CHOISIR LE BON ?

Que ce soit des élections aux Etats Unis avec leurs débats poubelles dont la finalité sera de mettre l’idiot le plus convaincant au pouvoir, au spectacle foireux que nous offrent les prétendants à la présidence française, on peut constater un véritable discrédit de la démocratie représentative.

Le décor, moisi depuis le début, brûle et s’effondre sous les feux des projecteurs tandis que les acteurs continuent désespérément de nous faire croire en la sincérité de leur personnage. Une pièce vue et revue, lassante et complètement déconnectée de la réalité. Une pièce grotesque et burlesque qui ne devrait avoir pour conséquence que celle de nous faire rire et nous distraire si elle n’était pas vouée à choisir le sauveur suprême, le maître de nos vies, grand gardien de notre chère patrie républicaine, valeureux pays des droits de l’homme … on rit oui, mais jaune!

Cette démocratie qui n’en a que le nom a besoin d’un vernis populaire et a donc besoin de ses électeurs pour subsister, sans votes le système représentatif ne tient plus.

Désertons donc massivement les urnes pour détruire cette pseudo légitimité car il s’agit bien de ça: malgré une abstention de plus en plus conséquente et un nombre de concernés importants à qui on ne demande pas leur avis (étrangers, condamnés privés de droits civiques, mineurs…), le peuple a voté et choisi son maître. Et ce dernier n’hésitera pas à user du bâton et de la cage pour soumettre la populace qui ose sortir dans la rue pour faire entendre sa voix!

Tirant le bilan de cette faillite du vote, les prétendants à la couronne cherchent la mesure convaincante pour la tranche de population qui leur permettra de faire les 0,5% ou 1% de différence, faisant d’eux les grands vainqueurs, incontestables représentants du peuple. Certains iront même jusqu’à proposer l’obligation de vote sous peine de perdre des droits sociaux !

De toute façon le jeu est biaisé, les élections ne sont qu’un moyen pour légitimer des représentants indéboulonnables, issus de classes favorisées qui jamais n’agiront dans l’intérêt des pauvres mais toujours dans celui du grand capital dont ils sont les collaborateurs ou simples marionnettes.

Nous anarchistes, pratiquons l’abstention mais ne contestons pas le vote en tant que technique démocratique, et rappelons que le vote est un droit à défendre et ne doit pas devenir un devoir. Les élections sont un moyen de prise de décision parmi d’autres, qui est instrumentalisé et fétichisé sous le nom de démocratie parlementaire.

Au vote nous préférons les prises de décisions collectives à l’unanimité ou au consensus et devons dissiper l’illusion électorale: nous sommes contre les cartes blanches accordées à des “représentants”, nous sommes pour des mandats impératifs et révocables avec des rôles et des objectifs précis déterminés collectivement.

Ne voulant pas d’appareil de décision centralisé, ni de chef, de représentant, ou de toute sorte d’idole, notre mode d’organisation s’articulerait autour de l’autogestion et du libre fédéralisme.

Nous devons repenser la société à l’échelle humaine, celle de l’individu, tout repenser au niveau local, en fonction des possibilités de chaque lieu et des besoins de chaque personne sans se borner à des lignes imaginaires : des individus fédérés librement en fonction de leur localité, de leurs centres d’intérêts ou moyens d’actions, à l’échelle internationale, sans états ni frontières, un immense réseau qui n’a de limites que celle de notre imagination ; une démocratie directe, garante des libertés individuelles et collectives, la fin de la loi du plus fort que l’on vit actuellement, car nous rappellerons que la violence, l’exploitation, le racisme, le fascisme, l’état et ses frontières, la destruction de la nature notre bien commun …etc sont du domaine de l’oppression et non de la liberté.

Les anarchistes sont contre le système représentatif mais n’ont pas à condamner ceux qui y voient une stratégie à moyen terme contre le fascisme et vers des réformes.

La question se pose néanmoins de savoir si la recherche du moindre mal ne perpétue pas le régime en place.

Ne souhaitant aucune promesse de personne et préférant l’action directe à l’insertion d’un bout de papier dans une urne comme implication politique, nous ne serons pas surpris d’être entrainés vers plus de répression, d’austérité et de guerre au service de la classe dominante, car telle est la direction que prend forcément toute organisation hiérarchique.

Nous ne laisserons personne prendre le contrôle de nos vies pour son intérêt propre et n’avons pas à choisir des personnages charismatiques mais à faire entendre nos idées et défendre nos positions.

Osons devenir nos propres maitres et ayons confiance en notre propre expertise.