C’est quoi le « CIVIS » ?
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En maintenant la loi « sur l’égalité des chances », le CNE, le RMA,
le
gouverne-ment_Medef déclare vouloir remplacer le remplacer le CPE
par un
toilettage des mesures destinées aux « jeunes les plus en
difficultés » et
notamment le CIVIS.
C’est quoi ce dispositif ?
Il est très proche d’un RMI au rabais,
(rappelons que les moins de 25 ans n’ont même pas droit au RMI),
avec toutes les contraintes que ça implique.

Quelques rappels:

Le CIVIS n’est pas un contrat de travail mais une sorte de
contrat
d’insertion destiné aux jeunes de moins de vingt cinq ans non
scolarisés:
il s’agit d’un contrat individuel passé entre un référent (la
mission
locale ou la PAIO le plus souvent ) et le jeune.

Du côté « avantages »: une contrepartie en termes de revenu: la
grosse
différence avec le RMi est qu’il ne s’agit pas d’un montant fixe
mais
d’une somme allouée mensuellement en fonction des périodes de
travail ou
de formation du jeune.
Tous les mois , la possibilité d’un revenu est donc revue par le
référent:
il s’agit d’une possibilité et pas d’un droit.

Le montant maximum est de 900 euros par an : mensuellement , donc
un
maximum de 75 euros si le contrat est prévu pour un an.
(vous avez bien lu, il ne s’agit pas d’une coquille)

En effet l’aumône est soumise à condition:
pendant une première période atteignant au maximum trois mois,
un contrat est élaboré entre le référent et le jeune.
Ce contrat fixe des objectifs de « retour à l’emploi » accompagné
d’obligations diverses: celle d’abord de se rendre au minimum une
fois par
mois ( ça vous rappelle quelque chose ?), à la convocation du
référent,
celle ensuite d’accomplir diverses démarches et d’accepter
éventuellement
stages, intérim ou autres formes d’emploi dans les secteurs sous
tension.

Témoignage:
M qui a vingt deux ans et a dû arrêter ses études depuis deux
ans faute de moyens s’est retrouvée sans aucune ressource pour
payer son
loyer et son alimentation.
A la mission locale, on lui a donc proposé ce CIVIS: à peu près
cent euros par
mois plus des tickets de métro à la discrétion du référent.

Dès le départ elle a prévenu celui-ci de sa volonté de trouver un
boulot
qui lui rapporte suffisamment pour reprendre ses études.

Résultat: au bout de quatre mois, le référent qui avoue  » avoir
des
comptes à rendre en termes de résultat  » se fâche et menace de
couper les
vivres. En effet M. refuse de souscrire un CDI d’hôtesse
d’accueil à temps
partiel : en effet il s’agit de se rendre tous les jours à deux
heures de
son domicile au siège de la boite et de là à divers évènements
selon les
besoins du jour: les temps de transports ne sont évidemment pas
rémunérés.

Donc, un revenu très faible et aléatoire plus un contrôle accru,
voilà ce
qu’est le CIVIS adopté dans les départements de droite comme de
gauche :
il s’agit évidemment d’une forme de contrôle adapté aux jeunes
précaires
« en difficulté  » , ceux dont on a voulu masquer la mobilisation
dans ce
mouvement sous l’étiquette  » casseurs « , ceux dont a dit que pour
eux un
CPE c’était mieux que rien.

Nous, précaires plus âgés, nous voulons utiliser notre savoir
faire et notre
expérience du RMI/RAM et de « l’insertion » afin de contribuer aux
luttes sur ce
front où le droit du travail et la protection sociale ne sont
plus qu’un
lointain souvenir, ou la gestion du contrôle est décentralisée à
l’extrême (il
y a tout un discours et des propositions de lutte commune à tenir
aux
conseillers des missions locales souvent précaires eux mêmes et
pas
beaucoup plus âgés que ceux qu’ils ont chargés de contrôler).

Rappel de la terminologie RMA prticulièrement significative :
– Le contrat de travail devient « une mesure d’insertion ».
– Le patron, l’employeur devient un « tuteur »
– et en plus, le « salarié » a doit etre content
puisqu’il est devient un « bénéficiaire » !

Voila quelles sont les logiques derrière ces dispositifs dits
« d’insertion », qui
sont, en fait, dispositifs de de contrôle de nos vies et qui,
pour des
allocations de misère, qui nous ramènent, au mieux, à l’action
« charitable » du
XIXeme siecle.

Pour nous, la lutte continue !