C’est pourquoi nous vous donnons pour la manifestation qui vient les instructions suivantes :

Manifestez paisiblement sous les bannières respectives de vos organisations et méfiez vous des individus sans étiquette. Ne répétez que les slogans lancés par nos sonos. Ne dites surtout pas : « Casse toi pauv’con et emmène tes potes » !

Ne cédez pas aux provocations. Si la police vous tape dessus, tendez l’autre joue. N’allez pas vous faire prendre pour des casseurs et, par dessus, discréditer le mouvement.

Dès que l’ordre de dispersion sera donné, rentrez chez vous et allumez la télé pour admirer combien nous étions nombreux, avec un peu de chance, vous vous verrez deux secondes aux infos.

Dites vous que « ça va les faire réfléchir » et patientez encore quelques mois avant d’admettre qu’ils s’en foutent complètement et continuent à vous chier dessus.

N’allez surtout pas décider que cette manif ne devrait pas s’arrêter tant que les arrogants salopards contre qui elle est parait-il dirigée gardent leur pouvoir de nuire.

N’écoutez pas ceux qui parlent de grève générale illimitée, ce sont des agents provocateurs qui veulent nuire aux syndicats et au mouvement.

N’allez surtout pas vous organiser directement à la base afin de poursuivre et durcir le mouvement, ce n’est pas la peine, nous nous occupons de tout.

Evitez si possible de déclencher une grève, ou, si vous le faites, arrangez vous pour qu’elle ne gène pas trop votre employeur et les autorités. Evitez de troubler l’ordre qui veut que chacun reste dans sa niche sans trop tirer sur sa laisse.

Faites nous confiance.

Soyez réalistes.

CFDT, CGT, FO, CGC, CFTC, Ministère de l’emploi et de l’intérieur, TF1 et chaînes complémentaires associées illimited.

Le texte ci-dessus est la reprise modifiée d’un tract distribué à Paris lors du défilé du 19 mars 2009.
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À REBOURS :

En mai, bloque ce qu’il te plaît !

« On a des responsables syndicaux nationaux qui sont des gens responsables” Xavier Bertrand

Nous voici rassemblés pour un Premier mai destiné à administrer la démonstration bimestrielle dʼune unité syndicale inoffensive, à donner des gages de réalisme et de bonne tenue.

Grève le premier mai !!!!? Marchons !

Tout cela pour arriver demain au travail à l’heure, si on est pas entre deux CDD, au chômage, si on ne sʼest pas fait licencier : plein de fois les organisations syndicales ont commencé par faire mine de dire non aux réformes, aux restructurations pour opiner ensuite, plein de fois des soit disant représentants ont signé contre nous sur les retraites, sur lʼUnedic, sur lʼannualisation du temps de travail.

RSA, offre raisonnable dʼemploi, évaluation, dénonciation, fichage, rétention, expulsion, on veut nous imposer toujours plus de précarisation et toujours plus de contrôle. Cette réalité dont sʼaccommodent des organisations sans scrupule, nous nʼen voulons pas.

Vous ne regrettez pas le saccage à la sous-prefecture ? Vous plaisantez j’espère, a répondu à un journaliste un employé de Continental.

Séquestrations de cadres et de patrons, occupations d’usines, grèves étudiantes, casse à la sous-préfecture de Compiègne, sabotage du comité d’entreprise à Caterpillar, occupations de Pôle emploi, coupures et réductions sauvages des tarifs à GDF et EDF, avec ou sans papiers résistances aux expulsions, pratiques dʼentraide contre lʼatomisation et la misère, autoréductions dans les supermarchés : interruptions et sabotages de la production.

Non, je ne regrette rien.

Continuons à prendre nos affaires en main.

Camarade syndiqué, laisse-toi déborder ! Le lyannaj guadeloupéen peut être transposé ici pour construire des forces collectives. Elles ne peuvent dépendre du rythme fixé par les représentants institués.

Au-delà du Premier Mai – par tous les moyens, partout où cela est possible : bloquons l’économie !

Retrouvons-nous pour deux rendez-vous dʼaction :

– Jeudi 30 avril à 10h30 : devant la CFDT, 4 bd de la Villette, M° Belleville (les salariés de Pôle emploi sont en grêve…)

Vendredi 1er mai à 14h : devant lʼentrée principale de lʼhôpital St Vincent de Paul (rue Denfert Rochereau)

Des précaires, chômeurs, intermittents, étudiants, sans papiers