RETRAITES – la remorque de la CAGETTE des TERRES et son équipe ARRÊTÉS pour “PROTECTION des MANIFESTANT-ES” appel à soutien et communiqué intersyndical
Catégorie : Local
Thèmes : RépressionRetraites 2023
Lieux : Nantes
Après la dispersion de la manifestation monstre d’aujourd’hui à Nantes, la remorque du réseau de ravitaillement des luttes – la cagette des terres – a été saisie et 4 personnes qui l’entouraient arrêtées. Présente depuis le début du mouvement pour participer à l’animation des manifestations, la rémorque de la cagette des Terres a aujourd’hui encore diffusé de la musique et de la nourriture sur le cortège et fait danser les rues nantaises contre la réforme des retraites. Mais cette présence serait devenue intolérable au yeux du nouveau préfet des Pays de la Loire qui a ordonné l’arrestation du véhicule et de son équipe.
Lors de la manifestation du 7 février, les policiers avaient déjà arrêtés deux conducteurs-trices de tracteur accompagnant la tête cortège. Alors que le mouvement contre la réforme des retraites prend un tournant, le gouvernement tente de bailloner la contestation en cadenassant les manifestations et en visant les structures qui en assurent la dynamique. Depuis sa création en 2017, la« Cagette des terres » a sillonné les piquets de grève , pris part aux manifestations sociales nantaises ou à celle des gilets jaunes sur les ronds points, ou encore appuyé les initiatives des soulèvements de la Terre. (https://lacagettedesterres.wordpress.com/ ).
Dès cette arrestation des organisations syndicales et soutiens se sont rassemblées en nombre et en musique devant le commissariat pour demander la libération de l’équipe de la cagette des Terres et des manifestant.es et ont publié un communiqué de soutien (voir ci-dessous). Un responsable policier présent devant le commissariat aurait justifié la répression sur la “cagette des terres” par une “collusion avec le black bloc”, tandis que que le préfet interrogé par un député mais incapable d’invoquer un quelconque motif légal a affirmé que le véhicule aurait servi à “protéger les manifestants” et que l’affaire serait désormais “entre les mains du parquet”. On voit bien à quel niveau le droit de manifester en est réduit au yeux du gouvernement quand la “défense des manifestants” est conçue comme un délit. On ne parle même pas de les faire danser ! Soyons solidaires de toutes les personnes victimes de la répression aujourd’hui et retrouvons nous dans la rue demain et tout le mois de mars.
ps : à 19h, 2 personnes sur 4 arrếtés autour de la cagette des terres ont été libérées. le véhicule est sous séquestre et 2 autres personnes restent en garde à vue, ainsi que d’autres manifestant.es
voici le COMMUNIQUE de soutien de CGT, FSU et Solidaires de Loire Atlantique publié cet après-midi à ce propos :
En sortant de l’esplanade des machines à Nantes ce 7 mars 2023, jour de mobilisation nationale, la police a interpellé les occupants du véhicule « la cantine » qui restaure régulièrement les participant.es pendant les manifestations nantaises. Ceux-ci étaient positionnés au sein du cortège syndical quittant les lieux.
Il semble bien que cette intervention policière, survenue à grand renfort de moyens, a pour but d’intimider cette initiative qui opère en dehors du champ syndical mais qui fait partie intégrante de la lutte contre le projet mortifère de réforme des retraites.
La présence des tracteurs fait également depuis le début du mouvement et encore aujourd’hui, l’objet d’empêchements et de contrôles qui visent à décourager la présence du monde agricole en ville pendant les manifestations.
Cet acharnement à réprimer celles et ceux qui participent au mouvement social auprès des syndicats et des salariés est inacceptable : tout le monde a sa place dans les manifestations syndicales sauf les tenants de cette réforme injuste et en premier lieu l’extrême droite et ceux qui véhiculent ses idées.
Les syndicats CGT, FSU et Solidaires de Loire Atlantique exigent la libération immédiate des occupants du véhicule de la Cantine injustement interpellés et dénoncent les pratiques du maintien de l’ordre qui visent à faire monter la tension. Aucune intimidation ou tentative de déstabilisation ne parviendra à faire fléchir ce mouvement inédit. Les mobilisations de ce 7 mars, à nouveau très massives le démontrent (75000 à nantes, plus de 17000 à st Nazaire, 7250 à Ancenis,4000 à Châteaubriant et 1500 à Clisson soit 104 750 manifestants, du jamais vu en Loire atlantique).
Une seule solution, le retrait !
CGT 44, FSU 44, Solidaires 44, la cagette des terres
J’ai beau détesté la répression, y’a des moments où ça me touche pas pareil c’est bizarre.
Faut quand même rappelé que “la cagette des terres” c’est les résidus de l’ex-ZAD de NDDL. Et pas n’importe lesquels, des résidus du CMDO.
Pour rappel, le CMDO c’est ce groupe d’habitant.e.s qui a préféré l’alliance citoyenniste (la “composition” avec ATTAC EELV et consorts) en sous-main des autres pour garder leurs champs et leurs maisons tout en collaborant avec la préfecture pour expulser les éléments qui genaient leur stratégie. C’est ce groupe qui a permis que des conflits sur cette question ce règle en usant de tabassage et de coffres de voitures, de baston pour démonter des cabanes et des décisions d’AG autoritaires.
On reconnait bien quelques têtes sur l’une des photos (même celui qui se cache).
Alors j’avoue que quand des flics répriment des flics, ça me touche pas beaucoup.
De toute façon ces personnes ont les moyens de se défendre, des thunes raflées sur la lutte contre l’aéroport et le mythe de la ZAD, aux contacts dans la hiérarchie de l’état (un petit coup de fil à l’ex préfète Nicole Klein?), soit directement soit par leurs alliés citoyennistes. Qui pour une fois se fendent d’un communiqué de soutien alors qu’il y a des arrestations à toutes les manifs…
En plus y’a du monde ce coup-ci devant le comigo parce que y’a leurs potes, mais sinon on les voit jamais quand c’est d’autres manifestant.e.s.
Autant dire que je vois pas pourquoi il faudrait particulièrement soutenir ce genre d’appel ni de gens. Qu’ils dégagent de nos luttes plutôt.
Y a un truc qu’on tient dans la lutte : c’est l’antirépression pour tout le monde.
Mettre sur un même pied d’égalité la police d’État et des violences entre militant.e.s, ça n’a aucun sens.
Pour info, si l’intersyndicale a signé si vite, c’est qu’une centaine de syndicalistes s’est mangé gaz, désencerclement, LBD et gaz au poivre en essayant d’empêcher l’interpellation. Voilà, oui c’est crétin, on se mobilise plus quand ça touche les potes. C’est une loi basique de l’empathie. Et les syndicats, ils ont un peu plus l’esprit de classe et de solidarité que la plupart des militant.e.s totoïsants qui se crachent dans la bouche en permanence. C’est pas tes potes, on a compris, mais si tu veux qu’ils crèvent en prison, autant le dire direct, plus franchement, avec moins de petits doigts derrière lesquels se cacher.
Alors, ta mise en contexte écrite bien au chaud qui rabâche les histoires de 2018, qui confond tout, amalgame tout, ne pardonne rien, entretient cette mentalité de camp, tu peux te la garder la prochaine fois.
Franchement un jour faudra apprendre à gérer les conflits politiques plutôt qu’à dégueuler de la haine à longueur de commentaire. C’est lassant, vous êtes lassant, épuisant.
Ce n’est ni ta lutte, ni vos luttes, t’as pas à décider qui peut légitimement manifester ou non. La ZAD n’est pas un ennemi de classe et tient un rapport de force. Que ça plaise ou non, ils sont dans notre camp, avec leur histoire, leurs erreurs, leur choix stratégique. Mais ils n’ont pas transformé la ZAD en écolieu pacifié contrairement à ce que certaines personnes aimeraient croire. Y a une différence entre “c’est pas nos copains” et “ce sont nos ennemis”.
Il serait temps d’arrêter, vraiment d’arrêter, de raconter le conflit pour traiter le conflit. Nos communautés sont petites, fragiles, faibles : nous avons besoin de personnes qui savent en prendre soin. Pas de radoteurs inutiles.
14 personnes ont été interpelées lors de la manif du 7 mars contre la réforme des retraites. Mercredi 8 mars au matin, elles étaient encore 8 en garde à vue.
Quand on fait un appel à soutien devant le commissariat après une manif, le minimum c’est de se renseigner sur le nombre TOTAL de personnes arrêtées et d’appeler à soutenir TOUT LE MONDE, pas juste ses petits potes.
Une autre chose serait aussi de ne pas faire de dissociation en parlant de gens “injustement interpellés”. Si on vous suit, cela signifie qu’il y a des personnes pour qui c’est “injuste” de se faire interpeler et d’autre pour qui c’est “juste”. C’est ça votre conception de la solidarité et d’un mouvement social ?
LIBERTÉ POUR TOU-TE-S !
Une partie des personnes interpelées lors de la manif d’hier contre la réforme des retraites est toujours en garde à vue ce jour à 16h, soit plus de 24 heures après leur interpellation