[rezé] ateliers « communication autour de la répression »
Thèmes : Répression
Lieux : Rezé
Rdv à 14h au bar Le Canon à Pat (Rezé)
ATELIERS « COMMUNICATION AUTOUR DE LA RÉPRESSION »
D’où vient l’idée de ces ateliers autour de la communication ?
Lors des dernières rencontres inter-comités des 11 et 12 avril 2015, une journée entière avait été dédiée aux questions d’anti-répression. Beaucoup de constats, d’auto-critiques et d’idées ont émergé. Il paraissait difficile d’avancer à partir d’autant d’aspects différents. Néanmoins, plusieurs thématiques revenaient souvent dans les 3 ateliers, et notamment celle de la communication. Qu’il s’agisse de la communication interne au mouvement (entre les différentes composantes de la lutte) ou bien la communication externe envers la population (notamment lors d’événements médiatisés), la nécessité de prendre en compte ce volet semblait se dégager comme constante.
C’est ainsi qu’on s’est donné rendez-vous le 13 juin pour creuser plus particulièrement cette question de la communication. L’Inter -collectif du 22 novembre », organisateur de la journée « anti-répression » a alors pris en charge la préparation de cette nouvelle discussion.
Pourquoi semble-t-il important de communiquer autour de la répression ?
La répression policière et judiciaire prépare les esprits à travers les médias (que les mêmes détenteurs du pouvoir contrôlent). Il suffit de créer un fantasme comme « la horde de casseurs venus de loin pour en découdre avec les forces de l’ordre » pour que beaucoup de gens prennent peur ou se désolidarisent de la manif, même avant que celle-ci n’ait lieu. Après une manifestation, quand police et médias transmettent des chiffres élevés d’arrestations associées à des images parcellaires et ciblées, cela laisse entendre que la manifestation a sûrement mal tourné… Pour que la police arrête autant de gens ! Ces tactiques visent tout simplement à détourner l’attention des messages portés par les manifestant.e.s. C’est trop facile pour le pouvoir de casser l’image d’une lutte ! Ne ,nous résignons pas à cette fatalité ! Pourquoi ne pas porter haut et fort notre(nos) message(s) et anticiper ces tactiques préfectorales que nous connaissons bien ?
Vu le contexte actuel, il n’est pas possible de nier le renforcement du climat sécuritaire et répressif mis en place depuis longtemps. Le plan vigie-pirate semble dépassé ; c’est l’air de « nous sommes tous charlie », autrement dit, les terroristes c’est les autres, les islamistes fanatiques, ceux qui ne nous ressemblent pas et qui sont prêts à attaquer notre démocratie bien-pensante ; les héros ce sont les policiers qui risquent leur vie pour défendre la patrie. Ça tombe bien, parce que le soit-disant « dérapage » des gardes mobiles qui a tué Rémi Fraisse l’automne dernier commençait à faire du bruit dans les rues et dans la presse, et l’image de la police en prenait un coup.
C’est donc le moment parfait pour renforcer l’arsenal anti-terroriste, et notamment à travers la nouvelle loi sur le « renseignement », qui vise à légaliser toutes sortes de pratiques de surveillance bien expérimentées par la police jusqu’ici, en particulier en terme de surveillance des échanges électroniques et téléphonique. Une fois que toutes les dispositions seront prises pour pouvoir surveiller la population afin d’éviter des attentats, tout sera en place pour faire tomber au passage ceux et celles qui partagent de la culture gratuitement sur internet, ou bien ceux et celles qui communiquent de façon plus sécurisée (et qui ont donc forcément « quelque chose à se reprocher »), ou encore ceux et celles qui publient des textes ou des images qui dérangent le pouvoir…
Faire l’autruche face à ce contexte sans remettre en question nos pratiques et nos moyens de communication c’est aller droit dans le mur. Anticiper la répression est probablement plus difficile mais aussi bien plus efficace que d’y faire face une fois que la répression a déjà frappé.
INTITULE DES ATELIERS
Atelier 1 : Comment améliorer notre communication lors d’une manifestation
Nous partons du constat que les médias et les institutions publiques préparent au pire l’opinion les jours précédant la manif, afin de dissuader la population de s’y joindre, ainsi que pour créer une ambiance propice à un dispositif policier démesuré. Ces manoeuvres visent à détourner l’attention du public du succès de la mobilisation, ou des questions soulevées par celles-ci, jetant ainsi le discrédit avant même que la manifestation n’ait lieu. Une fois passée la manif, qu’importe l’ambiance de celle-ci et encore moins les messages portés, les médias ne vont relayer que les « débordements » et le nombre d’arrestations, essayant de prouver le comportement délinquant des manifestant.e.s. Nous partons aussi d’une auto-critique : nous n’accordons peut être pas assez d’attention à notre communication. Les messages portés lors des manifs ne sont pas toujours clairs pour les passant.e.s, et les articles dans la presse méritent soit un droit de réponse soit une anticipation dans nos propres médias et dans la rue.
Face à tout cela, il semble indispensable de mieux informer pour faire en sorte que la répression médiatique et policière ait moins d’impact et donc puisse être remise en question, délégitimée.
L’objectif de cet atelier est de constituer un inventaire d’outils de communication afin de contrer la répression, aussi bien avant, pendant et après chaque manif (quelques exemples énoncés lors des rencontres inter-comités : des affiches dans les arrêts de tram les jours précédant la manif qui explicitent nos raisons de manifester ou bien qui comparent la violence des dégâts matériels pouvant être causés et la violence de la police qui blesse et mutile).
Atelier 2 : L’anti-répression comme outil de lutte-Visibiliser la répression
Les dirigeants politiques décident du rythme et des formes de la répression, suivant leurs intérêts du moment. La population subit la répression et, au mieux, s’organise en réaction à celle-ci. C’est notamment le cas des mouvements de lutte qui prennent de la force et qui dérangent le pouvoir. La répression croissante de l’État amène ces mouvements à consacrer finalement toute leur énergie pour y résister. C’est ce que l’on pourrait nommer « l’anti-répression en réaction ». Mais pourquoi ne pas anticiper, imposer notre propre rythme et résister à la répression à nos façons et lorsque nous le décidons ?
L’objectif de cet atelier est de mettre en place une communication pour le week end du 11-12 juillet à NDL et, pourquoi pas, d’imaginer une action rassembleuse (probablement à la rentrée). Elle illustrerait cette stratégie anti-répressive, qui prendrait la main et l’initiative, au lieu de subir la répression (par exemple lors des dernières rencontres est ressortie l’envie de visibiliser les infrastructures de la répression : laboratoire d’ADN à Nantes, usine d’armement à Pont-de-Buy ou ailleurs, …
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