Camarades lycéenNE,
Tu descends une nouvelle fois dans la rue et l’immuable manif refait surface. Les cortèges envahissent la rue, les slogans plus ou moins radicaux fusent, il y a de la zique et des gens sympas avec qui on peut causer. Bref, l’ambiance est bonne et la lutte s’annonce festive. Jusque là, pas trop de nouveautés par rapport aux mouvements lycéens classiques. Néanmoins, un truc saute immédiatement aux yeux : le comportement du Service d’Ordre (ou S.O) dans la manif.

On est pas au Club Med’ ici !
Nous pensons qu’il est encore plus craignos que d’habitude.
Explications : Prenons la dernière manifestation (mardi 8 avril). Qu’est-ce que nous avons pu voir ? En tête de cortège, un petit groupe de manifestantEs avec un brassard sécurité gravitent autour de la voiture sono. Ce groupe est obsédé par la droiture de la banderole et ne supporte pas que l’on puisse y passer devant. Il cause compulsivement avec un type muni d’un talkie (autrement dit un flic, un RG, un keuf, un cogne…).

La collaboration avec la Police est poussée à l’extrême et ne se cantonnent pas à être de serviles courroies de transmission du Pouvoir et de ses sbires policierEs.
Nos gentilLEs organisateurTRICEs ne s’arrêtent pas à la parlotte, mais désignent clairement aux flics des gens venus soutenir sans arrières pensées le mouvement. Big up aux deux fayots, qui se plaignaient des anarchistes à la voiture de police en tête de cortège et qui ont données leurs numéros de téléphone pour devenir de bons informateurs.
Egalement, le S.O dispose d’un numéro direct avec les services de Police.
On pique le boulot des autres maintenant ou on se fait pistonner pour l’Ecole de Police ?

>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>Comment arrivent-ils/elles à justifier leurs actes ?

-Tout simplement, en invoquant le sentiment altruiste de sécurité.
-Cet argument ne sert qu’à se donner bonne conscience.
-A notre sens, seuls les sentiments de puissance et d’autorité guident ces pratiques chez ceux/celles qui se sont autoproclaméEs chefFEs du mouvement.
-Il y a aussi un objectif politique, celui de contrôler le déroulement et la stratégie globale de la lutte, en {{« éliminant »}} les tendances politiques en désaccord.

Face à ces comportements, on hallucine pas mal, on se sent triste qu’une bonne vieille technique de lutte soit récupérée et pervertie de cette manière.
Un S.O ? Quézako ?
Dans la véritable conception militante, un S.O est un regroupement de personnes avec un objectif clair : la défense du cortège face aux actions de la Police et des groupes fascistes. Il se forme en groupe affinitaire pour établir un rapport de force solide en cas de problèmes et veiller à que tout le monde s’en sorte sans trop de casse. Le S.O ne collabore jamais avec les forces répressives d’Etat car collaborer avec la Police aide le Gouvernement à amoindrir notre contestation. Ce gouvernement est celui-là même qui nous oppresse en nous infligeant ses réformes.
Ces tristes individuEs avec leur brassard n’ont aucun rapport avec un véritable Service d’Ordre qui lui est un outil au service des manifestantES. Ils/Elles ne sont que les chiens de garde serviles du système contre lequel nous luttons.

En conséquence, nous condamnons clairement ces pratiques et appelons à s’organiser efficacement contre ces dérives.
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La condamnation c’est bien, s’organiser c’est mieux !
Nous pensons que cette situation dans nos cortèges n’est pas insurmontable. Une solution simple existe pour contrer la trahison de nos mouvements : l’auto organisation.
Il est temps de se grouper et de prendre en main nos propres décisions et/ou revendications en passant par la Démocratie Directe.

Dans cet esprit, nous pensons qu’un mouvement doit être autogestionnaire sans personnes qui puissent décider à notre place de ce que nous voulons faire de nos vies.

UnE chefFE ne sert strictement à rien, alors désobéissons en permanence aux consignes autoritaires et formons nos propres S.O qui portent les décisions collectives.

Aussi n’ayons pas peur de dénoncer ces pratiques en public.

Notre silence est la puissance des futurEs chefaillonNEs .

En définitive, arrêtons de trouver normale l’attitude de ces mini-keufs et autres chefaillonNEs. Ils/elles ne tirent leur puissance que de notre passivité. Si nous nous organisons à la base du mouvement, ceux/celles qui récupèrent et contrôlent nos luttes se retrouveront bien seulEs… ou du moins avec leurs copains/copines de l’Hôtel de Police.

« Nous avons forgé nos propres chaînes. »
Errico Malatesta

Union des EtudiantEs Marxistes-Libertaires et autres non sympathisantEs.
RéuniEs au sein du Groupe « Contre tous les Dzerjinski en puissance