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Fin mai 2005, Pierre Tévanian met en ligne, sur son site Les mots sont importants, un texte intitulé « Un négationnisme respectable » dans lequel il dénonce les propos intolérables tenus par Max Gallo sur l’esclavage et la traite négrière.

A travers cette dénonciation, il prétend montrer comment les médias se saisissent, plus ou moins vigoureusement de certaines affaires, selon le sujet dont on parle et selon la personne qui les déclenche. Pour cela, il fait un parallèle entre l’affaire Dieudonné et ce qu’il appelle, à juste titre, « la non-affaire » Max Gallo.

Il rappelle, à ce propos, que Max Gallo a littéralement nié l’esclavage et la traite comme crimes contre l’humanité et que cela n’a fait que peu de remous dans la presse et dans le monde politique. Parallèlement, il écrit que les paroles de Dieudonné ont « suscité une condamnation légitime et même nécessaire de la part d’organisations comme le MRAP et la Ligue des Droits de l’Homme ».

Le message de Pierre Tévanian est le suivant : les propos de Dieudonné doivent être condamnés mais ceux de Max Gallo doivent l’être

également

. Il écrit lui-même : « En d’autres termes, une fois condamnés les propos de Dieudonné, tout reste à faire ».

Pour consulter ce texte, se rendre sur

http://lmsi.net/article.php3?id_article=389

Pierre Tévanian évoque, pour illustrer son opinion sur Dieudonné, un certain nombre de citations reprises par différents grands médias après la conférence de presse donnée par Dieudonné à Alger en février 2005.
Pierre Tévanian fait partie du mouvement des « Indigènes de la République » mais a écrit ce texte à titre personnel.
Après avoir eu connaissance de cet article, Dieudonné a souhaité rencontrer son auteur pour lui dire ce qu’il en pensait et avoir un débat constructif.

Nous publions ici des extraits de cette rencontre :
}}

——–

Dieudonné

:

J’ai lu votre article et je trouve que ce n’est pas une posture très noble. La moindre des choses aurait été de venir me rencontrer pour ne pas répéter ce qu’il se dit partout. Avec votre texte, vous cautionnez la désinformation qu’il y a eu autour de mes propos. Vous ne vérifiez pas vos sources, c’est un travail intellectuellement malhonnête !

Pierre Tévanian

:

Si dans les propos que j’ai mis en note, il y en a qui sont faux, vous me le dites et je le signalerai…

Dieudonné

:

Toutes les citations sont fausses ou sorties de leur contexte… Ce qui est grave, c’est que vous reprenez des choses sans les avoir vérifiées. C’est un peu comme l’affaire du RER D. Vous foncez comme les autres dans une sorte de rumeur-poubelle qui dit : « Oh là ! C’est le diable ! Ce mec est mauvais. »

Tévanian

:

Je ne crois pas avoir dit ça.

Dieudonné

:

Vous citez les mêmes phrases qui ont été reprises sur Radio J.

Tévanian

:

Moi

j’ai fait une recherche Internet

Dieudonné

:

Sur quel site ?

Tévanian

:

C’est un site qui s’appelle

« communautarisme.net ». Idéologiquement, je pense que c’est un site à la con

, mais le dossier m’avait l’air sérieux parce que c’était une reprise d’une chronologie qui…

Dieudonné

:

Qui était faite par qui ?

Tévanian

:

Par le site…

Dieudonné

:

Ben vous voyez, ça allait donc dans une certaine direction.

Tévanian

:

Non. Il y avait tout… Il y avait le bidonnage d’Alex Moïse, les agressions…

Dieudonné

:

Vous ne pouvez pas comparer des faits réels pour lesquels des mecs ont été condamnés à six mois de prison avec des faits imaginaires…

Tévanian

:

C’était des citations de journaux…

Dieudonné

:

Le RER D aussi c’était des citations de journaux. Alors, le lendemain du RER D vous auriez dit quoi ? Vous auriez dit : c’est dégueulasse quand même cette agression par des noirs et des arabes sur cette jeune juive des quartiers de Neuilly. Vous auriez dit ça ?

En ce qui me concerne, je ne peux pas faire des procès à tout le monde. J’attaque Bernard-Henry Lévy et un certain nombre de journaux mais je ne peux pas les attaquer tous. Il y eu 400 ou 500 articles. Donc au final, c’est la victoire par noyade dans ce jeu médiatique… Impossible de se battre ! Or, j’ai gagné tous les procès qu’on m’a intentés. Et maintenant je suis dans une deuxième phase : j’attaque. C’est pour cela qu’avant de faire un papier comme celui-là qui est quand même agressif et qui condamne, la moindre des choses, vu la désinformation qui m’entoure, c’était de vous assurer de ce que vous dites, en venant voir la personne.

Tévanian

:

Moi, j’ai tendance à me méfier des médias. Mais, ce que j’ai repris là, ce sont des passages de la transcription de la conférence d’Alger. Si c’est faux, là c’est clair, vous le dites et vous attaquez en diffamation…

Dieudonné

:

Mais, je ne peux pas attaquer tous les journaux et tous les sites. J’ai attaqué Proche-orient.info en diffamation pour divulgation de fausses informations ayant entraîné un trouble à l’ordre public. Le procès aura lieu dans quelques mois. J’attaque donc et je remets en cause les propos rapportés par eux…

Tévanian

:

Ce que vous attaquez, c’est quand ils vous font dire « la Shoah est une pornographie mémorielle » alors que vous ne l’aviez pas dit ?

Dieudonné

:

Voilà !

Tévanian

:

Mais, moi je ne reprends pas cette phrase, justement.

Dieudonné

:

On est d’accord qu’on parle de la conférence d’Alger ?

Tévanian

:

Oui

Dieudonné

:

Ce sur quoi vous appuyez votre travail, c’est sensé être une retranscription à la lettre d’un passage. Est-ce que ça a été coupé ? Est-ce que ça a été monté ? Vous savez quand même qu’on peut faire dire tout à une phrase si on la coupe ou si on met trois petits points au moment où il ne faut pas le faire. La conférence a duré deux heures : moi, j’ai les cassettes. La presse algérienne aussi était là. Alors, à moins que cette presse ne soit une presse d’antisémites, de salopards, pourquoi n’allez-vous pas voir tous les papiers qui ont été écrits à partir de cette conférence de presse par ces journalistes là ? Vous auriez pu au moins aller voir ce qu’ils ont retenu de mon discours. Tous leurs papiers sont plutôt positifs, je crois qu’ils ont compris ce que je voulais dire. Que des gens n’aient pas voulu comprendre, c’est un fait. Mais que vous, vous réutilisiez des propos qui ont été montés et que vous me disiez : « oui, mais à priori c’est retranscrit » ! Je pense que le travail de fond que vous auriez dû fournir n’a pas été fait. Vous auriez au moins pu

dire ce que la presse algérienne avait transcrit

. C’est quand même pas de la merde ! C’est pas parce qu’ils sont Algériens qu’ils ne sont pas crédibles !!!

Tévanian

:

Ce n’est pas parce que c’était la presse algérienne que je ne l’ai pas fait. C’est parce que le centre de mon texte n’était pas Dieudonné mais Max Gallo et

l’écart dans les réactions

Dieudonné

:

Mais, je n’ai jamais dit ce que Max Gallo a dit.

Tévanian

:

On est d’accord.

Dieudonné

:

C’est politiquement correct de me cracher à la gueule !

Tévanian

:

Je n’ai pas l’impression de m’être mis du coté du manche et d’avoir voulu montrer patte blanche vis-à-vis des médias. Je ne suis pas dans ces sphères-là…

Quand vous dites : « Il faut reprendre le contexte, donc lire la presse d’Alger », moi j’ai envie de dire : Mon texte, il faut le remettre dans son contexte aussi. D’abord mon texte dénonce le traitement médiatique qu’il y a eu autour de vous…

Dieudonné

:

Vous y allez timidement…

Tévanian

:

Non, si vous remettez ce texte dans son contexte. Moi, cela fait des années que j’anime ce site (lmsi.net) dont l’activité est d’analyser des discours. Nous avons notamment beaucoup de textes sur la question du racisme et si vous le consultiez, vous verriez que ce n’est franchement pas du coté des médias que je me mets. Je passe mon temps à leur taper dessus et les gens que j’attaque c’est principalement les Finkelkraut et compagnie. Moi, je suis dans un milieu de militants, de gens qui s’en fichent des médias, qui se battent contre les sionistes qui vous emmerdent. Je ne pense pas que le fait d’avoir dit, dans ce texte, qu’il y a

des formulations de vous que je

ressens et

qualifie de racistes

que je me mets nécessairement du coté du manche. D’ailleurs,

j’ai bien pris garde à ne pas dire « Dieudonné est raciste »

. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas la rumeur médiatique, ce n’est pas de stigmatiser des personnes, c’est d’analyser des discours. Je ne me positionne pas par rapport aux médias. J’évolue plutôt dans des milieux militants où il y a franchement des gens qui passent leur temps à s’embrouiller avec ces sionistes-là et qui ont été gênés par des formules que vous avez dites.

Dieudonné

:

Pour moi, ce texte est le texte de quelqu’un qui a envie d’être publié chez Gallimard ou chez Calmann-Lévy. Quelqu’un qui aurait l’ambition d’apparaître tout à fait correct par rapport au sionisme et à la violence que j’ai subi, pour essayer d’être publié au même titre que Calixte Beyala et compagnie…

Tévanian

:

Il y a un passage dans le texte où je dis que les sionistes que vous désignez existent bel et bien et que c’est une petite clique malfaisante.

Dieudonné

:

Ce n’est pas une petite clique malfaisante. Quand on vient vous cogner sur la gueule, quand on vous interdit de travailler dans ce pays, il ne s’agit pas d’une simple petite clique malfaisante… !

Me critiquer moi, vous avez raison mais franchement qu’est-ce que j’ai fait ? Je suis un simple artiste avec un petit théâtre, je n’ai aucune puissance de feu politique. Vous vous situez dans le camp du plus fort. Et puis, Max Gallo, pourquoi ne pas l’attaquer directement ? Pourquoi passer par mon affaire en cautionnant le discours dominant pour arriver enfin à dire ce qu’est Max Gallo ? Ce n’est pas correct ! Pourquoi utiliser ce parallèle entre Max Gallo et moi ? Je n’ai pas tenu des propos comparables aux siens !

Tévanian

:

Vous n’avez pas tenu de propos négationnistes

. D’ailleurs, le parallèle n’est pas fait entre Max Gallo et vous. Il est fait entre Max Gallo, Veinstein et Faurisson.

Dieudonné

:

Pourquoi suis-je dans le texte alors ?

Tévanian

:

Parce que je parle du traitement médiatique et de la concurrence des victimes et que c’est un texte de critique des médias. Je critique le tapage médiatique qu’il y a eu

sur Dieudonné

en disant que dans le même moment, il aurait pu y avoir un tapage médiatique

sur des propos qui sont pires

Dieudonné

:

Non, vous dites : il y a eu condamnation des propos de Dieudonné et c’est bien.

Tévanian

:

Je dis que c’est bien que des gens, dont c’est le boulot, comme le MRAP ou la LDH, aient dit que les propos de Dieudonné étaient choquants, parce que je le pense.

Dieudonné

:

Mais vos sources, ce sont les médias, ce n’est pas la personne concernée.

Tévanian

:

Oui, mais c’est la même chose pour les 400 textes de mon site.

Dieudonné

:

Mais, pour les autres personnes, vous avez des bouquins, des traces écrites certifiées. Pour moi, il n’y a pas de livres, juste des paroles retransmises par les médias et qui ont été montées, mutilées, tronquées.

Tévanian

:

J’ai eu un doute, c’est pour cela que j’ai dit en note « selon ce que rapporte Antoine Spire ». Moi, j’ai vu votre spectacle « mes excuses ». Il y a des choses qui m’ont plues et des choses qui m’ont choquées. C’est pour cela qu’en lisant l’article d’Antoire Spire,

ça m’a étonné et j’ai eu un doute

sur la véracité des propos rapportés.

Dieudonné

:

Dans la mesure où il y a des choses que je n’ai pas dites, c’est moi qui me retourne vers vous et qui vous dis que ce n’est pas honnête. Vous les avez diffusés sans venir me voir, sans avoir pris le soin de les vérifier. C’est cela que je vous reproche.

Tévanian

:

Mais, c’est de bonne foi, parce qu’on ne peut pas à chaque fois aller voir la personne dont on parle pour faire cette vérification là. Par exemple, il y a un passage où je me suis posé la question de la véracité : c’est celui où vous auriez dit « il y a un complot juif ». Si vous me dites que vous n’avez pas dit ça, moi, demain, j’écris : Dieudonné nous fait dire qu’il n’a jamais dit ça.

Dieudonné

:

Ben ! Je vous le dis : je n’ai jamais dit ça, je ne prononce pas le mot juif. Après mes différents procès, j’ai compris qu’il pouvait y avoir interprétation sur ce mot alors que sur sioniste, il n’y a pas d’interprétation possible.

Tévanian

:

C’est là où je ne suis pas d’accord, parce qu’il y a un discours antisémite qui dit sioniste à la place de juif pour ne pas se faire condamner. Autre exemple, il y a des tas gens qui tiennent des propos islamophobes à longueurs de temps, mais qui nous disent : non, ce n’est pas de l’islamophobie, on parle des islamistes ; on combat un courant politique dangereux, intégriste.

Dieudonné

:

On a le droit de ne pas aimer les islamistes quand même ! Je comprends ce que vous voulez dire. Mais, pour moi, le raciste contre qui on se bat tous ensembles, qui prend le soin de ne pas dire musulmans mais islamistes, tant mieux : ça veut dire que, lui, il commence à être dressé. Même s’il pense « arabe », s’il dit « islamiste », je préfère. Intellectuellement, il se sent obligé de réduire.

Tévanian

:

Je suis d’accord qu’au niveau de l’individu, c’est appréciable que le raciste prenne des gants et dise des mots un peu moins durs.

Dieudonné

:

Moi, pour les avoir encaissé, c’était pas de « sale Bokassiste » qu’on me traitait. Non ! Non ! C’était : « sale nègre ». Le mec, il m’aurait dit : « sale Bokassiste », ah ça va ! ça va ! C’est bon ! S’il se cache derrière ça, ça m’arrange, je préfère !

Tévanian

:

Ben moi, je vais vous dire pourquoi ça ne m’arrange pas forcément. Je ne veux pas minimiser. L’injure de personne à personne, c’est une chose. Mais, quand ça rentre dans la loi, là c’est autre chose et ça fait des dégâts. Le racisme, pour entrer dans la loi, il a besoin de s’annoncer sous une forme plus douce. Donc, on ne peut pas se réjouir complètement quand quelqu’un au lieu de dire : l’islam et les musulmans, c’est du caca ; il vous dit : « interdiction de tous les signes religieux au nom de la laïcité ». Cette loi fait des ravages.

Dieudonné

:

Je suis contre cette loi et je suis totalement d’accord pour dire que l’affaire du voile est un faux problème. Le vrai combat, la vraie gangrène communautaire aujourd’hui, c’est le CRIF.

Tévanian

:

J’ai envie de dire que la vraie gangrène communautaire dans ce pays, c’est le CRIF, mais c’est aussi le Front National, c’est aussi Philippe Devilliers, c’est aussi le PS blanc…etc.

Dieudonné

:

Au Front National, il y a plus de diversité qu’au CRIF.

Il y a des gens de toutes les religions, de toutes les couleurs. Le Front National c’est déjà plus représentatif que le CRIF qui est la lame pure.

Tévanian

:

Qu’un communautarisme soit d’une minorité ou d’une majorité, c’est du communautarisme. Je pense que le communautarisme le plus puissant en France c’est la communauté blanche.

Dieudonné

:

Mon expérience m’a emmené à me dire que le véritable danger, c’est la puissance sioniste dans ce pays : la capacité de maîtrise des médias et des politiques. Le non qui s’est exprimé contre la constitution, c’est un non aux médias français, un non à l’information, un non à ce qu’on nous raconte. Et pourtant, on n’a jamais autant vendu le oui. Aujourd’hui, les médias disent « les politiques ont été désavoués » alors que les politiques ne font que suivre les médias. C’est en ça que j’en viens à dire que la vraie vérole c’est le sionisme, parce que la puissance de feu de ce groupe à l’intérieur de la République est énorme. Ils seraient capables de recommunautariser la France, pour diviser pour mieux régner. On est en train de passer dans un schéma à l’anglosaxone où finalement notre souci d’universalité passe à l’as…

Tévanian

:

Mais l’universalisme a-t-il existé ? Quand est-ce que

la France a été, réellement dans les faits, universaliste et pas communautariste ? Elle a toujours été, à sa manière (qui n’est pas la même que celle des anglais), une République de blancs avec une hiérarchie.

Dieudonné

:

D’accord, ça n’a pas été appliqué mais il y a eu un rêve. Il y a eu cette utopie, cette loi de 1905, cette idée de société universaliste qui n’a pas été réalisée dans les faits, j’en conviens. Mais l’utopie a existé.

Tévanian

:

Le « mouvement des indigènes » m’a intéressé parce qu’il dit que la racine du problème est dans la République française. Quand on dit ça, la République française est emmerdée. Quand vous dites, c’est les sionistes, c’est le CRIF, il y en a un qui est super content, c’est le petit flic blanc. Ça donne une arène politique où on a des noirs en train de se battre avec des juifs et où le gentil policier blanc catholique va dire : attention danger de guerre civile. Chirac, son seul recours pour pouvoir redevenir président, ça a été de dire qu’il y avait une menace du Front National en France. Là, c’est la même chose, il va dire : la France est menacée par l’éclatement communautaire, le seul garant, c’est qui ? Eh bien c’est la République française laïque, universaliste et c’est le gendarme blanc qui va dire au CRIF, là vous exagérez, qui va dire aux noirs de se calmer…etc.
Quand vous dites que c’est la principale vérole, vous sous-entendez qu’il y avait un corps sain qui a été vérolé mais il n’était pas sain.

Dieudonné

:

Non le corps sain c’est l’utopie, pas la République dans laquelle nous vivons. Moi, je vous parle d’un projet qui n’a jamais été réalisé, d’une utopie qui est aujourd’hui vérolée par le sionisme. Regardez le patron de l’UMP qui veut être président de la République : le premier voyage officiel qu’il fait, c’est en Israël. Il est allé, juste avant, chercher la béatification des sionistes new-yorkais. Vous me dites que le sionisme c’est un élément parmi tant d’autres. Moi, je vous dis que le sionisme aujourd’hui c’est l’expression nue de ce pouvoir. Ils sont rentrés dans une spirale et aujourd’hui ils nous disent : vous allez accepter cette domination. Le peuple palestinien, c’est ni plus ni moins que nous demain. Moi, je suis métis. Vous me voyez comme un homme noir, mais je ne suis ni noir, ni blanc, je n’ai pas de communauté. Pour moi, il y a une utopie républicaine et je n’ai pas d’autre projet que cette utopie.

Quand je fais des sketchs, c’est mon métier, j’en ai fait sur tout le monde. Toutes les communautés, pas de problème. Un jour, je critique le sionisme, là c’est la levée de boucliers générale. Si vous touchez au sionisme, vous touchez le pouvoir ; on vous dit : tu dégages

. On m’a tapé dessus physiquement.

Je me suis battu contre le FN à Dreux. Eh bien ! C’était finalement plus démocratique que les sionistes. Les sionistes, ils perdent devant les tribunaux et ils viennent vous casser la gueule physiquement et, étonnamment, la police n’est pas là. Bizarrement, tu sens que tu es proche du pouvoir ; le FN, lui, ce n’est pas le pouvoir. Donc, je pense que,

se battre contre le communautarisme en France, c’est se battre contre le sionisme

qui est en train de communautariser la France parce que c’est son intérêt. Moi, comme je n’ai pas de communauté, je suis assez à l’aise pour vous en parler. Je pense qu’

aujourd’hui, nous sommes esclaves d’un groupe d’individus qui ont le pouvoir (et ce ne sont pas les juifs), ce sont les sionistes

: un groupe guidé par une idéologie diabolique. Ils le disent.

Finkelkraut, si vous l’écoutez bien, il dit que l’heure est venue de l’accomplissement, c’est à dire : nous allons guider l’humanité. Les sionistes sont aujourd’hui dans une démonstration de force quasiment ouverte Eh bien, moi, je leur ai dit : je vous emmerde !

Tévanian

:

Quand vous dites qu’il y a une vérole, vous sous-entendez qu’il y avait un corps sain.

Dieudonné

:

Le corps sain, c’est l’utopie : on va à l’école, on travaille, on paye nos impôts, etc. Moi je n’ai pas de communauté autre que ce projet. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Que je donne du fric aux noirs, aux arabes ? Non, moi je sers, je travaille pour un projet qui est la République. Je ne sais pas ce que c’est mais, en tout cas, si je n’y crois plus, c’est la guerre civile, donc j’y crois. Je ne veux pas donner de l’argent aux sionistes, à ce groupe qui domine le monde occidental. Moi, ils m’ont bien fait comprendre : tu l’as bien compris Dieudonné, quand tu as sorti ton truc, on t’a tapé, on peut faire de toi le diable, nous avons tous les pouvoirs.

Franchement, je crois avoir été extrêmement juste dans la provocation.

J’ai provoqué les chrétiens, les noirs, les musulmans, pourquoi, tout d’un coup, il y a un problème ? Parce que le pouvoir, il est là.

Vu qu’on est dans une démocratie, allons-y, critiquons le sionisme !

Je ne critique pas un homme ni une communauté, je critique un projet, une idéologie.

Vous me dites que c’est une erreur politique. Moi, je dis que l’erreur politique, c’est de quitter le chemin de la vérité. Je suis un artiste et je ne peux pas quitter ce chemin là. Peut-être qu’en politique, il faut être malin… peut-être. Mais moi, je n’ai pas l’intention de faire autre chose que de dire la vérité. Quand les gens me demandent « mais ça mène où ton truc ? » ; moi je dis : je suis face au pouvoir et je lui dis : vas te faire foutre ! Il me semble qu’il faut qu’il y ait des gens qui fassent ça. Chacun à sa manière !

Vous me dites que c’est la République qui est colonialiste, raciste, impérialiste, etc. Je suis d’accord, mais je vous pose une question :

je me suis attaqué à la République, à sa prétention civilisatrice, au racisme d’Etat, à tous les communautarismes ; pourquoi, quand je m’attaque aux sionistes, là ce n’est plus possible ; on me casse la gueule, on m’empêche de travailler, etc. ?
Tévanian

:

Il y a pleins d’explications possibles. Il n’y en a pas qu’une qui serait que

les sionistes

sont au sommet de la pyramide. Pour moi, ils

sont un rouage, ils sont les chiens de garde…
Dieudonné

:

Les chiens de garde ??? Quand

17 ministres de la République baissent la tête au dîner du CRIF

devant Cukierman, vous m’excusez, mais le CRIF n’est pas un chien de garde à ce moment là. C’est plutôt lui le maître-chien.

Il y a un problème de compréhension entre nous. La République pour vous, c’est l’Etat dans lequel on est et, pour moi, la République, c’est un projet qu’on n’a jamais atteint, qui n’a jamais été réalisé.

Par rapport à la toute puissance du sionisme qui n’est pour vous qu’un rouage, je pense qu’

il vous manque une étape dans le raisonnement. Moi, c’est le terrain

. Ce sont les coups physiques qui m’ont ouvert les yeux.

Tévanian

:

J’ai envie de dire que les algériens en lutte se faisaient torturer par des harkis…

Dieudonné

:

Quoi !!! Vous comparez le sionisme aux harkis ? Le sionisme, ce n’est pas un harki.

Le sionisme c’est le patron !

Tévanian

:

Je ne suis pas en train de faire une équivalence, je pense juste que celui qui donne les coups

les plus forts

n’est pas forcément celui qui est au pouvoir.

Dieudonné

:

Non, celui qui peut faire

interdire tous vos spectacles, celui qui peut interdire la vente de vos DVD

, ce n’est pas un harki,

c’est le pouvoir et lui seul peut faire ça

.

———

NDLR Les OGRES: Les mises en gras et en couleur ont été ajoutées le 11 septembre 2005.

————–

source: les Ogres