Cristallisons nos colères dans un cortège révolutionnaire !

Si la journée du 19 janvier contre la réforme des retraites annoncée par Élisabeth Borne peut être considérée comme une réussite numérique, tant par les taux de grévistes que par le nombre de personnes mobilisées dans la rue, nous ne pouvons et ne devons pas nous contenter de grèves perlées et mobilisations « saute mouton » se résumant à des promenades dans les rues de nos villes. Les capitalistes, unis derrière la Macronie, ne seront mis en échec que par une mobilisation massive et des actions fortes. L’intersyndicale a aujourd’hui le mérite de se montrer unie contre ce projet… Mais combien de temps avant que certaines organisations trahissent la population ? Population qui morfle déjà avec des bourses étudiantes, pensions, salaires et minima sociaux de misère qui stagnent, dans un contexte d’inflation galopante et en partie due à la spéculation (hausse des coûts des produits de première nécessité, des loyers, de l’énergie…).

Casse des retraites:  Macron dépasse les Borne !

Avec plus de 70 % de personnes opposées à cette réforme, inutile d’épiloguer sur le fait que les françaisEs ne sont pas dupes de cette arnaque qui veut nous être imposée et que rien ne justifie : malgré tous les mensonges du gouvernement, tous les chiffres, notamment les prévisions du COR (Conseil d’Orientation des Retraites) nous montrent que le système de retraites par répartition n’est nullement en péril.

L’argument de l’augmentation de l’espérance de vie est également fallacieux : en effet selon l’INSEE, en 2022, l’espérance de vie en bonne santé est de 63,7 ans pour les français et 64,6 pour les françaises… Autant dire, que Macron compte bien nous exploiter jusqu’à épuisement total ! « Selon l’INSEE, plus on est est aisé, plus l’espérance de vie est élevée. Ainsi, parmi les 5% les plus aiséEs, l’espérance de vie à la naissance des hommes est de 84.4 ans contre 71.7 parmi les 5% les plus pauvres, soit 13 ans d’écart. Chez les femmes, 8 ans séparent les plus aisées des plus pauvres. » (Raveau G, Retraites, le casse du siècle: pourquoi Macron veut nous faire bosser à mort, Charlie hebdo_2023)

Au-delà de la simple question des retraites, c’est une énième attaque du système de solidarité frappant de plein fouet les populations étudiantes, laborieuses et les plus précaires : destruction de l’assurance chômage, du système de santé (rappelons que le plan de financement de la sécurité sociale 2023 a été imposé à grands coups de 49.3) … Et cela est surtout un énième cadeau aux plus riches et aux actionnaires après l’abandon de l’ISF, le CICE, les subventions COVID, les innombrables exonérations fiscales, la suppression de la CVAE (qui remplace la taxe professionnelle) ; chaque année, les subventions aux grandes entreprises s’élèvent à 157 milliards d’euros et dont 80 milliards d’euros sont reversés aux actionnaires).

Les femmes, victimes en première ligne

La mesure serait justifiée par une soi-disant justice sociale en permettant une retraite minimale de 1200 €. Mais celle-ci est un trompe l’œil : pour accéder à ce « minimum », il faut avoir une carrière complète au Smic et il ne bénéficiera qu’à une poignée de personnes.  Une fois de plus, ce sont les femmes qui seront les premières lésées ! Elles ont souvent une carrière hachée et subissent des temps partiels imposés. Les femmes sont donc les grandes perdantes de la réforme des retraites. Franck Riester, ministre des relations avec le parlement, l’a admis lundi 23 janvier. La retraite des femmes est aujourd’hui de 42 % inférieure à celle des hommes, notamment du fait de l’écart de 26 % de salaire.  Par contre, en augmentant le salaire des femmes pour atteindre le niveau de celui des hommes permettrait une augmentation de cotisations de presque 6 milliards d’euros (soit la moitié des 12 milliards soit disant manquants).

Une seule solution: imposer le rapport de force et multiplier tous les moyens d’actions

La destruction des retraites n’est que l’apogée d’une série d’attaques contre toute la population et le système de solidarité, ainsi que d’une politique d’exploitation des travailleur-s ses françaisEs et immigrées.

Ainsi, la dernière loi portant sur l’immigration qui prévoit de faciliter les expulsions est aussi la démonstration en acte d’une vision utilitariste des populations migrantes pour combler des emplois sous rémunérés et dévalorisés. Enfin, n’oublions pas que l’ensemble des mesures s’inscrivent dans un contexte de répression et d’un autoritarisme de plus en plus affirmé qui ne demande qu’à être mis en oeuvre, notamment pour flatter l’électorat d’extrême droite. Le gouvernement s’y est préparé de longue date avec des millions d’euros de commandes de munitions et d’achats de blindés pour assurer le maintien de leur ordre.

Aujourd’hui, plus que jamais, il est temps de s’unir, se réunir en assemblées générales et de s’impliquer par la lutte pour empêcher de perdre l’ensemble des conquis sociaux et l’instauration définitive d’un pouvoir autocratique s’appuyant sur une pseudo assise démocratique. La guerre qu’ils nous mènent porte un nom : la lutte des classes! Et si nous refusons de nous battre, ils l’auront bientôt gagnée. Il ne s’agit pas seulement ici de sauver la possibilité de bénéficier de quelques années de vie libérées de l’exploitation salariale mais de détruire le capitalisme avant qu’il ne détruise tout, l’humain et l’environnement.

C’est par la lutte, la grève, le blocage de l’économie et la solidarité en actes que nous pourrons renouer avec notre puissance collective et espérer construire le rapport de force nécessaire pour déjouer le désastre qui s’annonce. Enfin, il importe de se méfier sur le double discours des escrocs d’extrème droite, notamment FN/RN, amis des millionnaires et ennemis des travailleur-se_s. Ces escrocs n’ont rien à faire dans les mobilisations et il importe d’apporter une vigilance particulière à leur éventuelle présence dans les cortèges. Gardons l’œil et sachons agir pour les en dégager chaque fois qu’il le faudra.

TouTEs dans la rue mardi 31 et tant qu’il faudra… Et déterminéES

Poussons le capitalisme à la retraite pour que, enfin, vive la sociale !