La répression contre les travailleurs étrangers est une des armes classiquement utilisées par les bourgeoisies impérialistes, et en particulier la bourgeoisie française, pour affaiblir toute la classe: la concurrence de travailleurs dont la condition précaire ne permet pas de se défendre, sert aux capitalistes à faire pression sur les travailleurs nationaux. En outre les patrons organisent la division entre prolétaires de différentes nationalités, races ou religion pour empêcher les luttes. La division entre français et étrangers et le racisme qui en est la conséquence sont un des piliers les plus constants et les plus solides de la «politique sociale» de la bourgeoisie, un des moyens les plus efficaces pour paralyser le prolétariat.

La solidarité avec les travailleurs immigrés, le soutien à leurs combats, est donc un besoin de la lutte des travailleurs pour la défense de leurs intérêts; c’est la condition indispensable pour que le prolétariat unisse ses forces contre les capitalistes et leur Etat. L’opposition au contrôle de l’immigration par l’Etat bourgeois, l’opposition aux expulsions et aux harcèlements policiers, est une revendication de classe et non un souci humanitaire, charitable ou démocratique.

Mais c’est à vider la solidarité de tout sens de classe que s’emploient l’interminable ribambelle d’organisations qui s’est ralliée aux organisateurs du comité «contre l’immigration jetable», les organisations religieuses ou les partis de gauche (et leurs suivistes d’«extrême-gauche»). Lorsqu’ils étaient au gouvernement ces derniers ont organisé la répression des sans-papiers (il suffit de rappeler les lois Chevénement ou les charters d’Edith Cresson) et n’ont rien fait pour améliorer la situation des travailleurs (immigrés ou français): ils étaient occupés à améliorer la situation du capitalisme!

Aujourd’hui le PS se refuse à s’engager à supprimer la loi CESEDA s’il revenait au gouvernement et Ségolène Royal fait de la surenchère sur Sarkozy! Quant au PCF, il appelle à une «mobilisation citoyenne» et pas, qui cela pourrait-il étonner?, à une lutte de classe. C’est au nom des intérêts de la nation qu’il appelle à la mobilisation: «Le gouvernement supprime cet outil d’intégration qu’était la carte de résident et invente, par voie législative, une nouvelle manière de fabriquer des sans-papiers. La conséquence de cette mesure est terrible, non seulement pour les personnes, mais surtout pour le pays»! (communique du 9/2/2006); pour le PCF, les intérêts du pays, de l’économie nationale – c’est-à-dire du capitalisme national, priment ceux des «personnes» sans parler de ceux des prolétaires…
Les réformistes, vendus aux capitalistes, sont des adversaires des prolétaires, français ou immigrés. Ils l’ont démontré non seulement au gouvernement, mais en dehors par leur sabotage systématique des luttes sociales. Toute action réelle de solidarité avec les travailleurs immigrés et sans-papiers, comme hier avec les jeunes des banlieues, ne peut se concrétiser que si elle s’organise et se mène en complète indépendance de ces organisations collaborationnistes. Pour être efficace, elle doit se places sur le terrain de la lutte réelle, et non sur celui des pétitions, des «actions symboliques» ou des appels aux «personnalités». L’action et la solidarité ouvrières peuvent empêcher les expulsions et faire reculer le gouvernement, si elles sont organisées sur des bases de classe. Face aux attaques bourgeoises qui se succèdent sans interruption, le retour à la lutte de classe est une nécessité impérieuse.

Non aux expulsions !

Régularisation de tous les sans-papiers !

Abrogation de toutes les entraves à la circulation des prolétaires et au regroupement familial !

Egalité des droits pour tous les travailleurs !

Non au contrôle de l’immigration !

Oui à l’union de tous les prolétaires dans la lutte ouverte contre le capitalisme et l’Etat bourgeois !

parti communiste international

Correspondance:
Editions Programme
3 rue Basse Combalot
69007 LYON

Juin 2006 – Imp. spé. – supplément au Prolétaire n°480