« Ils sont passibles des sanctions qui sont prévues par la loi », a averti Gilles de Robien lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
« Ils commettent un véritable déni de justice. Ils feraient bien d’y réfléchir », a-t-il menacé. « Ce sont souvent des minorités qui utilisent la force, qui utilisent le muscle contre l’immense majorité qui veut poursuivre ses cours ».(dépêche AP)

Non seulement le gouvernement n’a semble-t-il pas compris la leçon avec 3 millions de personnes réunies dans 135 manifestations (soit les plus importantes mobilisation depuis plus de 10 ans !) mais son ministre de l’éducation ose menacer les grévistes de poursuites !

Ils n’ont pas compris ce qui les attend. Peut-être croient-ils pouvoir ouvrir un nouveau front sur le terrain disciplinaire et répressif, sans doute autour des thématiques de la « liberté d’étudier ».

Il est clair que ce gouvernement cherche l’affrontement central avec l’ensemble de la jeunesse aujourd’hui soulevée contre la précarité, c’est-à-dire une économie basée sur l’exploitation du travail humain qui se nomme capitalisme, mais aussi le mouvement social et syndical, l’ensemble des forces associatives, de chômeurs, précaires, de parents d’élèves, intermittents, travailleurs de tous statuts, de tous secteurs….

Et maintenant ?

Et maintenant, puisque le gouvernement ne semble pas comprendre le rapport de force, il faut mettre la barre un peu plus haut, continuer à bloquer facs et lycées, mais aussi bloquer la machine administrative et économique.

Bloquer le fonctionnement des rectorats, des services de l’Etat (DDTE, préfectures…) , des administrations… Et si cela peut se faire avec l’appui, le soutien, la sympathie des salariés de ces services, tant mieux.

Tout ceci sans oublier les symboles de l’exploitation, les entreprises qui déjà massivement utilisent des emplois précaires, les instances locales du MEDEF, CCI, etc… car si officiellement le MEDEF ne défend pas ouvertement le CPE la plupart des patrons se frottent les mains à l’idée que le code du travail soit ainsi mis en miettes et que la précarité s’installe comme la règle.

Tout ceci sans oublier le personnel politique ( la « majorité ») : permanences UMP, déplacements ministériels…. Ce ne sont pas les lieux et occasions qui manquent…

Il faut mettre la pression maximale sur ce gouvernement. Il est divisé (tactiquement évidemment mais cela peut compter car on est toujours trahi par ces « amis ») et donc affaibli. C’est le moment où jamais de le mettre sur la défensive, de l’acculer, de le mettre véritablement dans l’incapacité de fonctionner et de gouverner, de l’isoler progressivement du reste de la société.: bref à travers la poursuite, l’élargissement et la radicalisation inévitable de la lutte, ce qui va se passer s’appelle ruiner sa légitimité d’un gouvernement, c’est-à-dire son existence en tant que tel.

Mais au delà, notre révolte ne se limite pas à De Villepin. Il peut repartir comme il est venu. Ce et ceux qu’il faut battre, c’est tout le « camp libéral » (Sarkozy en tête !), les médias qui se plaignent qu’en France on ne peut pas exploiter librement comme cela nous chante, les idéologues de la mise au pas des salariés pour le plus grand bénéfice des banquiers et des actionnaires. Battre les « libéraux » sans illusion sur leurs collègues du PS et tous ceux qui s’allieront forcément avec lui dès que les échéances institutionnelles se préciseront (Verts, PCF….).

Ce n’est qu’un début….

Et vive le printemps ! ! !