Saint Bernard 10 ans manifestation samedi 26 août à Paris

1996 – 2006

10éme ANNIVERSAIRE DU COUP DE HACHE DE SAINT BERNARD
MANIFESTATION NATIONALE A PARIS

Régularisation de tous les sans papiers
PLACE DE CLICHY A 14H A L’EGLISE SAINT BERNARD
SAMEDI 26 AOUT 06

Le 18 mars 1996 plus de trois cents sans papiers sortaient de lombre en occupant léglise Saint Ambroise. Commençait alors la longue lutte des sans papiers pour la régularisation. Le 23 août 1996 à léglise Saint Bernard le gouvernement libéral de Juppé/Debré lançait à coups de hache et de gaz lacrymogènes les CRS à lassaut pour évacuer les sans papiers.

Entre 1996 et 1997 près de 48 collectifs de sans papiers se sont constitués sur lensemble du territoire français réclamant les papiers pour tous. Avec des hauts et des bas, mais de façon continue se succèdent depuis lors sans arrêt depuis 10 ans sur tout le territoire : manifestations, occupations et grèves de la faim des sans papiers. Pour donner un fondement organisationnel à la revendication de régularisation de tous les sans papiers, les collectifs de sans papiers ont constitué pour coordonner leur lutte la Coordination Nationale des sans papiers le 20 juillet 1996 à la Bourse du Travail de Paris.

La triple réponse du gouvernement Juppé/Debré a été : – Révision durcie de la loi Pasqua, répression policière contre les sans papiers et soutiens et circulaire dite de « régularisation des parents denfants français ».

Prolongeant le formidable mouvement ouvrier gréviste de novembre/décembre 1995, lémergence de la courageuse lutte des travailleurs sans papiers, lextraordinaire résistance citoyenne contre le délit de solidarité et le discrédit politique du gouvernement Juppé/Debré conduisirent à la dissolution anticipée de lAssemblée Nationale.

Ayant promis notamment « labrogation des lois Pasqua/Debré et la régularisation des sans papiers », Jospin et les socialistes ont remporté les élections. Les promesses ont été ignorées et le reniement sest traduit par la triple réponse : – loi Chevènement dans la continuité des lois Pasqua/Debré, répression policière des sans papiers et soutiens et circulaire dite de « régularisation » pour 80.000 sur 180.000 sans papiers fichés par les préfectures et qui avaient fait confiance aux promesses électorales de Jospin.

En 2002, lélectorat populaire déçu sest réfugié en masse dans labstention au premier tour de la présidentielle pour sanctionner le social libéralisme de la gauche plurielle. Au second tour le peuple électeur a rejeté à plus de 82% Le Pen chef du parti fasciste et raciste. La droite sociale libérale revenue au pouvoir sous la houlette de Sarkozy se met en tête de satisfaire les désirs xénophobes de lélectorat minoritaire du Front National. La triple réponse a été : première loi Sarkozy I durcissant les lois Pasqua/Debré/Chevènement, répression policière contre les sans papiers et soutiens, effet dannonce mensonger sur la prétendue « abrogation de la double peine » et circulaire dite « dégalité de traitement et de réexamen des dossiers ».

En 2006, revoilà Sarkozy II avec la loi dimmigration jetable quil baptise « immigration choisie » par les patrons. Cest un tournant grave parce que jusquici les lois xénophobes se succédaient à partir de lobjectif irréaliste défini en 1974 « darrêt de limmigration » ou « immigration zéro ». Il sagit maintenant dorganiser une « immigration choisie » rotatoire temporaire à partir des besoins en main duvre des patrons et de piller « les talents, les compétences » formés par les pays spoliés et opprimés par les firmes monopolistes du grand capital français. Il sagit aussi de réduire à néant le droit dasile et de supprimer la plus grande conquête démocratique de limmigration en France le droit à la carte de 10 ans renouvelables.

Pour brouiller les pistes sur sa loi Ceseda de chasse à létranger, Sarkozy promulgue une première circulaire de chasse aux enfants sans papiers scolarisés. Devant la salvatrice mobilisation populaire et citoyenne des élèves, des jeunes, des enseignants et des parents délèves, devant la résistance continue des sans papiers en lutte dans les collectifs et des soutiens, devant le tollé général suscité par son voyage provocateur au Mali et au Bénin, Sarkozy recule et annonce la circulaire dite de « régularisation des enfants scolarisés ». Dans le sillage de la mobilisation montante contre la chasse aux enfants se mettent en place des parrainages républicains dans les Mairies de gauche. Lenjeu ici devient tant pour Sarkozy que lopposition, notamment S. Royal les élections de 2007 à venir : lamalgame « sans papiers, immigration, insécurité, délinquance, violences urbaines, terrorisme » devient un programme qui va du Front national fasciste à la droite (Sarkozy) et à la gauche (S. Royal).

Depuis 10 ans, de 1996 à 2006, le fantasme de « linvasion », de « lappel dair » a été le principal prétexte de tous les gouvernements successifs de droite et de gauche pour refuser la régularisation globale des 600.000 (0,86% de la population totale) sans papiers environ qui sont surexploités par les patrons négriers du travail clandestin. Depuis 10 ans les fausses solutions inhumaines, anti-républicaines, anti-immigrées, anti-sociales accompagnent la lepénisation dune partie de plus en plus importante de la classe politique et favorisent la montée électorale du lepénisme menaçant ainsi les fondements de la REPUBLIQUE.

TOUS ENSEMBLE DISONS NON A LA LEPENISATION DE LA REPUBLIQUE ET REGULARISATION DE TOUS LES SANS PAPIERS.

Fait à Paris le 02 juillet 2006
sans papiers en lutte coordination nationale