essaye encore!

Nous sommes des gent.e.s issues des migrations forcées engendrées par la colonisation qui n’a jamais cessé de coûter la vie de nos sœurs et frères qui brandissent le fer de lance de la dignité et de la justice. Les violences coloniales continuent, nos corps sont enfermés, dans les prisons comme à l’extérieur, et maltraités au quotidien.

Nous vivons les descentes musclées de la police raciste dans nos demeures, les rues, les cellules de prison et les commissariats. Ces agressions ont lieu parce que nous refusons leurs règles, mais aussi, parce que les africain-e-s et afro-europée-ne-s seraient des humain-e-s à qui on aurait le droit de faire ça.

Nous sommes touché-e-s en premier lieu par la précarité du logement et vivons quotidiennement sous les menaces d’expulsions aux motifs que nous ne pouvons plus payer leurs loyers, squattons des lieux abandonnés ; en bref, parce que nous ne nous soumettons pas à ces riches Blanc-he-s qui se prétendent nos maîtres les armes à la main.

A la ZAD, certaines Blanc-he-s privilégiées se prétendent aussi être nos maîtres et usent de la force pour nous imposer leurs lois.

Mais nous ne fermons pas nos gueules!

Alors, comme les polices racistes, ilselles ont débarqué un matin en force, avec le même regard haineux que les Pigs et ont agressé physiquement un de nos frères en le menaçant de l’expulser sous 24h s’il ne quittait pas sa maison, lui affirmant qu’il n’était pas « chez lui » ! Ce n’est pas la première fois qu’un-e de nos sœurs et frères subit des agressions physiques à la ZAD.

Ces comportements, trop souvent tolérés, sont pour nous invivables et aucun-e des nôtres ne devrait avoir à les subir. Ces agresseur-euse-s bénéficient d’une solidarité blanche consciente et inconsciente, active et passive.

Passive comment?

Imaginez que vous débarquez à la ZAD et qu’on vous parle d’une personne n’allant « pas bien ces derniers temps »  qui porte un « blase » de langue non-européenne qu’on use d’adjectifs tels que « dangereux » ou « agressif » pour parler d’elle. Il devient alors plus facile de succomber aux clichés et penser que certes c’est une personne racisée et comme d’autres elle « ne doit pas aller super bien en ce moment » et c’est potentiellement vrai qu’elle ait pu devenir hostile.

En conséquence, de nombreuses personnes Blanc-he-s croient leur propagande selon laquelle notre frère serait « dangereux », un « menteur », un « manipulateur » et « les insulterait tout le temps ». Ces mots révèlent le fonds de racisme intégré de leurs actions .

Dans le cas où l’on penserait que ça ne va pas et qu’il y a quelque chose qui cloche, les personnes d’en face nous rappellent que même dans le prétendu milieu militant le racisme y est propagé. Mais ça va encore moins bien lorsqu’on ressent la difficulté de vivre la pression d’être seul.e face à des personnes qui doivent prendre conscience de leur racisme et d’entamer cette œuvre qu’est la déconstruction. La pression est telle qu’on a l’impression qu’il faut recourir à la violence ou à des moyens aliénants pour ne pas la recevoir. En évitant ainsi de « s’aliéner » nous pouvons estimer que ça reviendrait à ce qu’il y ait une sorte de pacte psychologique où la personne se dit « cette situation serait aliénante à mon Être et mon ressenti. Or je peux l’éviter très facilement en marchant sur les chemins tracés par la Norme et garder ces situations pas si claires pour des gens qui ont la peau pour! »

Face à ça, que faire? Partir et se taire? Ou au contraire s’autodéfendre? Devons nous rester pacifiques ou renvoyer la violence à nos agresseur-euse-s?

L’histoire de nos luttes a démontré que seul l’usage de la force légitime, que nous appelons aussi Intelligence, fait tenir en respect nos oppresseur-euse-s.

Aussi, organisons-nous pour s’autodéfendre et répondre à leur violence la prochaine fois qu’ilselles agresseront l’un-e des nôtres!