Après la dispersion de la manifestation monstre d’aujourd’hui à Nantes, la remorque du réseau de ravitaillement des luttes – la cagette des terres – a été saisie et 4 personnes qui l’entouraient arrêtées. Présente depuis le début du mouvement pour participer à l’animation des manifestations, la rémorque de la cagette des Terres a aujourd’hui encore diffusé de la musique et de la nourriture sur le cortège et fait danser les rues nantaises contre la réforme des retraites. Mais cette présence serait devenue intolérable au yeux du nouveau préfet des Pays de la Loire qui a ordonné l’arrestation du véhicule et de son équipe.

Lors de la manifestation du 7 février, les policiers avaient déjà arrêtés deux conducteurs-trices de tracteur accompagnant la tête cortège. Alors que le mouvement contre la réforme des retraites prend un tournant, le gouvernement tente de bailloner la contestation en cadenassant les manifestations et en visant les structures qui en assurent la dynamique. Depuis sa création en 2017, la« Cagette des terres » a sillonné les piquets de grève , pris part aux manifestations sociales nantaises ou à celle des gilets jaunes sur les ronds points, ou encore appuyé les initiatives des soulèvements de la Terre. (https://lacagettedesterres.wordpress.com/ ).

Dès cette arrestation des organisations syndicales et soutiens se sont rassemblées en nombre et en musique devant le commissariat pour demander la libération de l’équipe de la cagette des Terres et des manifestant.es et ont publié un communiqué de soutien (voir ci-dessous). Un responsable policier présent devant le commissariat aurait justifié la répression sur la “cagette des terres” par une “collusion avec le black bloc”, tandis que que le préfet interrogé par un député mais incapable d’invoquer un quelconque motif légal a affirmé que le véhicule aurait servi à “protéger les manifestants” et que l’affaire serait désormais “entre les mains du parquet”. On voit bien à quel niveau le droit de manifester en est réduit au yeux du gouvernement quand la “défense des manifestants” est conçue comme un délit. On ne parle même pas de les faire danser ! Soyons solidaires de toutes les personnes victimes de la répression aujourd’hui et retrouvons nous dans la rue demain et tout le mois de mars.

ps : à 19h, 2 personnes sur 4 arrếtés autour de la cagette des terres ont été libérées. le véhicule est sous séquestre et 2 autres personnes restent en garde à vue, ainsi que d’autres manifestant.es

voici le COMMUNIQUE de soutien de CGT, FSU et Solidaires de Loire Atlantique publié cet après-midi à ce propos :

En sortant de l’esplanade des machines à Nantes ce 7 mars 2023, jour de mobilisation nationale, la police a interpellé les occupants du véhicule « la cantine » qui restaure régulièrement les participant.es pendant les manifestations nantaises. Ceux-ci étaient positionnés au sein du cortège syndical quittant les lieux.

Il semble bien que cette intervention policière, survenue à grand renfort de moyens, a pour but d’intimider cette initiative qui opère en dehors du champ syndical mais qui fait partie intégrante de la lutte contre le projet mortifère de réforme des retraites.

La présence des tracteurs fait également depuis le début du mouvement et encore aujourd’hui, l’objet d’empêchements et de contrôles qui visent à décourager la présence du monde agricole en ville pendant les manifestations.

Cet acharnement à réprimer celles et ceux qui participent au mouvement social auprès des syndicats et des salariés est inacceptable : tout le monde a sa place dans les manifestations syndicales sauf les tenants de cette réforme injuste et en premier lieu l’extrême droite et ceux qui véhiculent ses idées.

Les syndicats CGT, FSU et Solidaires de Loire Atlantique exigent la libération immédiate des occupants du véhicule de la Cantine injustement interpellés et dénoncent les pratiques du maintien de l’ordre qui visent à faire monter la tension. Aucune intimidation ou tentative de déstabilisation ne parviendra à faire fléchir ce mouvement inédit. Les mobilisations de ce 7 mars, à nouveau très massives le démontrent (75000 à nantes, plus de 17000 à st Nazaire, 7250 à Ancenis,4000 à Châteaubriant et 1500 à Clisson soit 104 750 manifestants, du jamais vu en Loire atlantique).

Une seule solution, le retrait !

CGT 44, FSU 44, Solidaires 44, la cagette des terres