à la vaste majorité des Australiens, des Polynésiens, des Asiatiques du Nord, des Américains du Nord et des nombreux peuples d’Afrique du Sud et d’Amérique du Sud.
(…) Les Indigènes sont tués, chassés, prolétarisés et l’on détruit leur organisation sociale. La caractéristique principale de la politique des Blancs est l’usage de la violence par les forts sur les faibles. Le but est de s’emparer de leurs terres. Ce phénomène a pris sa forme la plus intense en Amérique du Nord. Des Blancs assoiffés de terres s’entassent entre des peuplements indiens faibles et partiellement désintégrés »12. Ce serait le dernier discours dans lequel le professeur Ratzel exprimerait un point de vue aussi peu favorable à l’extinction des peuples inférieurs.
Les anciennes puissances négrières réunies à Berlin en 1884-1885, officialisent le dépècement de l’Afrique. L’Allemagne s’assure le contrôle du Sud-Ouest africain (c’est-à-dire la Namibie), de l’Est africain (correspondant aux territoires actuels de la Tanzanie, du Burundi et du Rwanda) et aussi le contrôle sur le Togo et le Cameroun.
L’entrée de l’Allemagne dans l’entreprise coloniale marque un hiatus sensible entre le discours des scientifiques allemands avant les années 1890 et celui qu’ils auront
après les années de 1890 sur le même sujet : l’extermination des races inférieures ou leur asservissement suivant les besoins des conquistadores et le progrès de la civilisation.
En effet, en 1897 le professeur Ratzel publie son ouvrage «Géographie politique» dans lequel, l’auteur prend fait et cause pour l’extermination des races inférieures. Il affirme qu’un peuple en développement qui a besoin de plus de terres doit donc en conquérir «lesquelles, par la mort et le déplacement de leurs habitants, sont transformées en terres inhabitées»13.
La domination économique combinée à des méthodes racistes, a donné naissance à la suprématie blanche chrétienne. Son idéologie hégémonique règne sans partage sur la planète et connaît toute sa splendeur entre la seconde moitié du 19ème et la première moitié du 20ème siècle. Même dans les anciens pays colonisés, l’extermination des races inférieures tenait lieu de politique officielle.
La plupart des pays d’Amérique sont devenus indépendants au 19ème siècle. Les classes dirigeantes de ces pays, se croient blanches parce qu’elles sont issues des aventuriers européens qui souvent violaient les femmes indigènes. Arrivées au pouvoir suite aux guerres d’indépendance, ces élites se sont toujours identifiées à leur ancêtre blanc. De fait, elles adoptèrent les méthodes d’extermination des Indigènes hérités de la colonisation.
En avril 1834, les autorités d’Argentine, pays indépendant depuis peu, déclenchent la «Campana del Desierto » (Campagne du Désert), dont le but est l’extermination des survivants Indigènes qui occupent la pampa. Dirigée par Juan Manuel de Rosas, devenu Président d’Argentine à partir de 1835, cette campagne fut coordonnée avec le gouvernement du Chili. Le premier gouvernement constitutionnel d’Uruguay, dirigé par Fructuoso Rivera, s’est aussi joint à la Campagne qui devait transformer ces terres en espaces inhabités.
Malgré la violence extrême de la ‘Campagne’, tous les Indigènes ne sont pas morts, au grand dam du président Rosas pour qui les Indiens se reproduisaient comme des insectes. Pour remédier à cet échec, en 1878, par initiative du Ministre de la Guerre Julio Argentino Roca, le Congrès National argentin vote et approuve la loi « de expansiôn de las fronteras hasta el Rio Negro » (expansion des frontières). C’est le point de départ de la seconde « Campagne du Désert » qui doit définitivement vider la Pampa de sa population indigène pour faire avancer la civilisation.
La « Campagne » a lieu au moment où les survivants Indigènes sont traqués partout dans le continent. En Amérique du Nord ils sont massacrés et refoulés afin de libérer un espace devenu vital pour l’installation de familles civilisées, c’est-à-dire blanches. En Argentine, l’objectif avoué de la « Campagne » était le même : Remplacement de la population locale par une population civilisée pouvant garantir l’incorporation
effective de la Pampa et la Patagonie à la nation de l’Etat Argentin.
Quelques décennies plus tard, Heinrich Himmler défendrait le même principe de remplacement des populations lorsqu’il affirmait : « Le seul moyen de résoudre le problème social, c’est pour un groupe, de tuer les autres et de s’emparer de leur pays »14. Mais, pour le moment, cela se passait en Amérique et au détriment de populations non-Européennes. Le Ministre Roca, qui est à l’origine de la seconde «Campagne du Désert», a même gagné les élections en 1880 et est devenu Président de l’Argentine.
Bien sûr, quelques voix se levèrent pour critiquer la barbarie des atrocités commises pendant la Campagne. Mais, dans l’ensemble, l’infériorité des victimes n’était pas contestée et le gouvernement de Julio Roca appelé le conquistador du Désert, est perçu comme le fondateur de l’Argentine moderne. L’histoire de ce pays a retenu surtout, que c’est sous la Présidence de Roca que le pays a avancé vers la séparation de l’église et l’Etat, le mariage civil, le registre civil des naissances et l’éducation laïque. Une des plus grandes villes de la Patagonie porte le nom de Roca.
Il n’y a pas longtemps, l’historien Félix Luna affirmait sans rire : « Roca a incarné le progrès, il a intégré l’Argentine dans le monde : je me suis mis à sa place pour comprendre ce qui impliquait d’exterminer quelques centaines d’indiens pour pouvoir gouverner. Il faut considérer le contexte de l’époque où l’on vivait une atmosphère darwiniste qui favorisait la survie du plus fort et la supériorité de la race blanche (…) Avec des erreurs, des abus, avec un coût Roca fit l’Argentine dont nous jouissons aujourd’hui : les parcs, les édifices, le palais des Œuvres Sanitaires, celui des Tribunaux, la Case du Gouvernement »15.
On remarquera que depuis le premier génocide des temps modernes, commis par les chrétiens en Amérique à partir de 1492, la situation des peuples non Européens en général et des Noirs en particulier se trouve rythmée par les exigences de la suprématie blanche. Dans l’univers concentrationnaire d’Amérique, le Noir expulsé hors de l’espèce humaine en tant que sous-homme ou bien meuble, ne fut jamais réintégré ou réinstallé dans son humanité. Et les survivants indigènes étaient massivement massacrés pour rendre inhabitées leurs terres.
En Afrique le peuple congolais, sous l’administration de ce bourreau que fut le Roi Léopold, est soumis à des formes d’asservissement causant la destruction de la moitié de la population qui est passée de vingt millions à 10 millions d’habitants.16. Dans ce même continent, l’Allemagne aussi, comme d’autres avant elle, appliquera les bons principes de la colonisation. Entre 1904 et 1906, soit en l’espace de deux ans, les Allemands exterminèrent les trois quarts du peuple Herero. Sans compter les morts des Nama, Baster, Hottentots, etc.17.
Dans le cadre de la domination coloniale allemande en Namibie, le professeur Eugen Fischer va étudier en 1908, chez les Baster installés à Rehoboth « le problème de la bâtardisation chez l’être humain ». Les recommandations du chercheur sont sans détour. On lit dans son traité à propos des métis : « Qu’on leur garantisse donc le degré précis de protection qui leur est nécessaire en tant que race inférieure à la nôtre, rien de plus, et uniquement tant qu’ils nous sont utiles -autrement, que joue la libre concurrence, c’est-à-dire, selon moi, qu’ils disparaissent.18 »
Ce travail dans lequel le professeur Fischer considérait avoir démontré scientifiquement l’infériorité des Noirs, fit la gloire de son auteur dont le prestige alla au-delà des frontières du pays. Des années plus tard, lorsqu’en 1933 Adolf Hitler arrive au pouvoir en Allemagne, tout naturellement, le professeur Fischer mettra au service de la politique raciale du nouvel Etat le prestige et l’autorité que lui conférait sa condition de scientifique de renommée mondiale. En fait, ce fut le cas de l’establishment scientifique dans l’ensemble.19.
C’est un fait vérifiable, à la fin du 19ème et pendant les premières décennies du 20ème siècle, l’extermination d’êtres inférieurs ou la programmation de leur disparition, était une réalité qui ne soulevait pas de grandes vagues de solidarité à l’égard des victimes. C’est pourquoi les dirigeants nazis s’appliquèrent à convaincre les Allemands que les Juifs, ainsi que les Slaves et autres groupes, étaient différents et en conséquence étaient inférieurs.
C’est dans ce contexte si favorable à l’extermination des inférieurs, que les conseillers scientifiques du plan quadriennal chargé de planifier l’économie de l’Allemagne nazie, poussant la logique de l’anéantissement plus loin que leurs prédécesseurs, et dans une combinaison aussi terrible que sinistre entre les facteurs idéologiques et les motivations utilitaires, ont programmé l’extermination à l’Est, de 30 millions d’êtres humains.
Dans leur essai « Les architectes de l’extermination », Susanne Heim et Gètz Aly soulignent que les planificateurs de l’économie, choisis non pas en fonction de leur militance politique mais de leur compétence professionnelle, fondaient leur dossier sur des considérations purement économiques et géopolitiques, sans la moindre référence à l’idéologie raciale. Ils rapportent le procès-verbal d’une réunion pendant laquelle, les conseillers économiques ont expliqué en présence de Goebbels leur plan d’approvisionnement alimentaire.
Ce dernier nota dans son journal le 2 mai 1941 : «La guerre ne peut se poursuivre que si la Russie fournit des vivres à toutes les forces armées allemandes durant la troisième année de la guerre. Des millions de personnes mourront certainement de faim si les vivres qui nous sont nécessaires sont enlevés au pays.20 » En effet, ce plan devait faire mourir environ 30 millions de Slaves dans un premier temps. Mais cela devait assurer l’approvisionnement des vivres pendant une année et en plus, rendre inhabitées des terres où des familles allemandes seraient installées.
Ainsi, Hermann Gèring, dont le père fut le premier gouverneur allemand en Namibie, pouvait dire en 1941 à son compère le ministre italien des Affaires étrangères, le comte Ciano : «Cette année, 20 à 30 millions de personnes mourront de faim en Russie. Peut-être est-ce pour le mieux, puisque certaines nations doivent être décimées.21 » Ceux qui, dans une association extrême de l’idéologie raciste et la motivation utilitaire, programmaient l’extermination de 30 millions de Slaves, pouvaient programmer sans état d’âme, l’extermination d’un autre groupe considéré aussi inférieur, dans l’occurrence les Juifs.
Ce n’est pas par hasard que le Professeur Wolfang Abel : «Chargé par le haut commandement des forces armées de réaliser des études anthropologiques sur les prisonniers de guerre soviétiques, proposa entre autres options la liquidation du peuple russe.22» Le professeur Abel fut l’élève du Professeur Fischer avant de devenir son assistant. Ensemble, ils formèrent les premiers experts scientifiques chargés de sélectionner ceux qui, coupables de ne pas être Aryens devaient être exterminés à Auschwitz ou ailleurs.23.
Quant aux Soviétiques : « Au 1er février 1942, sur les 3,3 millions de soldats de l’Armée rouge fait prisonniers, 2 millions étaient déjà morts dans les camps allemands et au cours des transports, soit 60%. Si l’on enlève les trois premières semaines de guerre, au cours desquelles les premiers prisonniers purent puiser dans leurs réserves corporelles, ce chiffre correspondait à un taux de mortalité de 10 000 hommes par jour.24 »
La très grande majorité des Allemands, heureuse de se trouver du bon côté, accepta le fait accompli, c’est-à-dire l’exclusion des non-Aryens, et en retira tout le bénéfice possible. Il va sans dire qu’à l’époque, la solidarité à l’égard des groupes considérés inférieurs ne faisait pas vraiment recette dans la culture dominante. Plusieurs siècles de matraquage idéologique pour justifier l’écrasement des peuples colonisés et asservis, n’avaient pas certainement favorisé l’humanité de ceux qui en profitaient.25.
Comme le dit si bien Aly : « Le gouvernement nazi suscita le rêve d’une voiture populaire, introduisit le concept de vacances pratiquement inconnu jusqu’alors, doubla le nombre des jours fériés et se mit à développer le tourisme de masse dont nous sommes aujourd’hui familiers. (…) Ainsi, l’exonération fiscale des primes pour le travail de nuit, les dimanches et les jours fériés accordés après la victoire sur la France, et considérée, jusqu’à sa remise en cause récente comme un acquis social. (…)Hitler a épargné les Aryens moyens aux dépens du minimum vital d’autres catégories.26.»
L’argent spolié aux Juifs d’Europe et aux pays sous occupation allemande a bien servi au gouvernement nazi pour financer sa politique sociale visant à favoriser le niveau de vie de la population aryenne. On comprend qu’après la guerre, tant d’Allemands pouvaient admettre en privé, avoir vécu la période la plus prospère de leur vie sous le gouvernement nazi y compris pendant la guerre…
La domination coloniale sur d’autres peuples a toujours fourni les conditions indispensables pour la mise en place de systèmes d’asservissement et déshumanisation froidement réglés. Ce fut le cas dans l’univers concentrationnaire d’Amérique, où les puissances coloniales ont inventé un système juridique à l’intérieur duquel, la bestialisation des Noirs parce que Noirs, se faisait en toute
légalité. Au 19ème siècle, la colonisation britannique en Australie a renoué avec le génocide commis en Amérique du Nord.
En Afrique, les peuples congolais ont souffert leur Adolf Hitler incarné par le Roi des Belges qui non satisfait de faire mourir la moitié des populations, faisait couper la main à ceux qui chercheraient à fuir les travaux forcés.27. En Namibie, l’Allemagne coloniale a commis son premier génocide et, je peux continuer mais je peux aussi m’arrêter. Il y a assez pour comprendre que l’entreprise nazie de déshumanisation, s’inscrit dans une continuité, jalonnée sans interruption par la barbarie coloniale.
A la fin de la guerre, les puissances coloniales, victorieuses, ont décrété que le nazisme était incompréhensible et effroyable parce que derrière ses atrocités il n’y avait aucune rationalité économique. La motivation utilitaire ayant toujours servi à cautionner les entreprises de déshumanisation menées contre d’autres peuples non-Européens, il fallait absolument que l’entreprise nazie de déshumanisation soit dépourvue de toute motivation utilitaire. De là, cette approche réductionniste qui a historiquement isolé le nazisme, et focalisé l’attention sur les atrocités commisespar les nazis, en faisant abstraction des facteurs sans lesquels, chacun devrait le savoir, ce désastre effrayant n’aurait jamais atteint la disproportion que nous savons.
1 A ce sujet, voir Charles Verlinden, L’esclavage dans l’Europe médiévale, Tome 1 Péninsule Ibérique, France 1955 ; Tome 2 Italie Colonies italiennes du Levant latin Empire Byzantin, 1977.
2 Verlinden, L’esclavage dans l’Europe médiévale, Tome 2, notamment dans le chapitre II La traite vénitienne et la traite juive, p. 115 et suivantes, et aussi dans le chapitre III La traite des eunuques, p. 981 et suivantes. Ce livre, devenu introuvable en librairie, peut être consulté à la bibliothèque du Centre Pompidou et aussi à celle de la Sorbonne.
3 Jacques Heers, Esclaves et domestiques au Moyen Âge dans le monde méditerranéen, Paris, 1981, p. 12.
4 A ce sujet, voir Tzvetan Todorov, La conqête de l’Amérique. La question de l’autre, Paris, 1982.
5 Voir Bartolomé de Las Casas, Brevisima relaciôn de la destrucciôn de las Indias, Buenos Aires, 1966 et aussi Historia de las Indias, México, Fondo de Cultura Econômica, 1951.
6 Le lecteur consultera profitablement l’œuvre pionnière de Louise Marie Diop Maes, Afrique Noire Démographie Sol et Histoire, Paris, 1996.
7 Louis Sala-Molins, Le code noir ou le calvaire de Canaan, Paris, 1987.
8 Louis Sala-Molins, Les Misères des Lumières. Sous la Raison, l’outrage, Paris, 1992
9 En 1972, en Colombie, un groupe de paysans analphabètes a dû répondre devant le tribunal pour le massacre, avec préméditation, de dix huit Indigènes hommes,
femmes et enfants confondus. Les accusés ont été acquittés par un jury populaire car ils ne savaient pas que tuer des Indiens était un pêché et encore moins un délit. Voir à ce sujet Rosa Amelia Plumelle-Uribe, La férocité blanche Des non-Blancs aux non-Aryens Génocides occultés de 1492 à nos jours, Paris, 2001.
10 Sven Lindqvist, Exterminez toutes ces brutes. L’odysée d’un homme au cœur de la nuit et les origines du génocide européen, Paris, 1999.
11 Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, Paris, 1955.
12 Lindqvist, op. cit., p. 189-190.
13 Ibid, p. 192.
14 Gétz Aly et Susanne Heim, Les architectes de l’extermination Auschwitz et la logique de l’anéantissement, Paris, 2006, p. 25-26
15 Consulter Diana Lenton, La cuestion de los Indios y el ge,ocidio en los tiempos de Roca : sus repercusiones en la prensa y la politica, SAAP- Sociedad Argentina de Anàlisis Politico www.saap.org.ar/esp/page Voir aussi Osvaldo Bayer, le journal argentin Pàgina/12, Sàbado, 22 de octubre 2005.
16 Adam Hochschild, Les fantômes du roi Léopold II. Un holocauste oublié, Paris, 1998.
17 Ingol Diener, Apartheid ! La cassure, Paris, 1986.
18 Benno Muller-Hill, Science nazie, science de mort, Paris, 1989, p. 194.
19 Consulter Muller-Hill
20 Aly et Heim, op. cit., p. 271-272.
21 Ibid, p. 267.
22 Ibid, p. 289.
23 Muller-Hill, op. cit.
24 Gétz Aly, Comment Hitler a acheté les Allemands, Paris, 2005, p. 172.
25 Voir Plumelle-Uribe, op. cit.
26 Gétz Aly, Comment Hitler a acheté les Allemands, p. 9, 28.
27 Hochschild, op. cit.
Publié le 10/09/06 sur le site Afrikara Copyright Afrikara
BOLIVIE, LA REVANCHE DES INDIGÈNES
Pour la première fois dans l’histoire de l’Amérique Latine, un Indien a été élu président. Evo Morales, à la tête de l’Etat bolivien depuis le 22 janvier 2006, offre un immense espoir à la population indigène. Ce film pose les enjeux et les risques d’un tel mandat, en mettant en lumière les attentes des différentes communautés ethniques de Bolivie.
Lorsqu’il affrontait les forces de l’ordre au nom des producteurs de coca, qui pouvait alors imaginer qu’un jour Evo Morales deviendrait le président d’un pays traditionnellement gouverné par des Blancs ou des métis ? De père quechua et de mère aymara, le leader du MAS (Mouvement vers le socialisme) incarne pourtant aujourd’hui le visage souriant de l’avenir pour les Indiens, soit 70 % de la population de l’Etat le plus pauvre d’Amérique du Sud.
Le réalisateur Jean-François Boyer est parti à la rencontre des trois grandes communautés – aymara, quechua et guarani – qui vivent dans la banlieue de la capitale, sur les hauts plateaux andins ou dans la région amazonienne, pour comprendre les aspirations d’un peuple avide de changement.
Dans ce pays où 66 % des habitants gagnent moins de 1 euro par jour et dont le budget dépend surtout de la coopération internationale, la mission du nouveau chef d’Etat s’annonce périlleuse.
Sur les hauteurs de La Paz, à El Alto, ville pauvre de 800 000 habitants dont 90 % sont aymaras, les deux tiers ont voté pour Evo Morales. Ici, le Mouvement des mineurs et la Fédération des assemblées de quartier, la FEJUVE, ont joué un rôle important dans l’accession de Morales au pouvoir. Un des anciens dirigeants de cette fédération est aujourd’hui ministre de l’Eau, une ressource dont l’approvisionnement fait défaut à nombre de ses concitoyens.
Pour l’ex-leader du Syndicat des employés de maison, devenue ministre de la Justice, la tâche s’avère également difficile, un des premiers objectifs d’Evo Morales étant de lutter contre la corruption et le narcotrafic tout en protégeant les petits producteurs de coca dont il est toujours le représentant. Une loi les oblige dorénavant à réduire les surfaces dédiées à cette culture.
Selon le vice-président Alvaro Garcia, la « révolution démocratique culturelle » est en marche. Mais à Santa Cruz, la capitale économique du pays, la nationalisation de l’exploitation du gaz naturel, pré carré des multinationales, suscite la méfiance et l’inquiétude de la classe riche, et jusque dans les pays voisins, sans parler des Etats-Unis, qui reprochent au leader indien de se rapprocher de Chavez. Ces adversaires de taille pourraient faire échouer les rêves de révolution d’Evo Morales et de tout un peuple…
Anne-Laure Fournier
A été diffusé sur fr5 le mercredi 23 août 2006
Durée : 52′
Auteur et réalisateur : Jean-François Boyer Production : France 5 / Dream Way Productions Année : 2006
Inédit
Ethnies boliviennes
Sur les 9,4 millions de Boliviens, 70 % sont d’origine indienne – la plus forte proportion d’Amérique latine ; 70 % vivent sur l’Altiplano (14 % du pays), et sont majoritairement quechuas (30 %) ou aymaras (28 %). La Bolivie accueille au total une trentaine d’ethnies perpétuant leurs traditions ancestrales. Par ailleurs, 1 % des Boliviens possèdent des racines africaines. Le reste de la population est surtout de souche européenne
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Le rabbin extrémiste Yousef Falay, qui demeure dans la colonie de Yitzhar installée sur la terre palestinienne saisie illégalement dans le nord de la Cisjordanie, a écrit un article dans un magazine sioniste sous le titre les « Chemins de la Guerre », dans lequel il réclame le massacre de tous les Palestiniens mâles qui refusent de quitter leur pays, en décrivant son idée comme étant la manière la plus pratique pour assurer la non-existence de la race palestinienne.
Un rabbin juif habitant en Cisjordanie a invité le gouvernement israélien à utiliser ses troupes pour tuer tous les mâles palestiniens de plus de 13 ans afin de mettre fin à la présence des Palestiniens sur cette terre.
Le rabbin extrémiste Yousef Falay, qui demeure dans la colonie de Yitzhar installée sur la terre palestinienne saisie illégalement dans le nord de la Cisjordanie, a écrit un article dans un magazine sioniste sous le titre les « Chemins de la Guerre »,dans lequel il réclame le massacre de tous les mâles palestiniens qui refusent de quitter leur pays, en décrivant son idée comme étant la manière la plus pratique pour assurer la non-existence de la race palestinienne.
« Nous devons nous assurer qu’aucun individu palestinien ne reste sous notre occupation. S’ils (les Palestiniens) s’échappent alors c’est bien ; mais si n’importe lequel d’entre eux reste, alors il devra être exterminé », a ajouté le rabbin fanatique dans son article.
Falay n’est pas le premier à réclamer de telles mesures extrêmes.
Le Rabbin Meir Kahane, le fondateur du mouvement Kach, avait appelé au « transfert de la population arabe d’Israel vers des terres Arabes (ou autres) ». (Comme il le déclare sur le site internet du groupe). Des disciples de Kahane ont été reliés à un
certain nombre de meurtres de Palestiniens, en particulier dans la région d’Hébron au Sud de la Cisjordanie.
Dans la plus connue de ces attaques, 29 Palestiniens qui priaient dans la mosquée Ibrahimi à Hebron ont été abattus par Baruch Goldstein, un disciple de Kahane, en 1994, alors que des soldats israéliens regardaient et permettaient à l’homme armé de recharger sa mitrailleuse automatique et de continuer à tuer des civils innocents.
En réponse à ce massacre, les autorités israéliennes ont puni les victimes palestiniennes en prenant la mosquée Ibrahimi et en en transformant la moitié en synagogue, où les colons israéliens vont prier chaque semaine.
Et tous les ans, le jour de l’anniversaire du massacre, les colons israéliens d’Hébron s’habillent comme Baruch Goldstein et défilent dans les rues d’Hébron, en tirant en l’air.
Le mouvement Kach reconnait le « transfert » des 750.000 Palestiniens qui a eu lieu en 1948 afin la création de l’Etat d’Israel sur leur terre, mais il explique sur son site internet que ce « transfert » est inachevé, et que tous les Palestiniens devraient être expulsés, ou tués, afin qu’Israel reste « un Etat juif ».
Leur plateforme dit : « Dans un état véritablement « JUIF », comment un Arabe peut-il être un égal quand cet Etat a un jour d’Indépendance qui célébre sa défaite. Son drapeau n’est pas celui de son peuple. On ne lui fait pas confiance pour qu’il serve dans l’armée.
Son cousin né à Haïfa (sic) qui s’est enfui pendant la guerre d’Indépendance en 1948 ne peut revenir… pourtant tout Juif qui n’a jamais vécu ici auparavant est accueilli à bras ouverts. En bref, Israel est le pays de son ennemi, pas le sien.
Donc, comment un Arabe peut-il vraiment être un citoyen fidèle dans un Etat juif ? Tout simplement, ils ne le peuvent pas, et ils doivent disparaître ! »
L’idée de l’extermination des Palestiniens, ou leur « transfert » vers d’autres pays, est non seulement une opinion des extrémistes aux franges de la société.
Des politiciens israéliens ont également lancé des appels au « transfert », ou à un nettoyage ethnique, basé sur la race.
La semaine dernière, le 11 septembre 2006, un parlementaire israélien a réclamé explicitement le transfert des Palestiniens (auxquels il s’est référé comme étant des « Arabes ») de la Cisjordanie (à la laquelle il a fait référence comme étant la « Judée et Samarie », le nom biblique de la région où vivent maintenant la majorité des Palestiniens).
« Nous devons expulser la plupart des Arabes de Judée et de Samarie », a déclaré Eitam lors d’une commémoration en l’honneur du lieutenant Amihai Merhavia, un soldat qui a été tué au Sud Liban en juillet.
« Nous ne pouvons pas nous occuper de tous ces Arabes, et nous ne pouvons pas abandonner le territoire, parce que nous avons déjà vu ce qu’ils y faisaient. Certains d’entre eux pourraient rester sous certaines conditions, mais la plupart d’entre eux devraient partir. »
En dépit d’une loi qui pourrait ôter l’immunité aux membres du parlement israélien s’ils venaient à faire des déclarations racistes, aucune enquête contre Eitam n’a eu lieu et il n’y a eu aucune condamnation de sa déclaration par le gouvernement israélien.
Source : http://www.imemc.org/
_ Traduction : MG pour IS
Tout ça pour terminer bien sûr sur les juifs et israël ? bin voyons, on ne s’y attendait pas du tout !!!!!!!!!!!!
Que se passe-t-il en Afrique actuellement ? Là les beaux discours se sont transformés en actes, Soudan, Darfour etc avec ses milliers de morts, ses milliers à venir, ses populations déplacées…
Alors qu’un demi-fou israélien pourra dire ce qu’il veut, il ne sera jamais suivi.
Continuez donc à vous tromper de combat. Allez, en Afrique, ce ne sont que des Africains !
Alors que quand le titre se termine pas « politique nazie d’extermination » et que les textes se terminent par un exemple israélien… il y a des rapprochements qui ne trompent pas sur les intentions de comparer… BEURK !