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Une compilation d’informations et de données collectées par les membres d’ENAR, le Réseau européen contre le racisme, est parue aujourd’hui grâce à un vaste réseau d’ONG qui oeuvrent contre le racisme au sein de l’Union européenne.

Le constat fait est très critique : les gouvernements européens sont plus familiers de la

lutte antiterroriste

que de celle contre les discriminations. Les

attentats

en Europe ont d’ailleurs rendu plus difficile la vie des immigrés et des autres minorités, comme celle des musulmans ou encore des Roms. Et les

politiques contre le racisme

témoigne d’un

net relâchement

.

Le réseau remarque d’ailleurs qu’une

tendance de fond affecte dramatiquement les musulmans

. Par exemple, en France, malgré la présence évidente de l’islam durant la France coloniale, cette religion continue d’être considérée comme étrangère.

Tout à fait inquiétant, le rapport cite le service juridique du MRAP qui constatait « 

pendant l’année 2005 une recrudescence significative du refus d’enregistrement des plaintes par les fonctionnaires de police. Nous avons été amenés d’une part à saisir les parquets pour déposer les plaintes et d’autre part à rappeler la loi aux fonctionnaires de police pour dénoncer leurs abus de pouvoir et refus d’enregistrement de plainte. Notre service constate un manque de sensibilité à ces questions de la part des officiers de police judiciaire.

 » Ce à quoi le rapport ajoute : « 

On comprend mieux pourquoi les chiffres sur les actes racistes ont baissé en 2005.

« 

De plus, la

Directive européenne relative à l’égalité raciale

a été peu courageusement transposée : seuls trois pays ont fait mention « 

de l’existence de sanctions efficaces et dissuasives

« . Il s’agit de l’Estonie, de la Finlande et des Pays-Bas.

Le rapport établit aussi que dans tous les Etats membres, les travailleurs sans-papiers se trouvent « 

dans une situation particulièrement précaire, ouverte aux abus et à l’exploitation avec de faibles possibilités de protection ou de réparation voire aucune.

 » Aussi, en Allemagne par exemple, presque 15000 réfugiés ont vu refusées leur demande d’asyle, contre 577 en 1998.

Le rapport relève qu’une étude menée en France par la Commission nationale de déontologie de la sécurité a révélé que « 

les personnes « d’origine étrangère » étaient plus susceptibles d’être victimes de violence policière et d’abus policiers que les membres de la population générale.

« 

Nul doute que le climat actuel en Europe comme en France saura évoluer avec les prochains réfugiés climatiques…