TECHNOlogos
Penser la technique aujourd’hui

ATELIERS D’ÉTÉ / 17-19 juillet, Notre-Dame-des-Landes
Trois jours de réflexion autour de la notion d’État technicien

Fondée en 2012, TECHNOLOGOS est une association militante dont  l’objectif est d’organiser un débat public sur la place que prend la technique dans nos quotidiens.

LA TECHNIQUE n’est plus un simple ensemble de moyens permettant de parvenir à des fins, elle constitue désormais une finalité à part entière, une promesse de bonheur, une idéologie en bonne et due forme :
elle représente « la préoccupation de l’immense majorité des hommes de notre temps de rechercher en toutes choses la méthode absolument la plus efficace », pour reprendre la formule de Jacques Ellul.

Plus les technologies de développent, plus les individus s’y conforment et en réclament de nouvelles. Ce phénomène est parfois ressenti comme une addiction généralisée; pour autant, il n’est jamais vraiment analysé, il perdure et s’accentue. Il en est ainsi car la technique, ce n’est pas seulement « les technologies », c’est TOUTE UNE FAÇON INSIDIEUSE DE VOIR LE MONDE. Sauf chez les technoprophètes transhumanistes, cette idéologie ne s’exprime pas au travers de textes manifestes : elle est subliminale, ancrée dans l’inconscient collectif : la plupart des humains considèrent les techniques comme « neutres », « ni bonnes ni mauvaises », et s’évertuent à croire que « tout dépend de
l’usage que l’on en fait »… comme s’il suffisait de ne pas avoir d’ordinateur pour ne pas baigner dans les ondes wi-fi.

QUEL EST LE RAPPORT ENTRE L’IDÉOLOGIE TECHNICIENNE ET L’ÉTAT ?

Au fil du temps, L’ÉTAT s’est transformé en une « machine » gigantesque et complexe, dotée d’une multiplicité de services interconnectés et recourant à une multiplicité de techniques organisationnelles. Une majorité d’humains attendent de lui toutes sortes de solutions à leurs problèmes, tant en matière de santé, d’enseignement et d’économie que dans les domaines des transports ou de la recherche scientifique : l’État joue le rôle que jouait la providence avant que nos sociétés ne se sécularisent. Au détriment de la démocratie – mais avec pourtant l’assentiment général – une myriade d’experts et de conseillers techniques prennent l’État en main, le considérant comme une « affaire à gérer ». Les « chefs » d’État, dont les médias entretiennent l’image de leaders prenant des décisions réfléchies et efficaces et maîtrisant tous les circuits, sont en réalité dépassés. Non pas parce que l’État est
devenu technocratique, comme on l’entend parfois dire, mais parce que la société toute entière est technicienne.

Qu’en est-il de LA CRITIQUE DE L’ÉTAT ? Tout au long du XXe siècle, la plupart des intellectuels se sont polarisés sur l’antagonisme entre le capitalisme et le communisme, sans réaliser que ces deux systèmes s’apuyaient sur une même base, le productivisme, lui-même boosté par l’idéal du progrès technique et validé par les États, quelle que soit leur coloration politique.
Aujourd’hui encore, qui est prêt à reconnaître que le communisme n’a été qu’un capitalisme d’État ? Et qui veut bien admettre, y compris dans les sphères militantes, que le capitalisme (au sens usuel du terme) ne serait rien, ou bien peu de chose, sans, d’une part la fascination exercée par la high tech et les grands groupes qui la génèrent (Apple, Google, Facebook, etc…); sans d’autre part le pouvoir de légitimation de ces sociétés par l’État ?

La SYNERGIE TECHNIQUE-ÉTAT a beau être déterminante, ses fondements ne sont jamais analysés. Peut-on espérer faire admettre un jour aux économistes keynésiens qu’ils ont tort de s’obstiner à voir dans l’État une possible instance de régulation du capitalisme et qu’in fine, le problème n’est pas tant le capitalisme lui-même que le « mariage sacré » État-Technique, qui le stimule toujours plus ?

« QUE FAIRE ? »… Faut-il diaboliser l’État et entreprendre de le dissoudre, comme bon nombre d’ultra-libéraux et d’anarchistes, chacun de leurs côtés, en rêvent ?… C’est là un pas que nous ne voulons pas franchir, tant les problèmes nous semblent beaucoup trop ancrés dans les consciences pour pouvoir rechercher dans l’immédiat des solutions en termes institutionnels. L’on ne peut avancer que dès lors qu’est reconnu un fait majeur : les chefs d’état reçoivent dans leurs palais les magnats de la high tech et mettent en place avec eux toutes sortes de « grands projets » avant tout parce que, comme tant d’autres, ils sont inféodés à l’idéologie technicienne et inconscients de l’être. Dans notre association, nous oeuvrons pour que celle-ci soit enfin reconnue comme telle, condition indispensable pour qu’elle soit un jour jugulée.

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