Arrestations a cologne.
Catégorie : Local
Thèmes : ArchivesImmigration/sans-papierEs/frontieresNo border
Ce jeudi matin, avec un groupe de residentEs du No Borders Camp, nous sommes alléEs faire une manif devant l’ambassade grecque puis nous nous sommes dirigéEs vers la gare pour faire un peu de bruit et défiler devants quelques lieux « symboliques ».
Là, nous avons fini par sortir de la gare où il y avait trop de flics pour tenter quoi que se soit et nous avons stationné sur une place en écoutant de la musique et afin de nous reposer avant la manif de l’après-midi.
Devant notre innaction, la police (verte, ici) a fini par partir en ne laissant que quelques dizaines d’agents qui nous surveillaient mais n’étaient pas factionnés devant les « points stratégiques ».
C’est alors que des militantEs venuEs de France ont commencé à loucher sur un hotel IBIS, collaborateur des expulsions de sans-papiers dans notre cher hexagone et à envisager une occupation.
Le temps de rassembler quelques personnes et de les informer sur les méthode du groupe Accor en France et ce sont une quinzaine de joyeux drilles qui se ruent sur la porte dudit hotel afin de l’occuper.
L’action en elle meme fut une reussite puisque nous avons pu informer clientEs et employées sur les méthodes de Accor mais la police a rappliqué après 5 bonnes minutes et nous a expulséEs manu militari mais sans faire de blèsséEs ni d’arrestations.
Nous sommes donc retournéEs sur la place et nous avons pris la parole au mègaphone pour expliquer le sens de notre action ( en francais, anglais et allemand… militer ca fait progresser en langues vivantes :-)
Là, nous sommes restéEs une bonne heure peinardEs sans pression policière exeptée une trentaine de flics ridiculement postés devant l’IBIS au cas où nous aurions si peu d’imagination que nous ferions toutes nos actions en double. C’était meme tellement relax que certains d’entre nous en ont profité pour aller visiter la cathédrale de Cologne.
Pourtant, lorsque les gens ont commencé à se dispercer, des policier ont entouré un groupe de 6 personnes ( dont un nantais) afin de procéder, disaient-ils, à un « simple controle d’identité ».
Pour ma part, j’ai été sauvé par la canicule ambiante qui m’a poussé à me séparer des camarades quelques minutes plus Tot afin d’acheter une canette de Coca Cola ( pitié, pas de débat là dessus…) et de les retrouver encercléEs.
Avec le temps, le simple controle d`identité a pris une drole de tournure puisque la police photographiait le visage des interpelléEs et arrivait de plus en plus nombreuse pour les encercler.
Nous sentions venir l’arrestation et nous avons donc pris les coordonnées exactes de chacun aprés leur avoir passé eau et nourriture.
Pendant ce temps, les manifestantEs dispersEé ont reformé un petit cortège d’une cinquantaine de personnes afin de venir soutenir les arretéEs et de chercher un certain contact, très peu violent, avec la police.
5 minutes passent, puis 10, puis 15…
Ca y ait, voilà enfin un fourgon de type « panier a salade » qui arrive, se gare sans encombres et recoit à son bord nos hardiEs camarades qu’ils comptent amener inpunément…
… Mais nous ne voyons pas les choses de la meme facon : à peine le camion veut il démarer que nous nous allongeons et nous asseyons devant lui tandis que, derrière nous, paneaux et barrières forment une barricade de fortune pour lui barrer la route.
Les flics nous poussent, nous tirent, agitent leurs matraques (pas de bléssÉs) et finissent par passer à très grande vitesse, gyrophares et sirène alluméEs vers le commissariat.
Après leur passge nous avons remis en place tout ce que nous avions bougé pour les bloquer…
…Si c’est pas du civisme ca…
A cette heure, je ne sais pas vraiment ce qui leur est reproché ni pourquoi illes ont été arrétéEs plutot que d’autres :
Est-ce pour l’action IBIS ?
Pour des faits antérieurs ?
Ce qui est sur, c’est que la police allemande est ultra équipée en matériel vidéo et ne cesse de filmer ( peut-etre une web cam pour 5 flics )et interpelle souvent après coup.
J’essayerai d’envoyer de leurs nouvelles dès que je pourrai.
Oups… J’ai oublié de vous donner l’épilogue de cette histoire.
Je vous fais donc suivre (commentaire suivant)un copié-collé chopé sur Indymédia Lille dans lequel un des arrété explique toute l’histoire.
erratum: contrairement à ce que j’ai dit dans mon précédent message, les 6 personnes interpellées venaient de Lille ou de Dijon (pas de nantais donc) mais bon, ça change pas grand chose…
Les 6 francais-es arrete-e-s ont ete libere-e-s contre caution apres 6h de garde a vue :
Apres l action Ibis nous nous sommes donc inconsciemment legerement ecarte-e-s du reste des militant-e-s. La police qui semblait elle aussi dispersee en a profite pour nous controler. Les flics allemands pour une fois n ont fait preuve d aucune violence. Ils ont commence par controler nos identites. Au moment ou ils ont decide de faire nos portraits nous avons compris que nous allions visiter le commissariat de cologne… Une fois gentiment ammene-e-s dans les cages suffocantes du panier a salade nous avons continue les slogans de la journee engaillardis par la vision de nos courageux-ses camarades qui se jetaient sous les roues du camion… Arrive-e-s au commissariat les forces de l ordre nous ont laisse cuire a l interieur du panier a salade. Voila une bonne maniere de comprendre ce que doit subir le betail ou encore les chiens policiers policiers qui voyagent frequemment dans ces conditions.
Peu avant l asphixie les flics nous ont fait descendre un par un pour nous loger dans les cellules individuelles ultra modernes du commissariat apres une fouille a poil… Entierement carrelees de 1010 carreaux blancs, et totalement hermetiques (porte blindee avec aucune vision sur le couloir), munies d un interphone (a 48 trous) et de toilettes ultra modernes ces cellules sont etonnament oppressantes et orwelliennes… Aucun lien avec l exterieur ou avec d autres detenus : comment peut on y tenir quelques 30h ( le maximum ici)… Heureusement apres 6h de garde a vue (sans sortir une seule fois de la cellule) des camarades sont venus avec une caution : 300 € pour chacun-e recoltes au camp. Cette caution correspond a l amende maximale que nous encourrons apres le proces (auquel nous ne pourrons assister). Si nous sommes condamne-e-s a moins ils rendont le surplus.
Les chefs d accusation sont : occupation illegale d un lieu prive, participation a une mamif illegale et violente (quelle violence ? rappelons qu il ne s est pas passe grand chose cet apres midi) et resistance aux forces de l ordre (en effet lors de l occupation de l ibis nous ne voulions etonnament pas sortir malgre les tirages de cheveux, les pincements et les coups des policier-e-s).
Malgre des manifs peu constructives ou la violence vient plutot des forces de l ordre, la police allemande trouve donc le moyen d arreter des activistes (une trentaine depuis le debut ?) pour nous decourager.
Peine perdue… demain encore nous tenterons de depasser les manifs consensuelles auquelles nous avons ete reduits jusqu a present…
Quand les soc-dems sont en noir, l anarchie n a plus d espoir !
Mais il faut avouer qu au vu du dispositif policier et du manque de motivation du peu de manifestant-e-s il est difficile ici de reiterer les actions directes qu ont pu connaitre Geneve, Bruxelles ou le no border de strasbourg…