Ouverte depuis le 3 septembre dernier, La Grande Ourse naît de trois constats. Le premier se situe au niveau national : il s’agissait de réagir au projet de loi ELAN. Les deux autres se jouent au niveau local, avec en premier lieu la crise de l’hébergement d’urgence des personnes sans-abris sur la ville d’Angers : à la halte de nuit du 115, ce sont chaque soir 20 à 30 personnes laissées sans solutions. Pour les personnes en demande d’asile, comme pour les sdf nés en France : situation d’accueil déplorable, droits bafoués pour une très large catégorie d’invidu.e.s (mineur.e.s, familles avec parfois enfants en bas âge, ou femmes enceintes) et multiples évictions des squats habitatifs – où ces personnes peuvent se réfugier quand il n’y a plus de solution. Le second versant de cette crise locale concerne la question du logement des étudiant.e.s. Face à l’inflation de l’immobilier, le nombre de jeunes qui n’ont pas trouvé d’hébergements en ce début d’année a simplement explosé.

Face à cela, la Grande Ourse a ouvert ses portes avec pour objectif de palier au mieux ces crises en proposant en son sein, et avec la force de simples bénévoles, des solutions d’hébergement à des individu.e.s en situation de grande vulnérabilité – familles, femmes seules, sdf ou étudiant.e.s, subissant ces décisions politiques. Elle a fait son nid dans l’ancienne CPAM du quartier de la Doutre, laissée à l’abandon depuis plusieurs années, et que le propriétaire actuel souhaite vendre pour la raser et construire à sa place un parking. Alors que le compromis de vente n’est pas encore signé, que les dates de démolition restent flou, et face à l’urgence que pose cette crise du logement et de l’hébergement, il devenait plus que légitime l’investissement immédiat du lieu, même sans l’accord préalable du propriétaire ou des autorités.