Le Jeudi 27 février, l’AG de 12H en Amphi A a été le lieu d’une crise qui a fait tomber le masque de la solidarité de la lutte enseignants étudiants. Nous sommes coupables de l’avoir dénoncé et nous sommes des récidivistes convaincu-e-s!
Au début de l’Ag pourtant, les débats et la parole, malgré le moral dans les chaussettes, allait bon train sans qu’il y ait (et parce qu’il n’y avait pas) de président au bureau pour diriger quoi que ce soit. Il y avait un tour de parole et la parole allait à celui qui la demandait sans distinction de statut. Petit à petit l’Ag grossissait et à plusieurs reprises le mot de blocage était lâché. A la lassitude semblait peu à peu se substituer la colère, l’ambiance devenait plus électrique et l’angoisse des premiers « anti-bloqueurs » les amenaient même à sortir de leur mutisme.
C’est à ce moment là que les enseignants sont arrivés, groupés comme une corporation, et lorgnaient déjà le bureau, place qu’ils ne connaissent que trop bien!
Ils avaient dors et déjà décidé que si l’AG ne se déroulaient pas selon leurs conditions, ils refuseraient de participer aux Ags « étudiantes », qui ont toujours été d’ailleurs ouvertes à tous! Ainsi son complot sous le bras, leur représentante descend les escaliers, prend la parole et annonce qu’une réunion a eut lieu le 13 février entre le comité de mobilisation des profs et celui des étudiants et qu’il a été décidé une AG interpro, laquelle devait avoir un bureau avec: un enseignant, un membre des personnels et un étudiant. Aussi tôt dit aussitôt fait, elle s’installe au bureau avec une collègue sur des chaises que leur apporte avec zèle un étudiant!
C’est à ce moment là que, la domination nous paraissant comme à chaque fois insupportable, nous avons décidés de ne pas la supporter!
Nous avons pris la parole, crié, hurlé, insulté cette corporation qui, à l’aide de magouille bureaucratico-administrative, venait rétablir les schémas d’oppression qu’ils n’ont visiblement pas critiqué, et pour cause: ce sont « nos » maîtres comme le rappelaient par ses cris hystériques les trois quarts des étudiants présents…

MAIS NOUS NE NOUS SOMMES PAS SOUMIS!

Alors usant encore une fois de leur autorité professorale, tel des monarques déchus dans une Ag de sans culotte,ils tentèrent, aidée en cela par la proposition d’une étudiante, de prendre le visage souriant et mielleux de la démocratie; du bureau, ils appelait ceux qui désirait se soumettre à lever la main afin de montrer aux brebis galeuses que nous sommes à quel point l’échine de « leurs étudiants » est souple!
Ainsi les métodes fascites étaient reprises: populisme, utilisation de l’autorité, démagogie démocratique, rationalisation mystique, jeu sur l’angoisse (chantage du genre: « attention on va partir »), disqualification de la critique et refus de se placer au même niveau que les autres…
Et pour compléter le tableau: l’intimidation physique! En bon faisceau, l’ACID nous entourait le regard dégoulinant de mépris comme à chaque fois qu’ils sont témoins d’une critique réelle, un enseignant restait juste devant nous par pure provocation, et un vigile est descendu vers nous pour « faire son travail »…

Mais malgré leur vote et malgré l’intimidation physique NOUS NE NOUS SOMMES PAS SOUMIS!

Alors bien sûr, nous fûmes traités par les professeurs de réactionnaires et de terroristes! Terme lourd de sens, utilisé comme arme pour mettre en prison les révoltés de ce monde en éludant tout débat, pour semer la confusion et la séparation parmi les opprimés et surtout pour faire régner la terreur!
Ne supportant pas que leur statut ne soit pas pris en compte, et que leur estrade ne soit pas reconnue à sa juste hauteur, comme une corporation bien unie, ils ont décidé de saborder l’AG de l’amphi A en appelant à une contre Ag dans un autre amphi et en invitant les étudiants les plus serviles à les suivre pour écouter leur bonne parole dans un cadre qui ne contesterait pas leur autorité, ni aucune autre d’ailleurs.

MAIS LA ENCORE NOUS NE NOUS SOMMES PAS SOUMIS!

Nous sommes restés, un peu dépités de se retrouver à une petite cinquantaine, mais fiers d’avoir résisté à cette attaque que l’on dénonce et de toutes les dominations que l’on combat. Nous ne nous sommes pas prostitués aux comités de mobilisation, ni aux enseignants-chercheurs et pour cause nous sommes en lutte!
Nous combattons et critiquons y compris le statut d’étudiants, d’enseignants-chercheurs, de travailleurs, de RMIstes, de chômeurs, etc… que l’on nous impose pour nous séparer. Nous n’en reconnaissons que deux: les oppresseurs et les opprimés tout en sachant que la ligne qui les sépare ne peut se tracer à la règle.
Nous identifions la position sociale que l’on nous impose mais nous nous définissons par notre projet de lutte, d’émancipation. C’est sur cette base et sur cette base seule que l’on peut combattre ensemble!

C’est pourquoi nous, les insoumis de Paul Valéry et d’ailleurs, appelons à une AG de LUTTE le mardi 3 mars à 10H en Amphi A, pour lutter contre la vie marchande et toute ses formes de domination (Universitaire, Salariale, Sociale,…). Retrouvons nous, organisons nous pour résister ensemble, le nombre est notre seul force, notre organisation révolutionnaire notre seule puissance! Jouissons dans la lutte et luttons par la jouissance!
Pour commencer ORGANISONS ENSEMBLE LE BLOCAGE ET L’OCCUPATION!