[angers] manif un toit c’est un droit
Thèmes : CreaImmigration/sans-papierEs/frontieresLogement/squat
Lieux : AngersNantes
un toit c'est un droit, préfecture hors la loi
Les demandeurs d'asile d'Europe et d'Afrique ainsi que les sans abris d'Angers se rassemblentSAMEDI 27 OCTOBRE à 14h à la gare St LAUD à Angers
et marcheront sur la préfecture pour réclamer des hébergements pour tous ainsi que prévu par le droit
UN TOIT C'EST UN DROIT
PRÉFECTURE HORS LA LOI
Voici le témoignage d’un membre du collectif de soutien aux sans-apiers 49 (mardi soir 23 octobre) puis un texte qui rappelle la situation des migrants et sans-abris à Angers et qui appelle au soutien.
Hier soir nous étions à la gare d’Angers pour rencontrer les demandeurs d’asile. Ils étaient une cinquantaine de Somalie et des pays de l’Est de l’Europe à la rue, malgré quelques hébergement (Saumur et hôtels). Beaucoup de têtes connues mais également des nouvelles. Un groupe de SDF également. Des enfants d’Europe et d’Afrique, un bébé malade, le SAMU social, M.P. de ROSALYS; Bref, la triste routine des gens à la rue; nous sommes entrés dans le hall de la gare pour tenir une AG et faire le point; vite interrompue par une responsable de la gare qui a appelé la police; responsable SNCF devant sa direction mais pas devant les sans abris bien sûr. Venue de quelques policiers dont le commissaire de permanence, tous bien emmerdés; visiblement, ils voulaient éviter l’incident; contrôle d’identité discret (bibi) histoire d’étayer le rapport d’un nom; la routine feutrée de la gauche caviar oserais-je.
Pour les choses sérieuses, les DA sont à peine déçu par le résultat du TA; on dirait qu’ils ont compris ce qu’ils pouvaient en attendre ! Cependant ils jouent le jeu histoire d’enfoncer le clou et nous irons au Conseil d’état et à l’Europe.
Concrètement, un mot d’ordre de mobilisation a été lancé pour ce samedi ; les demandeurs d’asile vont passer le mot dans leurs communautés réciproques et les SDF vont également relayer dans la rue.
La douleur angevine, encore et toujours…
Que celles et ceux qui ont cru que le changement c’était maintenant se le disent : rien n’a changé à Angers pour les sans-abris, les Roms et les demandeurs d’asile !
Tandis que que notre ami Fred Moriou, SDF et animateur d’ « Amalgame », nous a quittés il y a peu, tué par la misère et la rue, tandis que le 115 est toujours saturé, tandis que les Roms roumains se préparent, en famille, à passer un deuxième hiver dans leur campement de fortune, sous un pont près d’Espace Anjou, tandis que des dizaines de migrant-e-s sont à la rue et dorment devant la gare Saint-Laud, la mairie, le conseil général et la préfecture rivalisent de cynisme et d’hypocrisie : murant sans relâche des maisons vides, coupant dans les budgets de l’Aide sociale à l’enfance, niant les principes les plus élémentaires du droit et méprisant les étrangers.
A la gare, la situation est critique, depuis plus d’un mois, des hommes, des femmes, des enfants, des malades, sont à la rue, sans aucune perspective. Ils et elles viennent d’Albanie, du Kosovo, de Roumanie, d’Afrique… mais aussi d’Angers. Certaines personnes trouvent un refuge ponctuel et précaire chez des ami-e-s. Quelques familles migrantes, et uniquement des familles, sont relogées au compte-goutte à l’hôtel.
La police met tout en œuvre pour empêcher que les gens se rassemblent à la gare. Peu importe que des dizaines de personnes dorment dehors chaque nuit, le tout est qu’elles soient isolées, cachées, invisibles. Que les gens se retrouvent ensemble à la rue et que ça se sache, c’est là la seule crainte de la préfecture, du Conseil général et de la mairie. Éviter à tout prix que le problème – et donc leur responsabilité – ne devienne visible, voilà leur seule et unique préoccupation.
Il est temps de se mobiliser ensemble pour exiger un logement digne et pérenne pour toute personne. Peut-être est-il temps aussi, face à l’urgence de dépasser les dérisoires positions de principe et les vieilles querelles du passé afin de se retrouver ensemble sur une revendication essentielle : Un toit c’est un droit!
L’occupation en cours du « lieu Unique » à Nantes, les expériences du CREA et du GPS à Toulouse, celles de Montpellier ou Dijon font voler en éclat la frontière du « légal/pas légal » comme critère de passage à l’action de la sphère associativo-militante. D’après une camarade de Dijon, là-bas, même le Secours catholique soutient non seulement les squats mais aussi l’idée de construire des cabanes dans les arbres pour résister à une expulsion de squat… comme quoi tout est possible !
http://www.cimade.org/nouvelles/3974—-Dijon-et-Montpe…ts—
Dans un premier temps, des individus et le collectif de soutien aux sans-papiers appellent chacun-e à passer tous les mardis soir de 19h à 23h à la gare, et sans attendre, à communiquer, interpeller chacun-e parmi sa famille, ses proches, les médias, la préfecture, la mairie, etc… sur cette situation. Amenez du thé, du café ou venez les mains vides et le cœur ouvert ; un peu de chaleur humaine, c’est déjà beaucoup.
Même si notre force est de ne pas opposer la situation des précaires français et étrangers, nous sommes conscient-es que des problèmes spécifiques touchent les migrant-e-s, qu’illes soient en demande d’asile, débouté-e-s, sans-papiers ou encore Roms roumain-e-s ressortissant-e-s européen-ne-s.
Pour les Roms roumains que nous connaissons depuis le « 48 » :
L’accès aux soins est toujours aussi difficile, l’AME (« la sécu des sans-papiers ») et la CMU leur sont systématiquement refusées, pas d’aide non plus du Conseil Général au titre de l’enfance en détresse… ni du CCAS, qui refuse de les domicilier au motif qu’ils « ne peuvent justifier de liens avec la ville d’Angers »…
Assurément, vivre à la rue depuis 4 ou 5 ans dans cette ville, la connaître comme sa poche, y voir grandir ses enfants, y voir souffrir et vieillir ses proches, crier avec des sans-abri de tous les horizons « un toit c’est un droit », manifester aux côtés des salariés angevins pour les retraites, occuper des maisons laissées vides par la mairie aux 4 coins d’Angers, résister à la police sur le toit d’un immeuble à une expulsion illégale, défiler déguisé pour le carnaval et applaudir aux accroche-coeurs, témoigner lors d’un rassemblement pour les droits des Roms à l’appel d’associations angevines (souvenez-vous, l’appel « contre la xénophobie d’Etat »…), essayer en vain d’obtenir des rdv à pôle emploi, passer des entretiens d’embauche pour ramasser les pommes et se voir refuser le travail pour cause de « difficultés administratives », serrer la main d’un bon paquet de notables hypocrites de la mairie, la préfecture ou du conseil général, répondre aux éternelles questions des journalistes « mais, en fait, que cherchez-vous ici ?? »
….assurément tout cela témoigne l’attachement de ces Rroms roumains avec la ville d’Angers et sa population depuis des années, et de leur volonté acharnée de défendre leur dignité, et ce, même dans la misère la plus implacable.
Ainsi, plus que jamais isolés et privés de tout sauf des visites de police, les Rroms avec qui on a tant partagé depuis le « 48 » continuent à organiser leur survie en attendant des jours meilleurs…
Pour les demandeurs d’asile :
La domiciliation des primo-arrivants par la plateforme « Espace accueil » (en charge de l’orientation des demandeurs d’asile à Angers) reste problématique, car soumise aux capacités de logement sur le département, capacités structurellement déficitaires.
La domiciliation par EA est ainsi devenue depuis 4 ans le moyen pour la préfecture de réguler le flux de demandeurs d’asile à Angers, en d’autres termes de les faire dégager ailleurs, un peu ou beaucoup plus loin, peu importe, tant qu’ils quittent le Maine-et-Loire…
Petit rappel : sans domiciliation, pas de possibilité de déposer une demande d’asile et donc de bénéficier des conditions matérielles d’accueil, possibilité par contre de se faire embarquer à tout moment puisque les personnes sont officiellement sans-papiers…
Pour les SDF français et immigrés hors demandeurs d’asile :
Leur situation déjà précaire s’est dégradée à partir de 2007 quand le gouvernement sous prétexte d’insertion et d’accompagnement durable a fermé nombre d’hébergements d’urgence. Comme parallèlement le budget des hébergements d’urgence pour les demandeurs d’asile ( HUDA ) ont été diminués de 47% pour 2008, la préfecture a dirigé les demandeurs d’asile vers l’accueil d’urgence de droit commun c’est à dire le 115… pour devenir systématique dans les années suivantes.
Nous avions alertés la préfecture dès 2010 sur la dérive raciste que cela pouvait entraîner chez les SDF se sentant exclus par les « étrangers » ; les pouvoirs publics ont, par le fait, alimenté la stigmatisation de l’étranger encouragée par des politicards démagogues.
Nous le répétons avec force : les demandeurs d’asile ont leur propre structure d’accueil et ne devraient pas avoir recours au « 115 »
Le droit d’asile, le droit au logement et les droits de l’homme selon le pouvoir :
Tout ce qui précède constitue évidemment une violation totale du droit, mais à quoi bon invoquer le droit face au préfet puisque les tribunaux eux-mêmes l’ignorent superbement ?
Le nouveau préfet lors d’une réunion avec les associations a affirmé qu’il n’allait pas laisser à la rue des français pour héberger des étrangers fussent-ils demandeurs d’asile alors que 60 migrants sans-abris s’étaient mobilisés devant la préfecture à l’occasion de cette entrevue..
Français ou étrangers personne ne peut être laissé à la rue. C’est inscrit à l’article 543 du Code d’Action sociale et des familles ; Le 10 février de cette année le Conseil d’état a consacré l’hébergement d’urgence comme 22ème liberté fondamentale. L’hébergement pérenne des demandeurs d’asile l’était déjà comme corollaire du Droit d’asile et dans le droit communautaire européen depuis 2003 par la directive « Accueil ».
C’est donc au mépris de ces deux libertés fondamentales que le Tribunal administratif de Nantes vient de refuser, les 17 et 18 de ce mois, l’obligation d’héberger à une vingtaine de demandeurs d’asile dont des familles avec enfants.
Devant cette dégradation des conditions de vie des uns et des autres, devant cette volonté des pouvoirs en place de dresser français et étrangers les uns contre les autres nous ne pouvons plus tolérer ces manquements aux droits humains fondamentaux.
La loi aussi imparfaite soit-elle existe et nous devons être nombreux à exiger qu’elle soit appliquée et cela commence devant la gare aux côtés des demandeurs d’asile-SDF.
Un toit pour tous, c’est un droit !
Préfecture, hors la loi !
Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend !
Le cssp49
http://cssp-49.blogspot.fr/
cssp49@riseup.net
liste de diffusion : collectifsanspapiers49@yahoogroupes.fr;
Le cssp49 se réunit tous les lundis soir à 18h30 à l’Etincelle 26 rue maillé à Angers.
COMMUNIQUE
Aujourd’hui samedi 27 octobre, une cinquantaine de personnes, sans-abris français, demandeurs d’asile, et soutiens ont manifesté dans les rues d’Angers pour exiger « un toit pour tous et toutes ».
On pouvait entendre le long des rails du tram, depuis la gare jusqu’à la place du Ralliement: « Un toit c’est un droit, préfecture hors-la-loi », « Respect du droit d’asile », « Solidarité avec les sdf, français ou étrangers », tandis qu’une banderole assénait en bleu-blanc-rouge une vérité jusqu’ici jamais démentie : « le préfet est hors-la-loi, le maire est son complice ».
Loin de marcher sur la préfecture comme cela avait été annoncé, les demandeurs d’asile ont en effet décidé au pied levé de bloquer momentanément le tramway pour faire entendre leurs revendications. Sans doute ne voulaient-ils pas perdre leur temps avec des hauts fonctionnaires ignorant le droit, ou peut-être, tout simplement, ont-ils assez de dignité pour ne pas aller se faire insulter une seconde fois par un préfet qui déclarait il y a 3 semaines « je ne vais pas loger des demandeurs d’asile au détriment des français en difficulté ».
Les trams ont donc été bloqués par intermittence pendant une demi-heure, ainsi les usagers ont pu comprendre qu’il s’agissait d’une action symbolique s’adressant en premier lieu aux responsables du désordre, ceux qui laissent à la rue des femmes enceintes, des enfants, des hommes fuyant la guerre, des précaires, des vieux, des malades :
– l’Etat d’abord, en charge de l’hébergement d’urgence et seul compétent en matière de droit au logement et droit d’asile
– la mairie, propriétaire de nombreux bâtiments vides et en charge du PASS
– le Conseil Général qui doit porter assistance aux enfants en détresse au titre de l’ASE (aide sociale à l’enfance).
Il est à noter que depuis l’AG (tenue dans la gare avec les demandeurs d’asile, les sdf et le cssp49) de mardi soir 23 octobre, où s’est décidée la manif la préfecture a relogé des familles à un rythme accéléré… en hôtel.
Cela signifie que, plutôt que de régler le problème sur le fond avec un plan de prévoyance concerté entre les trois pouvoirs locaux; plutôt que de
réquisitionner des logements vides jusqu’à leur rénovation ou leur destruction, les décideurs de la préfecture, de la mairie et du Conseil général préfère gaspiller les maigres crédits alloués en nuitées d’hôtel.
Les familles sont difficilement logées, quant aux couples sans enfant et aux célibataires, ils continuent à dormir à la rue faute d’argent disponible. Tous les ans la même chanson et seuls les squats (9 ouverts et autant d’expulsés en 3 ans) avaient changé la donne en logeant jusqu’à trois cent personnes.
Il ne s’agit pas seulement d’argent mais et surtout de courage politique !
Le collectif de soutien aux sans-papiers 49, les demandeurs d’asile et les sdf réunis en assemblée générale à l’issue de la manifestation entendent continuer le mouvement jusqu’à ce que plus personne, français, rom ou demandeur d’asile, ne soit contraint de dormir dehors…
Chacun-e est invité-e à passer tous les mardis soir de 19h à 23h à la gare, et sans attendre, à communiquer, interpeller chacun-e parmi sa famille, ses proches, les médias, la préfecture, la mairie, etc… sur cette situation. Amenez du thé, du café ou venez les mains vides et le cœur ouvert ; un peu de chaleur humaine, c’est déjà beaucoup.
Le cssp49
http://cssp-49.blogspot.fr/
cssp49@riseup.net
liste de diffusion : collectifsanspapiers49@yahoogroupes.fr;
Le cssp49 se réunit tous les lundis soir à 18h30 à l’Etincelle 26 rue maillé à Angers.