Après plus de deux mois de mobilisation, tant de la jeunesse que des salariés, le CPE a été abrogé. Mais, plusieurs autres lois tendent également à la précarisation généralisée du monde du travail. C’est le cas du CNE et de nombreuses dispositions de la loi dite « pour l’égalité des chances » : renvoi hors du système scolaire de ceux des jeunes de 14 ans qui en ont le plus besoin, sanctions appauvrissant les familles les plus fragiles, dépénalisation de fait des discriminations, pouvoirs de contrôle et de punition donnés aux élus locaux sur les jeunes et les familles en difficulté…

Et, pour les étrangers, le gouvernement présente le 2 mai à l’Assemblée Nationale le projet de loi CESEDA, qui prétend favoriser une « immigration choisie » et « sélectionner dans les pays du Sud la main d’œuvre dont les entreprises des pays riches du Nord ont besoin ». C’est ici le degré zéro de la considération de la personne sous l’angle des droits et de la dignité au profit de la personne réduite à sa seule force de travail.

De telles stigmatisations et discriminations renforcées, ajoutées à l’institutionnalisation de la précarité, à l’encontre des citoyens, quelque soit leur origine, sont porteuses d’injustice croissante et d’aggravation des fractures sociales et générationnelles.

Le 1er mai, journée de mobilisation des travailleurs et de solidarité internationale doit être aussi l’occasion de rappeler notre vigilance contre le racisme et l’antisémitisme et notre exigence de paix avec la justice partout dans le monde, et particulièrement au Moyen Orient, au Tchad et au Darfour.

Enfin ce 1er mai 2006, nous dirons également que nous refusons toutes les dérives sécuritaires et toute forme de « criminalisation » du mouvement social.

C’est pourquoi, la Ligue des droits de l’Homme appelle à participer aux manifestations de ce lundi 1er mai à Nantes, St-Nazaire et Châteaubriant. (A Nantes, 10H Place du Commerce).