au(x) Réseau(x) de ravitaillement des luttes et aux comités locaux des Soulèvements de la Terre

 

L’envie d’écrire ce texte m’est venue au retour du rassemblement des luttes écologistes et de défense des territoires, du 3 au 6 août dernier sur le plateau du Larzac, en lisière de l’autoroute A75. Je suis rentré de ce rassemblement animé de sentiments contradictoires : à la fois surexcité et frustré, rempli de l’énergie donnée par toutes les rencontres qui ont lieu dans un tel moment, et en même temps gêné de ce qui y manque. Conscient qu’une telle initiative est précieuse et traduit le fait que la société où nous vivons n’est pas encore écrasée par l’État et le capitalisme, qu’elle présente des réserves admirables d’auto-organisation et de solidarités ; mais aussi frappé par l’homogénéité sociale des participants, par la présence diffuse d’une écologie – dépolitisée – du bien-être en contrepoint des discussions visant à raconter et faire grandir les luttes. Enfin, j’ai été frappé par la persistance de l’emprise numérique sur le milieu social et politique qui se trouvait réuni à cette occasion.

Je pourrais bien sûr me contenter du fait que la parole d’Écran total, collectif dont je fais partie, a pu être entendue aux Résistantes, et même deux fois : le vendredi lors d’une grande table ronde, à la construction de laquelle nous avions été associés, et où les quatre exposés (le nôtre, celui du collectif de parents contre le numérique à l’école, CoLine, celui du collectif stéphanois Halte au contrôle numérique ! et celui d’une avocate de la LDH) ont présenté un tableau saisissant de la situation d’asservissement politique et existentiel à laquelle nous réduit « lavie.com ». Puis, le samedi, Écran total a animé un petit atelier, avec encore une quarantaine de personnes présentes, intitulé « Désactive ton Espace numérique de santé, et viens casser ton smartphone ! ». Mais quelle valeur accorder à ces beaux moments d’échange, dans un contexte où l’emprise des technologies numériques sur l’organisation et le programme restait, au bas mot, prégnante ?

Jugeons-en plutôt : le premier jour du rassemblement, à 16 heures, était dispensée, par une personne de « Terre de luttes », une formation « Communiquer efficacement sur les réseaux sociaux ». Elle complétait les précieux enseignements de celle (plus tôt le même jour) intitulée « Communication : outils et stratégie pour réussir la com’ d’un événement » et de « Communiquer via et avec la Presse » (le lendemain). On y apprenait, parmi mille autres recettes, que pour que les gens se mettent à attendre des nouvelles de son collectif (pour les rendre addicts ?!), il faut poster ses messages sur Facebook à un moment précis de la semaine : toujours à la même heure. Lorsqu’une personne d’Écran total signala son malaise par rapport à l’exposé en cours et annonça qu’une discussion sur la critique du numérique avait lieu le lendemain, la formatrice réagit en disant que bien sûr, et notamment d’un point de vue écologique, le mieux était d’utiliser le moins possible les réseaux sociaux et l’internet : elle avait simplement oublié de le dire. Ce qui ne l’empêcha pas de reprendre aussitôt son cours de marketing.

Que le programme des Résistantes n’ait pas été complètement homogène, exempt de pluralisme ou de contradiction, n’est évidemment pas une mauvaise chose en soi. L’organisation de ce rassemblement visait précisément à faire se rencontrer des gens qui n’en sont pas tous au même point, dont les objectifs ne concordent pas tout à fait et doivent être mis en discussion : à faire avancer un mouvement en construction. Mais ici, il ne s’agit pas de cela. Imaginons que, peu après l’atelier « Discussion et retours sur nos expériences d’autodéfense féministe », ou avant la table ronde « Reprendre les terres dans une perspective féministe », il y ait eu une formation « Être féministe et sexy, pour réussir », ou « Faire avancer l’émancipation des femmes par la filière nucléaire (ou l’armée) » : on peut penser qu’il y aurait eu à juste titre un malaise, voire un scandale. Sur la question du numérique, par contre, la contradiction ne pose pas de problème. On a beau savoir que ces technologies sont au cœur des phénomènes de surveillance, de précarisation du travail, d’isolement social, d’aggravation des problèmes écologiques, elles restent « un outil incontournable pour nos luttes » – qui visent pourtant plus de liberté et d’égalité, moins de violence et de destructions.

Est-ce qu’on imagine, lors d’une rencontre où l’on discute avec angoisse des prédations et des pénuries d’eau, qu’il y ait des batailles d’eau à 200-300 pour se distraire et se rafraîchir entre deux débats ? Ou des formations « Comment optimiser la piscine de votre collectif écolo, pour bichonner vos militants » ? Je pousse un peu, d’autant plus qu’au Larzac, il faisait assez froid, et le vent a fini par amener une pluie inattendue… ! Mais pas tant que ça : quand on passait par l’espace d’accueil pour se rendre aux assemblées sur l’eau, où prenait la parole le collectif STop Micro en lutte contre les usines de semi-conducteurs informatiques à Grenoble, on pouvait y voir la plupart des personnes de l’organisation rivées à un écran d’ordinateur ou de smartphone. Et puis, et puis… il y avait la fameuse billetterie avec QRcode.

Nous autres, d’Écran total, avons soulevé le problème de cette billetterie à plusieurs reprises, sur place, de manière pacifique, attentive aux réponses, consciente que les personnes de l’organisation croisées lors des débats, ou a fortiori celles qui passaient leur journée à l’entrée du site (ou des parkings), ne pouvaient être chacune tenues pour responsables de ce choix grave. Explication : dans les jours précédant le rassemblement, des camarades se sont rendus compte que le site des Résistantes invitait à prendre un billet en ligne pour s’assurer le droit d’entrer. Si l’on cédait à cette invitation, on devait remplir un formulaire. On pouvait payer en ligne (avec sa carte bleue et son code de sécurité bancaire reçu par SMS… si on a une carte et un mobile !) pour contribuer à l’événement, plutôt qu’abonder sur place les différentes caisses avec des pièces et des billets. Et au bout du compte, on pouvait télécharger sur son ordiphone, ou imprimer, un beau billet barré du sigle souriant de HelloAsso, ressemblant à s’y méprendre à un billet SNCF ou à un Passeport sanitaire européen de la fin 2021. Du fait notamment du QRcode, en haut à droite, et du message stupéfiant figurant sous le sourire robotique de HelloAsso : « une pièce d’identité officielle peut vous être demandée conjointement à ce billet ! ».

Ne laissons pas un suspense insoutenable s’installer, ni la voix flûtée de la calomnie s’élever inutilement : il semble (pour ce que nous avons compris, mes camarades, moi, d’autres gens croisés sur place ou par la suite) que peu de personnes soient arrivés sur le plateau du Larzac avec ce sésame imprimé ou enregistré sur leur machine infernale. Enfin… pas plus de quelques centaines. Disons que la grande majorité des 5.000 présents sont venus sans être passés par la case « billetterie internet », et ou sans que ce billet soit exigé d’eux à l’entrée. Je n’ai personnellement pas vu de personne munie d’un pistolet électronique pour flasher les QRcode, aux abords du site ; j’ai au contraire vu des personnes qui faisaient des bâtons et des carrés sur des papiers, avec un crayon, pour que « l’orga » puisse avoir une idée du nombre de gens entrés. Alors, fin de l’incident ? Pas d’incidence ?

Pas si simple. Le point de vue d’Écran total sur ce procédé est qu’il est de toute façon inacceptable, et que s’il n’a pas été (massivement) employé cette fois, tout est en place pour que lors des prochains rassemblements de ce type, cela devienne la normalité. Si cela n’est pas compris dès maintenant comme un problème, une erreur à rectifier rapidement, en 2025 ou 2027, l’entrée dans un rassemblement de ce type se fera sur présentation d’un smartphone et d’un QRcode. Ou bien les milieux militants, et en particulier écologistes radicaux, refusent d’utiliser les outils créés par la société de masse pour régler leurs problèmes d’organisation, et ils participent ainsi à la construction d’une autre façon de vivre et de lutter. Ou bien ils les utilisent parce que « attends, tu vois quoi d’autre, comme solution ? On a déjà tellement de choses à penser ». Ils devancent alors les exigences de l’État et des multinationales, comme le projet de Portefeuille d’identité numérique ; ils se placent à l’avant-garde de cette société de masse, devenant ainsi des adversaires de l’écologie si l’on entend par là la défense conjointe de la nature et de la liberté (Charbonneau).

La création de cette billetterie avec QRcode, pour les Résistantes 2023, résulte sans doute, justement, d’un légitime souci pour le milieu naturel du causse du Larzac : il ne fallait pas qu’il y ait trop de monde lors de ce rassemblement, pour ne pas abîmer l’endroit et pour ne pas manquer d’eau, comme cela avait été le cas lors du Festival Larzac 2003 – quand les organisateurs avaient dû appeler la Préfecture pour ravitailler les festivaliers contestataires en eau potable ! Nul doute que cette année, dans l’ambiance politique créée par le conflit des bassines du pays niortais et la montée de nombreuses luttes locales pour préserver l’eau des prédations industrielles, un tel scénario aurait été, disons, malvenu. Limiter l’affluence à grosso modo 5 000 personnes, c’était donc une idée très défendable.

Ce qui l’est beaucoup moins, c’est d’avoir délégué une billetterie informatique à HelloAsso pour être sûr de « gérer le flux » (alors que, dans le même temps, une importante publicité était faite à l’événement sur les réseaux sociaux). Les luttes locales que les organisateurs voulaient réunir mettent souvent en avant l’autonomie, l’importance du « faire soi-même », le respect des rythmes de la nature par les activités humaines/économiques, etc. : alors, pourquoi déléguer un aspect aussi important que l’accès au site à des spécialistes hors-sol ? Pourquoi utiliser un dispositif de rationnement typique de l’écologie technocratique ?

La billetterie avec QRcode, c’est par exemple ce qu’a mis en place le Parc naturel des Calanques, près de Marseille : le tourisme de masse met en danger les milieux fragiles, relativement « sauvages », des calanques, donc on met en place un dispositif de gestion de masse, qui permet d’avoir l’air de se soucier de la préservation de cet espace sans du tout renoncer à l’organisation de l’afflux touristique. Au contraire, il s’agit de le sur-organiser, en intégrant désormais le paramètre « écologie ». Le QRcode est l’emblème grimaçant d’un monde qui veut de toutes ses forces rester le même – industriel et destructeur, capitaliste et inégalitaire, bureaucratique et humiliant pour les gens modestes – tout en feignant de changer (« transition », « décarbonation », « inclusivité », « souci des plus faibles »). Ne pas en tenir compte, c’est s’assurer que les luttes écologistes de notre époque seront facilement neutralisées ; c’est assurer la victoire de l’écologie technocratique sur l’écologie « terrestre », celle qui clame « Nous sommes la nature qui se défend ».

De façon générale, il est temps pour cette écologie terrestre, pour l’ensemble des luttes contre les petits et grands projets qui pillent les ressources et dévastent les territoires, de faire un choix. Ou bien nous luttons avec les outils numériques, dans un souci de soi-disant efficacité et au nom de l’urgence absolue-permanente ; ou bien nous luttons, de plus en plus, sans eux, pour trouver une nouvelle consistance humaine, pour tisser quelque chose de réellement hétérogène au développement (économique), à la transition (énergétique), à la vie administrée et artificialisée. Ou bien on continue de laisser au second plan de la conscience collective – derrière les écrans – l’impact effrayant de la numérisation sur les milieux naturels, la consommation d’énergie et d’électricité qui explose, la course aux métaux et l’ouverture de mines partout dans le monde ; ou bien on met cette question au premier plan : on insiste sur le rôle essentiel des ordinateurs et d’Internet dans l’accélération des prédations, de la bétonisation des sols, de la confiscation des terres et de la pollution des eaux (ou vice versa).

J’entends bien qu’il y a quelque chose d’exigeant, voire d’abrupt, dans la formulation de ce choix. Parce que nous sommes toutes et tous, à des degrés divers, pris dans le système numérique. Nous nous sentons tenus par nos propres habitudes, par les normes sociales et les demandes de nos proches, par les administrations et les fournisseurs d’énergie, de trains, de rendez-vous médicaux… Et par la dynamique des luttes sociales, donc. Pour faire comprendre la bifurcation collective que je propose, à la fois dans les idées et les pratiques, et pour qu’il n’y ait pas méprise sur mon état d’esprit, je vais m’appuyer sur un beau texte qui a circulé cet été, écrit par des membres du Réseau breton de ravitaillement des luttes et du comité rennais des Soulèvements de la Terre : l’Appel à constituer des greniers des Soulèvements. Le sous-titre correspond profondément à ce que tente de faire Écran total depuis dix ans : « répondre à la dépossession et à l’isolement ». Ce texte appelle à construire l’autonomie matérielle des luttes sociales et écologistes. Je voudrais que le mien apparaisse comme un appel conjoint à construire l’autonomie mentale et organisationnelle de ces luttes.

Que propose le texte écrit par les camarades bretons ? Il invite, de manière générale, à questionner « notre attachement aux biens matériels produits par l’économie capitaliste », pour donner une chance à la construction d’une opposition sérieuse à la dépossession des moyens de vivre, de produire, des savoir-faire, etc. Il invite en particulier à « penser, dès l’origine, la subsistance de nos luttes » pour leur donner « des bases matérielles solides » :

 

–      « L’idée est toujours de faire durer ou rendre possible les luttes par l’autonomie alimentaire. L’histoire du mouvement ouvrier montre en effet que c’est une condition pour arracher de grandes victoires. »      –

 

L’histoire du mouvement ouvrier montre aussi l’importance de disposer de moyens de communication autonomes vis-à-vis des classes possédantes, et de s’appuyer sur une sociabilité qui favorise la confiance – confiance en soi et confiance dans les autres. S’il paraît possible de « se doter d’outils et réseaux capables d’assurer une collecte ou une production de denrées alimentaires […] en quantité importante », n’est-il pas aussi possible de construire, patiemment mais avec volontarisme, des espaces de discussion et des chaînes de circulation des informations essentielles à la lutte, qui ne reposent pas sur la fibre optique, les ondes GSM et les algorithmes des « réseaux sociaux » ?

Cela implique bien sûr d’accepter de faire moins et plus doucement, de revenir au papier et aux assemblées en cessant d’espérer vaincre l’apathie de l’époque par les moyens qui la renforcent ; ne plus utiliser qu’en appoint le téléphone et les messages électroniques, compter sur les petits journaux ou bulletins qui circulent de la main à la main ou par le courrier postal, dont la survie devrait devenir une grande cause.

S’il paraît nécessaire de créer des moments de distribution alimentaire qui sont « l’occasion de nous retrouver et reprendre du pouvoir sur nos vies », pourquoi ne pas aussi prendre le temps nécessaire aux échanges de nouvelles ? Pourquoi ne pas multiplier les lieux, dans les quartiers ou les villages, dédiés aux dépôts de tracts, aux infos essentielles sur les rendez-vous importants à venir, qu’il s’agisse de réunions, d’actions, de récoltes ou de récups alimentaires ?

L’Appel à constituer des greniers se donne aussi pour perspective de « territorialiser les luttes écologistes et sociales » :

« Il y a un lien très net entre dépossession de nos moyens d’existence par l’économie capitaliste et le saccage écologique de la planète. Coupés de la terre, de l’eau, des animaux, des saisons, nous n’avons pas toujours su comprendre que “nous sommes la nature qui se défend”. La construction d’un autre rapport à ce qu’on appelle “nature” passera, d’une façon ou d’une autre, par une immersion, un rapport tactile. »

Comment imaginer que cette ré-immersion puisse avoir lieu sans interrompre notre immersion dans les écrans et les réseaux ? Comment rétablir un lien direct, tactile, avec nos milieux de vie – avec les éléments qui préexistent à l’être humain – sans changer nos habitudes d’hommes et de femmes connectées ? Sans reprendre aux ordinateurs le temps qu’ils ont volé à notre vie sensible et matérielle ?

Dans un paragraphe consacré à l’autonomisation des luttes des Soulèvements de la Terre, ces “camarades” bretons se fixent des objectifs concrets :

 « Faire en sorte que nos événements (temps de mobilisation nationale, présentation locale, infotours, rencontres internes, etc.) soient autonomes du point de vue alimentaire : tout ce qu’on consomme sur ces temps-là provient de notre propre production ou des liens tissés avec des paysan-nes du coin ; constituer de véritables greniers sur tout le territoire […] ; [ravitailler] les grèves longues, [fournir] des solutions de premières nécessités face aux crises type covid. »  –
 

En passant, il est dit que « cette dimension pourrait être doublée du même genre de structuration sur les autres plans matériels des événements (logistique, soin, radio, etc.) ».

Effectivement, on pourrait se donner pour horizon, à brève échéance : de ne plus recourir à des « visios » pour s’organiser, en se donnant des mandats précis pour s’occuper de tels et tels points jusqu’au moment où il est possible de se revoir. Ne plus passer par les réseaux sociaux pour diffuser des appels et faire connaître des événements, surtout ne plus mettre en ligne de vidéos pour arrêter de banaliser un procédé qui contribue lourdement à l’explosion du trafic internet et à sa consommation d’énergie. Privilégier les appels dans des médias, si possible indépendants ; revenir aux campagnes d’affichage de grande ampleur, aux tractages dans les lieux d’affluence urbains, dans les transports, dans les cafés, sur les marchés. Organiser les actions sans messagerie cryptée et sans communication par Internet, comme cela s’est toujours fait avant… il y a quelques années.

Je sais que tout cela paraîtra difficile à beaucoup, dans le meilleur des cas utopique mais inconciliable avec l’état des rapports sociaux et les impératifs d’efficacité. Or, cela n’est pas plus utopique que de construire des réseaux de ravitaillement des luttes au vu de l’état de l’agriculture. S’il paraît souhaitable et pensable de se passer autant que possible des supermarchés pour nourrir des initiatives de solidarité et de combat, il n’est pas moins souhaitable et pensable de se passer du supermarché de la communication pour mener la bataille des idées, pour organiser nos initiatives. En fait, ce n’est ni plus, ni moins difficile ; ce sont des difficultés différentes. Puisqu’il y a de l’ambition et un souci de cohérence sur le plan alimentaire, étendons-les, tout simplement.

A Écran total, nous nous y essayons depuis des années. Nous n’avons de leçon à donner à personne, nous pourrions sans doute faire beaucoup mieux. Ce qui nous manque pour cela, ce n’est ni de faire plus de compromis avec Internet, ni de mettre plus d’énergie dans un purisme sans intérêt en tant que tel : c’est de nous sentir plus nombreux à être préoccupés des conséquences du numérique sur la société des humains, plus nombreux à ressentir le besoin d’un ralentissement et d’une interruption.

Nous voulons partager le plus largement possible notre diagnostic – il n’y aura pas d’arrêt de l’intoxication de la Terre sans coup d’arrêt à l’informatisation du monde – et, indissociablement, notre désir de vivre et lutter sans ces médiations numériques.

 

Matthieu Amiech, éditions La Lenteur, collectif Écran Total, 25 septembre 2023