Impressions de contre-sommet
Catégorie : Local
Thèmes : ArchivesSusan George
Ce fut un week end plutot rejouissant, riche en rencontre et expériences, même si ni le temps ni finalement la mobilisation ne furent tellement au rendez-vous. En effet, avec environ 3000 personnes dans la grosse manif du samedi, on ne peut pas dire que le contre-sommet ait mobilisé les foules, il a tout au plus « sauvé les meubles ». Sans doute le fait que le G8 en lui-même ait été déplacé espere-t-on. Si l’on considère ce contre-sommet comme la répétition générale du G8 global, ça ne présage pas une mobilisation à l’ampleur de l’évènement.
Première étape de ce contre-sommet: la manifestation d’anniversaire de Tchernobyle avait préparé aussi sa petite animation, avec des lettres elairées placées devant plusieurs personnes formant ensemble son nom mais d’autres messages aussi lorsque les personnes permuttaient de places.
Le débat précédant la manifestation, bien que houleux, n’en fut pas moins instructif. On appris par exemple que la sortie du nucléaire était tout à fait possible malgrés les propos des nucléocrates et autres verts-jaunes. En effet la production actuelle est largement excédentaire, puisque la France exporte énormement de son électricité. En produisant ce qui est uniquement nécessaire, on aurait déja quelques centrales nucléaire en moins… Conjugué à une réduction de la consommation actuellement excessive (mais c’est bien la logique de la société de consommation non?), les centrales nucléaires pourraient être toutes arrétées, puisque la France dispose d’un parc de centrales thermiques largement suffisant pour ses besoins mais utilisé à un faible pourcentage de ses possibilités à l’heure actuelle, en attendant de dévelloper des alternatives plus propres. Car certes c’est toujours (trés) polluant mais toujours moins risqué qu’une catastrophe nucléaire et l’avènement d’un état militaire si ça arrive.
Mais le lobby militaro-industriel ne partage evidemment pas ces points de vue, et le stockage des déchets nucléaires des autres pays est un marché juteux, comme celui des déchets ménagers et d’autres types (lisier,…) importés qui finiront dans les usines d’incinérations qui se multiplient. La France poubelle européenne? C’est bien parti pour. Actuellement une usine d’incinération se monte en Vendée, ou la position des verts/es locaux/les est loin d’être claire, puisqu’ils/elles jonglent entre le « pour » et « contre » selon que la période est électorale ou non, et une autre est en projet prêt d’Angers (sisi vous connaissez, la ville tellement en avance sur la plan écologique) et d autres encore un peu partout (Bretagne, Sud-Est,…) Une coordination nationale des collectifs de luttes doit d’ailleur bientôt avoir lieu. Evidemment la logique capitaliste et consumériste se heurtent à des limites purement terre-à-terre (ici les déchets mais il y en a d’autres) et c’est aux collectivités serviles d’assumer ou d’autoriser cela pour en tirer parti, au mépris de la population et de sa santé.
De l’autre côté, le G-monde organisait le lendemain (pour l’anecdote croustillante) un débat où une reponsable du PC se fit huer aprés avoir affirmé que le nucléaire était là et qu’on ne pouvait faire sans.
Le samedi avait lieu le gros de la mobilisation avec manif et concert. Au moment de partir en cortège, les libertaires, déçus/es de ne pas avoir été cités/es dans l’ordre de défilement et ce malgrés une visibilité qu’on ne pouvait nier (camion, sono, banderolle,…) avec à peu près 200 personnes, ont dù s’incruster dans le cortège, au grand damn d’un CGTiste agressif (la CGT travailleur/se du nucléaire qui soutien son outil de production vous croyez?) qui voulant bloqué ce cortége de parasites, s’est retrouvé surpris devant la réaction collective. « Pourquoi vous faites ça? » nous dira-t-il voyant qu’il ne pouvait pas faire grand chose, « on est du même bord! », mais peu de temps aprés, quand on demandera si on peut faire une table de presse pendant le concert, le son de cloche sera bien différent: « Vous n’êtes pas les bienvenus/es ici »…
Certs pendant le défilé, l’ambiance n’était pas des plus unitaires pour des gens du même bord. Des verts/es nous interpellent: « pourquoi portez vous des masques? » avec un petit regard malicieux, s’attendant sans doute à ce qu’on lui dise que c’était pour l’anonymat quand on irait cassé du Mac Do. Nous lui repondrons que la centrale de Chinon à explosé cette nuit, comme le disent les tracts distribués dans les boites aux lettres pendant la manif nocturne de la veille. Petite frayeur pour eux/elles. Cette ambiance durera tout le long du cortège, avec les regards suspicieux des personnes du cortège d’ATTAC envers les manifestants/es masqués/es et capuchonés/es, principalement du cortége libertaire, que certains/es qualifieront même de casseurs/es, sans même qu’il n’y en ait eu, juste quelques petits moments d’expressions, qui ne parlèrent que de sa présence, rien d’autre. On ne peut pas dire qu’avec son discours rouille et délavé par les médias, il nous ait surpris. Aussi prémaché qu’un hamburger… Autre organisation présente, l’UDB, à la pointe de la lutte écologique quand ils/elles nous affirment encore récemment leur soutien à l’aéroport de Notre-Dame des Landes, pour le bien du développement économique de la Bretagne.
Après ces réjouissances et un débat à l’Etincelle sur la décroissance avec Jean-Pierre Tertrais fort intéressant (alors que le G-monde débattait sur le developpement durable d’EDF-GDF), et malgrés la non-autorisation explicite, les libertaires s’invitèrent néanmoins à poser leur tables de presse et leur bar au concert du G-monde. Quelle surprise de voire la porcherie qu’était devenue la place! Evidemment, sans poubelle, ces écologistes de manifestants/es ne pouvaient que jetter leur détritus par terre. Mais pour leur bien-être, les organisateurs/rices avaient tout de même penser à amener des toilettes chimiques. Encore une belle preuve de l’alternative dans la pratique… Trés peu de sens qui se dégagait de cet evènement donc, puisqu’aucune autre table de presse n’était présente, les groupes de musique ne portaient eux non plus aucun discours… A la limite on ne savait même pas pourquoi ce concert avait lieu. S’ils/elles n’étaient pas déjà avertis/es, les spectateurs/rices devaient avoir bien du mal à savoir pourquoi était organisé ce concert. Aucun contenu ne se dégageait de ce concert, aucun discours, le vide… Les seuls stands présents étaient des points de vente de produits bio ou des débits de boissons. Les spectateurs/rices se montrèrent donc ravis/es de voire cet table de presse arriver, de la lecture, des infos et petite discussions. Et malgrés l’aspect fade du concert, la bonne humeur fit sa place.
Prochain épisode: le contre-sommet global à partir du 28 Mai à Annemasse.
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