Il existe un cadre légal pour répondre lorsqu’un policier est réellement injurié, molesté. Mais force est de constater: l’usage que certains policiers font du délit d’outrage et celui de rébellion, est malheureusement détourné à d’autres fins très souvent.

– 1 – Le délit d’outrage ou rébellion sert d’abord occasionnellement à couvrir des violences policières.

Lorsque certains policiers tapent sur quelqu’un, à l’occasion d’une arrestation ou au commissariat, ils poursuivent presque de façon systématique cette personne pour « outrage », souvent aussi pour « rébellion », éventuellement pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ». C’est une manière pour eux de justifier les marques de coups visibles: puisque cette personne était, disent-ils violente, il a bien fallu la maîtriser, et donc faire usage de la force. Ils se dédouanent ainsi, à l’avance, de toute mise en cause de leur brutalité devant un tribunal.

– 2 – Le délit d’outrage ou rébellion permet de poursuivre ceux que certains policiers considèrent comme des gêneurs.

Cas typique : un passant qui intervient lors d’un contrôle d’identité ou d’une arrestation à laquelle il assiste et qu’il trouve trop musclée. Il peut facilement se retrouver inculpé d’outrage, éventuellement de rébellion, voire parfois « d’incitation à l’émeute ». On a vu aussi des affaires où l’outrage et ses délits associés servaient à envoyer en prison, pour plusieurs mois, ceux que des policiers avaient ciblés comme des meneurs dans une cité ou ceux qui sont trop souvent présents à leurs yeux quand ils prennent à partie quelqu’un.

– 3 – Le délit d’outrage ou rébellion permet à certains policiers d’arrondir leurs fins de mois.

La loi Le Pors oblige l’Etat à verser à ses fonctionnaires les dommages et intérêts qu’ils ont obtenus lors des procès et que les condamnés ne peuvent payer. En cas de condamnation d’outrage, de rébellion, de violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, les policiers qui se portent partie civile obtiennent souvent des sommes de plusieurs centaines d’euros de dédommagement qu’ils sont sûrs de toucher, même si le condamné n’est pas solvable.

Il arrive qu’une personne ait été blessée et traumatisée par des policiers, et que, en plus, elle soit obligée de payer une forte somme.

* Pour connaître comment intervient la justice lors d’une inculpation d’outrage et rébellion,précisons d’abord le cadre juridique avecDominique Brault, du Syndicat de la Magistrature, et Bertrand Sayn, avocat au Barreau de Lyon.

* Les délits d’outrage et rébellion sont-ils en accroissement spectaculaire ? Fabien Jobard, sociologue au CESDIP, a réalisé la première analyse scientifique en France à partir de 2200 affaires d’outrage et rébellion jugées au tribunal de grande instance de Melun. Il tire de cette analyse des observations d’un grand intérêt.

* Des personnes qui se sont retrouvées inculpées de ces délits viennent s’exprimer et nous font part de leurs témoignages, parfois révoltants quant aux méthodes policières.

* Que faut-il faire quand on est accusé d’outrage ? Denis, du réseau RESISTONS ENSEMBLE et créateur d’un guide juridique, nous donne quelques conseils pratiques. Ne pas baisser les bras : c’est ce que nous dit Alexis Violet, avec l’expérience de l’Observatoire des Libertés Publiques, au sein du contexte historique et géopolitique. C’est primordial de réagir : Albert Lévy, du Syndicat de la Magistrature et membre du CIRDEL, nous indique comment dénoncer ce dévoiement, ces dysfonctionnements.

* Puis la parole est donnée à la salle pour des questions et des propositions. Le débat est animé par Agnès Fanget, réalisatrice.

Les abus policiers : ça suffit !!!
Venez participer à cette rencontre « OUTRAGE & REBELLION : comment réagir » du jeudi 21 octobre à 17h sur Lyon – au CCO 39, rue Courteline 69100 Villeurbanne.

>> Vous pourrez voir, en introduction, une petite vidéo humoristique tournée pour le réseau RESISTONS ENSEMBLE au festival des résistances de Paris. Vous pouvez retrouver le texte « outrage et rébellion » et d’autres infos sur le site http://resistons.lautre.net

>> Sur place, restauration à prix libre

>> Une fois à Lyon, pour vous rendre au « CCO », à partir de la Part-Dieu, ou de Perrache, prendre le métro ou le tram T1 et descendre à « Charpennes »; puis prendre le bus 27 ou 37 arrêt « Antonins ». Le CCO est à 30 mètres à pied par la rue des Antonins, puis à gauche rue Courteline et c’est là !

>> renseignements : temoinslyon@free.fr