1) INTRODUCTION

Au même titre que les medias classiques, les médias libres doivent pouvoir être critiqués eux aussi. Si une critique libre, rationnelle et étayée, dans le respect des règles de l’art ne peut se faire, attendez vous à ce qu’au fil du temps les cas de dérapages et de récupérations soient de plus en plus nombreux. Si vous êtes observateurs, vous remarquerez que même les médias dominants, avec tous leurs défauts, arrivent quand même à signaler les disfonctionnements des uns et des autres.

Visiblement, pour un media dit « libre » comme indymedia Paris, la critique des médias dont il voudrait faire son cheval de bataille ne vaudrait que pour ses confrères qu’il déteste cordialement et les médias à la solde du pouvoir et de l’argent. Jugeant ses imperfections comme une perfection, son orgueil le pousse à sortir ses gros ciseaux à chaque fois que la critique touche au but. Si se remettre en cause est l’apanage de tout progressiste qui se respecte, chez IMP ils sont pétris de certitudes plus que bancales, qu’ils défendent bec et ongles, niant jusqu’à l’évidence même que l’erreur est humaine. C’est sans doute cela que l’on doit nommer le parisianisme.

Si cette information sur IMP doit servir à quelque chose, alors qu’elle serve d’exemple comme quoi les medias libres plus que les autres doivent accepter la critique, communiquer sur eux et laisser les autres le faire car ils sont eux aussi des médias. L’immobilisme n’a pas sa place dans le monde du libre, le stalinisme encore moins.

2) AVANT TOUTE CHOSE

Avant toute chose, il est nécessaire de pouvoir suivre le débat. Il faut aussi que le dit débat puisse durer autant que nécessaire pour que tout le monde puisse s’exprimer. Or, sur IMP, on ne l’entend pas de cette oreille. Suite à la première contribution que j’ai postée, il y a eu de nombreux commentaires, 81 pour être précis. Seulement voilà, ceux qui prouvaient mes informations concernant les adresses IP que ce site négligeait de mettre en lieu sûr ont été effacés, ainsi que d’autres qui devaient sans doute gêner bien qu’ils ne soient pas hors charte comme le prétend le collectif.

Pour la petite histoire, la contribution a été validée par Gilles à 01h 10mn 14s et mis à la poubelle par l’ignoble Gils qui se permet d’insulter les contributeurs qui ne sont pas de son avis à 06h 32mn 43s. Une contribution écartée ne pouvant plus être commentée, c’est très pratique pour couper le sifflet à tout le monde. Alors bien sûr, une fois les moutons calmés, Gilles s’insurge de cet état de fait sur la liste ouverte, il dit qu’il ne fallait pas faire cela, que ça fait de moi un martyr (sic)… Alors que personne ne l’a empêché d’appuyer sur le bouton pour que le débat puisse reprendre. Personne n’a non plus empêché les membres du collectif de revalider la contribution. Si ça c’est pas du cinéma, qu’est-ce que c’est ? Si sur la première chaîne qui rime tellement bien avec haine on aime bien que son public ait un cerveau dispo pour acheter du coca, sur IMP on aime bien les troupeaux de moutons qui broutent paisiblement l’info que l’on aura jugée politiquement correcte selon des critères tout ce qu’il y a de plus discutable, qui se cachent derrière une charte qui n’est là que pour faire illusion. Et gare à ceux qui osent s’élever contre cet état de fait, le premier qui n’est pas d’accord, il ira au goulag.

Étant soucieux que la liberté d’expression dans le respect des uns et des autres puisse s’exercer, j’avise le collectif d’indymedia Paris que je me suis repermis de pénétrer leur interface d’administration et d’en faire une capture afin que les lecteurs des médias libres puissent se faire une opinion sur vos méthodes. Afin aussi qu’ils puissent avoir accès au débat dans son intégralité et non à travers le prisme de censeurs à la petite semaine. On se croirait revenu au bon vieux temps du ministère de l’information, sauf qu’on est France, en 2004 sur un média qui se dit libre et n’a pas peur de clamer haut et fort qu’il vaut mieux que tous les autres.

CONSULTER LE VRAI DÉBUT DE DÉBAT ICI

Voilà, maintenant on va pouvoir poursuivre sur de bonnes bases, sans information coupée au ciseau.

3) IMP ET LES ADRESSES IP

Comme vous avez pu le lire sur la contribution censurée, et comme vous pouvez le lire ici en consultant la liste ouverte sous la rubrique : « A l’attention du polit bureau d’indy from Paris », le collectif d’IMP soutient mordicus que de ne pas protéger les adresses IP des utilisateurs ce n’est pas grave. Tout ceci, bien évidemment, sans faire pour autant le nécessaire pour que ça s’arrête, leur site étant infaillible.

L’argument le moins bancal (c’est peu dire) qu’ils avancent en ce sens, c’est que quand vous envoyez un mail votre adresse IP apparaît dans l’entête. Il suffit de regarder la source du message. Très bien ! Sauf que jusqu’à présent je n’ai encore jamais connu de militant qui envoyait des courriels aux renseignement généraux ou à leurs ennemis sans prendre la précaution de ne pas être remonté. En règle générale, on envoie des courriers électroniques à des tiers de confiance, on évite de se promener avec son adresse IP tatouées sur le front. Un utilisateur fait ce qu’il veut, il existe des moyens pour rester anonyme, il les utilise ou pas. Par contre, un site internet se doit de préserver l’anonymat de ses utilisateurs, ce n’est pas une option, c’est une priorité.

Alors voici quelques bons arguments pour démontrer qu’IMP ment délibérément. Si j’écris « délibérément » c’est parce que plusieurs membres du collectif travaillent dans l’informatique, ils savent donc très bien que laisser traîner des IP est un acte irresponsable. L’incompétence sur ce point, n’est pas à mettre en cause. Il s’agit purement et simplement de désinformation dans le but de rassurer ses utilisateurs.

a) Si les adresses IP sont si peu importantes, pourquoi la police les demandent-elles ? C’est une question, je l’ai posée sur la liste ouverte mais n’ai toujours pas eu de réponse à ce jour. Silence radio.

b) Selon plusieurs membres du collectif qui se sont battus sur ce point, plus que sur les autres d’ailleurs, la divulgation d’adresses IP ne prête à aucune conséquence. J’ai donc proposé via la liste ouverte de publier sur plusieurs sites toutes les IP que j’ai pu récolter avec une facilité déconcertante. Ben oui, après tout, on s’en fout, si c’est pas grave autant qu’on se donne tous nos IP une bonne fois pour toute et qu’on n’en parle plus. Les flics seront contents et le collectif IMP aussi. Alors que demande le peuple ?… Mais cette idée ne doit pas être si géniale que ça, parce que sur cette question précise je n’ai toujours pas de réponse non plus de la part d’IMP

Plus sérieusement, comme mentionné dans la contribution précédente, avec un petit niveau en internet, avec une adresse IP on peut très facilement localiser la ville ou village d’où vous postez et le nom de votre fournisseur d’accès. Avec un logiciel adéquat en mode graphique, on peut vous remonter au minimum jusqu’au central téléphonique le plus proche de chez vous. On peut aussi obtenir votre numéro d’abonné chez votre provider ce qui, avec un peu d’astuce, permet de récupérer vos coordonnées. Quant aux services de police, pour eux il n’y a aucun problème, avec votre IP ils peuvent avoir vos coordonnées directement. Sans parler des risques d’intrusion informatique qui coulent de source.

Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? C’est très simple. Vous êtes un militant résidant à Paris, je connais votre adresse IP habituelle. Vous vous rendez à une action quelque part, vous n’avez pas spécialement envie que ça se sache. Une fois sur place vous postez un message sur IMP à partir d’un cybercafé, et bingo et on sait où vous êtes. Les pandores se régalent, ils vous suivent à la trace.

Avis du modérateur Liryc sur le sujet. C’est tiré de la liste ouverte « MAIS DEPUIS QUAND UN COLLECTIF DE BENEVOLE DEVRAIT SE PORTER GARANT DES IP, SACHANT QU’EN FACE T’AS DES SERVICES SECRETS BOURRES DE FRIC, QUI PAYE DES GENS A PLEIN TEMPS, TU REVES OU QUOI ?????? ». Bien sûr, depuis quand un collectif qui est là pour faciliter la publication d’info militante devrait-il garantir un minimum de protection ? Réponse : depuis toujours !

4) IMP ET LA TRANSPARENCE

Pour donner une info, il faut bien citer des noms pour savoir de qui on parle. Parce que madame X et monsieur Y, ça va un moment, mais c’est loin d’être informatif. Alors bien sûr, IMP prendra à nouveau ses grands ciseaux pour censurer cette contribution en arguant qu’il s’agit d’une attaque personnelle. Ce à quoi je réponds par avance, qu’il faut bien se mettre d’accord sur la définition. Parce que quand on fait de l’information libre, il n’en reste pas moins qu’on fait de l’information et que quelques règles s’imposent. Il y a donc quelques critères à respecter, mais pas au point d’étouffer la dite information. La notion d’attaque personnelle qui est un sujet bien vague pour IMP, fluctuant au gré de son idéologie, veut dire en réalité éviter la calomnie et la polémique injustifiée. A partir de là, on peut toujours informer un citant des personnes, même si ce n’est pas fait pour leur plaire, à partir du moment où il y a une information en accord avec la charte d’indymedia et, à plus forte raison, si la personne incriminée a exposé publiquement et nommément son opinion. Il s’agit alors d’informer sur le message véhiculé. Après coup, la garantie du droit de réponse est de rigueur.

Observant depuis des mois le racisme se déversant sur IMP, parfois par vague, parfois latent quand il y a eu coup de gueule ou injonction policière et ayant aussi observé à plusieurs reprises que des textes ouvertement racistes ont été validés – je suis sûr que des utilisateurs d’IMP vont se faire un plaisir d’en témoigner et de donner des liens. Je me suis plusieurs fois surpris à penser que cet état de fait n’était peut-être pas le fruit du hasard. Pourquoi ce site serait-il plus sujet que les autres IMC francophones à ce genre de problème ? Fort de l’adage qui dit que l’on récolte ce que l’on sème, je me permets de supputer que le ou les vers sont peut-être à l’intérieur du fruit.

Il y a quelques mois, un commentateur anonyme poste ce lien sur IMP :

VOIR LA SOURCE

Il s’agit d’un article ou d’une interview citant nommément Gilles, le maître à penser d’IMP, à l’époque d’indymedia France. Le premier problème qui se pose c’est que le site « bleu blanc rock » est un site de rock identitaire français ouvertement ultranationaliste et d’extrême droite. Interloqué par ce point, je demande à l’intéressé par le biais des commentaires comment se fait-il qu’une interview de lui en sa qualité d’ex membre du collectif indymedia France soit présente sur ce site – peut-être sans son autorisation. Aucune réponse. Je lui repose ensuite la question en réunion, des personnes présentes ce jour là pourront le confirmer, là encore, aucune réponse si ce n’est un regard très gêné et une pirouette pour esquiver la question. Voici encore un bel exemple de transparence. Il ne s’agit pourtant pas d’inquisition. Il est normal avant de contribuer sur un site qu’on puisse savoir chez qui on le fait. De même que je ne publierai jamais quoi que ce soit dans le figaro, je ne publierai pas non plus sur un site où des connexions sont susceptibles d’exister avec des organisations d’extrême gauche. C’est utile de le savoir. D’autant plus qu’on a pu constater à plusieurs reprises que les frontières entre une certaine extrême gauche et l’extrême droite sont parfois ténues. Et vu aussi que ça date de l’époque d’indy France qui a connu de gros problèmes suite à la complaisance (pour ne pas dire autre chose) d’une partie de ses administrateurs envers des propos racistes – là encore, ceux qui connaissent le dossier mieux que moi pourront en témoigner. D’où la légitimité de poser la question et d’obtenir une réponse. Alors tant que l’on est dans le perçage d’abcès, autant tout mettre sur la table une bonne fois pour toute. Gilles ta réponse est attendue par de nombreux utilisateurs d’IMP. Si elle n’est pas satisfaisante, où en forme de pirouette, il y a toujours la possibilité de demander directement au webmaster du site en question comment il a obtenu cette interview.

5) IMP ET LE RESTE DU MONDE

Je ne pensais pas avoir à revenir sur le fait qu’IMP se prenait bien souvent pour le centre du monde et qu’il méprisait ses confrères. Mais… une déclaration de Gilles sur la liste publique me pousse à y revenir, ne serait-ce que pour le fun.

Gilles déclare : « Qui a dit, écrit, pensé qu’indymedia france était un problème ? Tu prends tes désirs pour une réalité ! Je t’ai répondu sur le site. Personne ne peut s’opposer à la mise en place d’un processus pour la création d’un site. Et personne ne peut s’opposer à sa mise en place si le collectif à une réalité et qu’il observe les principes de base du réseau. »

Ce à quoi je lui ai répondu : « On sent tout de suite l’enthousiasme. Je n’avais pas saisi toute la joie que tu y mettais. Tu as aussi levé les bras au ciel et braillé : Vive indymedia France que j’ai coulé avec mes anciens(?) potes ! bien sûr… »

Ce à quoi j’aurais pu rajouter, tes anciens potes qui se sont en plus barrés avec la caisse du collectif qui contenait une coquette somme et qui sont sensés avoir disparus dans la nature. J’aurais pu rajouter aussi, tes anciens potes racistes qui sont peut-être toujours présents sur le site et bénéficient d’une extrême mansuétude en terme de modération. C’est une supposition, c’est vrai, mais quand les choses ne sont pas claires, on ne peut s’empêcher de penser, ce qui est signe de bonne santé mentale. S’il n’y avait pas eu des articles validés de ta part alors que de nombreux utilisateurs avaient averti à maintes reprises par divers biais de leur teneur raciste, évidemment, ça donnerait moins matière à penser. Si avant que des éléments irréprochables n’arrivent dernièrement au sein du collectif des articles véhiculant un message nauséabond sont restés présents pendant des lustres avant d’être retirés (ce qui revient au même que de les valider étant donné qu’à l’époque ils étaient placés en haut du fil d’info), là encore, ça donnerait moins matière à penser. S’il n’avait pas fallu batailler dur, point par point, pour que le collectif fasse enfin le nécessaire pour limiter la portée de ce genre de problème, là encore moins matière à penser Et enfin, si le collectif avait fait preuve de bonne volonté envers ceux qui se sont insurgés contre le fait qu’à plusieurs reprises ce site ne véhiculait plus qu’un message radical et parfois raciste qui n’est pas le reflet de nos luttes au lieu de nous servir de belles théories sur l’importance d’IMP, là encore il y aurait moins matière à penser. Alors au final, toute cette matière à penser mise bout à bout, ça force à élever la voix et demander des comptes dans la gestion d’un site qui n’appartient pas à son collectif. Par définition, indymedia n’appartient à personne, il est fait par et pour les contributeurs qui s’inscrivent dans la charte et non pour servir de faire-valoir à des modérateur qui ne sont là que pour en assurer la bonne marche technique et le respect de la charte en rangeant leur idéologie au vestiaire.

6) Conclusion

Et pendant ce temps là. Pendant que le collectif fanfaronne. Pendant que le collectif trouve tout et n’importe quoi pour décharger sa responsabilité sur tous les prétextes possibles et inimaginables. Pendant qu’il rédige des lignes et des lignes pour expliquer à ses utilisateurs qu’on ne peut pas être remonté avec une IP, son site n’est toujours pas sécurisé. Toujours aucune remise en question. Toujours aucune explication crédible. Tout juste une amorce de débat qui ne fait que mettre en avant l’orgueil des animateurs de ce média. L’idée ne leur viendrait même pas à l’esprit qu’il puisse y avoir des erreurs de commises. Et encore moins l’idée que quand c’est le cas, un petit mot d’excuse envers les utilisateurs ne fait de mal à personne. Non, sachez le, devant IMP il faut ramper. C’est dommage pour eux, je n’ai jamais rampé devant personne, ce n’est pas maintenant que je vais commencer. Si les membres du collectif IMP veulent qu’on leur passe du cirage, qu’ils continuent à le faire eux-mêmes, on est jamais aussi bien servi qu’entre stals.

Malgré les copies d’interface d’administration publiées par mes soins, Gilles du collectif indymedia from Paris me traite ouvertement de menteur sur la liste publique en ces termes : « Pour l’instant les menaces, les mensonges (hacking de l’interface privée, du site, des adresses physiques des contributeurs) ». Même le nez en plein dedans il continue à nier l’évidence. C’est sans aucun doute du domaine pathologique. Et le pire c’est qu’il y a des membres du collectif pour encore le croire…

Ce n’est pas la peine de dire que les médias libres sont en mesure de concurrencer les médias dominants tant que le ménage n’aura pas été fait et tant qu’un débat permanent traitant des moyens pour y parvenir ne sera pas ouvert. Ce n’est pas la peine de se battre quand on n’a pas réfléchi à comment le faire du mieux possible. Quand, comment et surtout : avec qui. Selon Luz qui s’est exprimée sur la liste publique : « Certains contributeurs et contributrices ont dit clairement qu’ils voulaient conserver ce site même avec ses défauts. ». Bien sûr, elles se garde bien de préciser de quel genre d’utilisateur il s’agit. On voit tout de suite l’ambition d’IMP en terme de progression. Les réacs ont raison et s’il y a des racistes qui se plaignent, il faut en tenir compte aussi. Bref, l’immobilisme est de rigueur dans un monde en perpétuel mouvement. Comme si le principe d’indymedia empêchait le collectif d’améliorer IMP, de proposer, de prendre des initiatives, d’avancer, de créer des concepts… Bien sûr que non ! Seul ceux qui ont peur qu’un média libre puisse réellement servir à quelque chose prônent l’immobilisme. Seul ceux qui trouvent un intérêt à rester dans une situation problématique trouvent que l’immobilisme n’est pas si mal que ça. Après tout, il faut bien que dans sa logique marchande, IMP satisfasse tous les désirs de ses clients, même si quelques uns ne sont pas des plus fréquentables.

Vous aurez l’épilogue de toute cette histoire lundi prochain. Marquez bien ce jour d’une pierre blanche car c’est le jour où IMP va rentrer dans le bêtisier des médias libres.

Ne haïssez pas les médias, contentez-vous de ne pas leur faire aveuglément confiance.

Suite à publication sur IMP. Texte refusé par l’administrateur « Lyric » et intervention de Gilles : « Matt, alias yuri geller, tes propos me m’amusent plus. J’ai fait un filtre pour mettre tes mails direct à la poubelle. bon courage dans ta bataille contre tes moulins. » Pas plus de détail, je n’en attendais pas moins…