Si c’est pour nous une grande victoire, elle est cependant ternie par la présence sur cette Fête de L’Humanité de divers groupuscules et individus aux orientations politiques rouges-brunes, notamment Michel Collon (invité par le Parti du travail belge et grand ami de Bricmont), les deux animateurs du site Le Grand Soir, le PRCF [3], le M’Pep [4], des panafricains pro-Gabgbo, divers pro-Palestiniens qui confondent antisionisme et antisémitisme ou anti-impérialisme et soutien aux dictatures et qui n’ont cessé d’importuner les révolutionnaires syriens et iraniens accusés de collusion avec l’impérialisme occidental, etc. Ceci sans compter la présence habituelle de stands de pays comme Cuba, la Chine ou le Venezuela, Etats autoritaires sinon dictatoriaux et alliés objectifs des dictatures arabo-musulmanes.

L’interdiction de Bricmont est donc le signe que le travail de pédagogie anti-rouges-bruns entamé depuis des mois par divers camarades commence à porter ses fruits, mais la tolérance dont ont fait l’objet les autres doit nous inciter à ne pas baisser notre garde car beaucoup de travail reste encore à faire.

Quelques mots également sur l’éviction de Caroline Fourest samedi suite à une manifestation bruyante contre sa participation à un débat sur le FN organisé par Les Amis de L’Humanité (cette affaire méritant un long développement, nous y reviendrons plus tard dans un article plus fourni). Si Caroline Fourest était indésirable à cette Fête [5], l’étaient tout autant l’ensemble des rouges-bruns qui prétendent la combattre : l’antisémite Souhail Chichah (qui s’est illustré il y a quelques mois en menant une action similaire contre Fourest à l’Université libre de Bruxelles et a été sanctionné par les autorités universitaires [6]), divers islamistes, les Indigènes [7], les Indivisibles [8], les animateurs d’Oumma.com [9], etc. L’étaient également tous les soutiens de Chichah, notamment Saïd Bouamama des Indigènes et le professeur de philosophie proche de la CNT Pierre Tévanian qui comptaient parmi les meneurs de cette action. A ce titre, nous ne pouvons pleinement nous réjouir de l’action qui a été menée contre Caroline Fourest, dans la mesure où cette action a elle-même été menée par des racistes et des islamistes et leurs idiots utiles de complices gauchistes et non par des militants antifascistes et antiracistes authentiques.

Nous tenons à rappeler que les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis et qu’il n’est pas possible de choisir un camp entre ces deux alternatives : l’islamisme et l’antisémitisme d’une part, l’islamophobie d’autre part. Mais nous tenons aussi à nous inquiéter du peu de réactivité sur ce sujet de nombre d’antifascistes ou prétendus tels, qui laissent ainsi l’initiative à des groupuscules et des individus plus que douteux.

Pour finir, citons la réaction de Jean Bricmont à son éviction : « Le principal reproche que je fais à CF est de « débattre » du FN, mais sans jamais lui faire face, ce dont elle serait sans doute bien incapable. Les « antiracistes » qui l’excluent sont sans doute tout aussi incapables d’aligner un argument. Finalement, pour ce qui est de la direction de la fête, quand les antifas menacent de m’attaquer, aussi pour m’empêcher de parler, la direction refuse simplement de me protéger (ou dit en être incapable) et le débat est annulé, sans que cela fasse le moindre bruit. Ceux qui détruisent la possibilité de débattre détruisent à terme la capacité de penser, y compris la leur. »

Reprocher à Caroline Fourest de refuser de « débattre » avec ses adversaires (comme s’il y avait lieu de « débattre » avec le FN) est osé de la part du pétochard Jean-Bricmont, qui sue à grosses gouttes dès lors qu’il est confronté à des contradicteurs un peu virulents (ou qu’il raconte des âneries face à la caméra de ses amis du Cercle des Volontaires). C’est ainsi qu’invité en mars dernier à « débattre » à l’Ageca avec ses amis bacharistes, il s’est lâchement réfugié derrière une rangée de Chabihas lorsque deux courageux opposants Syriens ont protesté un peu fort contre la tenue de ce meeting avant d’être évacués alors que l’animatrice Ayssar Midani proférait à leur encontre des menaces de mort en arabe, aux cris de « Il faut tous les exterminer ! » Et puis, choisir de fuir la Fête de L’Humanité face à de prétendues menaces et alors qu’en réalité le risque d’agression était très faible témoigne d’un grand courage. De toute façon, ni Jean Bricmont ni Michel Collon ne viennent porter la contradiction à leurs adversaires quand ils ne sont pas sur leur propre terrain. Enfin, nous sommes amusés de ses propos sur les « antiracistes » qui ont perturbé la conférence de Caroline Fourest, dans la mesure où parmi ceux qui ont appelé à la faire annuler on compte son ami Chichah.

Nous nous félicitons en tout cas que le service d’ordre de la Fête de L’Humanité ait refusé de protéger un négationniste patenté. Le contraire eut été incompréhensible.

A bas tous les racismes ! Dehors les rouges-bruns, dehors les fascistes ! Antifa vaincra !

Des antifascistes.