Recit d’un automobiliste pris dans un blocage
Catégorie : Local
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Ce matin, je me rendais comme d’habitude au travail. Arrivé au rond-point qui menait au périphérique direction pont de Bellevue, un bouchon bien plus gros que d’habitude. Je m’arrêtes, comme toute le monde, puisqu’aucune voiture ne bouge et comprend tout de suite qu’il ne s’agit pas d’un bouchon mais d’un blocage.
Je descend et je commence à aller voir les autres personnes qui elles aussi sont sortis de leur voiture ou de leur camion. Je m’approche d’une dame d’une quarantaine d’années et je lui demande ce qu’il se passe (j’ai pas la radio dans la bagnole). Elle me dit très calmement «
».
Puis je m’approche d’une camionnette. Je discute avec le chauffeur. Il me dit que « {les personnes qui font ça ont bien raison. Le gouvernement ne veut rien entendre même avec 3 millions de personnes dans les rues. Bon je serais en retard au chantier mais bon il faut que ça pêtes que les gens tiennent bon.
Bon là c’est moi qui ait la commande de la grue. Enfin j’appelle je rentre chez moi je m’en fous je suis intérimaire.} »
Je m’éloigne et regarde un peu dans les voitures, les gens ont plutôt le sourire, certainEs au téléphone avec un patron quelconque et comme tout le monde est bloqué, on prend son mal en patience. Une tête sort d’une Renault, «
» Je m’approche d’un groupe de routiers. «
.
Je demande si des gens ont des cartes, on pourrait taper le carton. Un routier s’en retourne dans sa cabine «
». Quelques voitures essaient de faire demi-tour mais rien à faire quand ça passe pas, ça passe pas. Je retourne à ma bagnole. Ça démarre plus. Aller je suis pas loin du prochain bistrot, un kilomètre à pied et un petit café pour se réchauffer. Je remonte la file de voiture, les gens sont plutôt tout sourire. Une personne me fait un clin d’œil, «
» !! Eclats de rire. Je continue mon chemin, et rebelote je commence à discuter avec un routier rester perché dans sa cabine. «
»
A ce moment on voit une voiture de gendarmerie passer par la bande d’arrêt d’urgence. «
» Je continue, je vais boire mon café.
Ce jour là, il n’y avait pas sur le périphérique nantais des usagers pris en otage par des méchants grévistes, mais une population solidaire des étudiantEs dans leur lutte contre la précarité.
je sais pas si t’en rajoute un peu mais vu du blocus, les réactions agressives étaient très minoritaires!!
Je suis d’accord avec toi sur le fait que les gens se parlent plus, dans le tram, aux arrêts, avec les controleurs, les vieux….
Le truc à retenir c’est que même sans AUCUNE violence on peut réellement faire chier et avoir un impact véritable dans la tête des gens! Les gens se rendent compte que la rue a une réelle force, un rôle considérable dans les rapport de force!
Aucune violence, des effectifs réduits qui sont bien groupés (on s’est bien marré il faut avouer!!!) des points stratégiques, un impact rapide….
En voilà de l’action efficace.
Je pense que si on est assez nombreux, on peut viser les trois rond-points du nord, les 4 ponts du sud (voir les trois sauf cheviré mais avec les quais de bloqués) voire même la gare!!!
Dans ce cas les crs seraient complètement débordés…..
Je pense sincèrement qu’on peut faire mal comme ça
C’est bon pour le moral ce que vous dites cher automobiliste
oui ça donne envie de se faire embouteiller!!!!
Merci pour ce reboostage, on a besoin d’être tous solidaires… moi je dis appel à la grève générale… et que ceux qui nous soutiennent viennent avec nous car on ne bougera pas grand chose nous les lycéens étudiants….
Merci pour le témoignage.ça fait plaisir.J’ai participé à ce blocage, mais ce genre d’action me laisse un peu sceptique car ça peut se retourner contre nous. En l’occurrence, les gens sont solidaires, donc ça va.Mais évitons de les bloquer ainsi trop souvent car ça pourrait, à force, se retourner contre nous, et organisons des actions ou les gens peuvent participer de plein gré, genre des référendum populaires, ou des trucs ludiques pour les sensibiliser progressivement… Car les mentalités sont bien imprégnées par la propagande néo-libérale. Alors déconstruisons piano piano pour mieux reconstruire. Sinon, pour conforter le témoignage de notre automoboliste, j’ai reçu hier à 8h30 le coup de téléphone d’un ami responsable de production à Bouguenais. Aucun ouvrier dans l’atelier. Il me demande si c’est à cause d’une action. Je lui explique. Et il m’encourage, me disant que les ouvriers nous soutiennent, et qu’ils aimeraient faire faire grève, mais n’osent pas, de peur de se faire virer et remplacer par un des 7 millions de précaires de ce pays qui frappent à la porte.
Continuons donc à nous mobiliser, varions les actions, ne lâchons pas. Le pays entre dans une grave crise politique qui pourrait aboutir à un virage remettant en question l’idéologie néo-libérale, et ce, dans un des pays les plus riches du monde.
Sacrifions nos années d’étude, ou quelques mois de salaires et entraidons nous. Ne cédons pas à la logique du chacun pour soi qui fait que la jungle économique et la loi du plus fort progressent.Ne soyons pas les complices de notre propre soumission.
Lentement, mais surement, vers la grève générale!!!!!!!!!
Moi, je trouve que ce genre de témoignage montre bien comment les blocages ou les actions dont on dit qu’elles prennent en otage la population, contribuent au contraire à faire respirer les gens,tout le monde…Et que la crispation, les attitudes vraiment « bloquées », celles qui nous prennent en otages sont bien plus du côté du gouvernement…
En fait : c’est les blocages qui nous débloquent…
NADIA. (85)
Ca fait vraiment plaisir de lire ceci car dans les medias (TF1, France2…), on ne vopit que ceux qui gueulent . bonjour la desinformation
Allez les jeunes battez vous et faites reculez ces politiciens qui n’ont toujours rien compris
N’importe quoi! Vous prenez les salariés en otage! Pour ou contre le CPE, je m’en fous. Je veux juste bosser. Et j’ai perdu une demi-journée de salaire par vos c*******s.
Et contrairement à récit de Jean-Claude, il n’y avait pas que des personnes heureuses et consententes d’être bloquées. Dans ma boite, on n’a tous perdu de l’argent. L’entreprise elle-même a perdu de l’argent. Vous cherchez quoi? A créer plus de chomage et de misère?
Oh oui! Plein de misère partout! Des gens qui crevent de faim, des enfants qui clamsent toutes les 4 secondes, de la polution, des merdes partout, se sera fun!!!!! Oups, mais c’est déjà le cas, youpi!!!!!!!!!!
Salut tout le monde,
Je suis d’accord ça fait plaisir de recevoir de tels témoignages. Je veux juste relativiser vis àvis de la situation géographique en France, ici à Nantes ça se passe à peu près bien entre manifestant et opinion public, mais ce n’est pas le cas partout. Je m’interroge également sur l’impact des manifs comme celle de mardi, pourtant générale. Je crois qu’il faut inventer de nouveaux moyens de se faire entendre. Pour reprendre une expression de Pierre Carle réalisateur de film pour déconstruire l’image des médias : on ne regarde jamais la violence de l’Etat en vers ses citoyens. Heureusement il y a IndyMedia et vous tous qui y contribuez.
Et aussi avec le fait que ça fait perdre de l’argent aux entreprises…
c’est d’ailleurs le seul moyen d’être efficace face à la logique comptable des grands argentiers au pouvoir. Si ces actions ont un sens, à part visibiliser le mouvement c’est bien celui là. Des étudiants qui font grêve, tout le monde s’en fout en fait tant que ça touche pas le porte monaie…
Perso j’étais très content d’être bloqué, ça m’a fait retomber un peu de stress du boulot, ça change, ça rend solidaire de l’action alors qu’autrement j’ai pas fait grêve (ah oui, pour les précaires le droit de greve c’est très théorique, c’est un recul du droit dont on entend peu parler chez les syndicats, comme quoi ce sont vraiment devenu des bureaucrates cogestionnaires… et stupides). Et puis du coup toutes les heures sup non payées qu’on m’impose je les ai rattrapées d’un coup pour cette fois :)
Dans l’entreprise par contre autre son de cloche en effet, la police politiques des ressources humaines combinée au département propagande de la comptabilité rabachaient effectivement d’autres discours… et les précaires se taisent et les cdi, bouche pleine de merde tant ils lêchent souvent le cul de leur patron d’en rajouter dans l’aigreur haineuse des constestations. Rhalalan ma bonne dame, et ces sales fonctionnaires surpayés et c’est encore à nous que ça coute pour faire garder les gamins gna gna gna… Pour continuer à faire partie de la bande il faut bien rabacher les mêmes conneries que les chefs…
Bref, rien de changé dans une france coupée en deux entre un patronat d’extrême droite -plus ses nervis- qui tient ferme les entreprises par la ligne politique qui y est imposée et une population qui s’inscrit très majoritairement dans une aspiration à la dignité et à un respect des héritages révolutionnaires du passé. Mais qui n’a pas le mots pour le dire parce qu’elle s’abrutit devant TF1/France 2 Canal ou autre merdes télévisuelles déresponsabilisantes.