Quelques erreurs s’étant malencontreusement immiscées dans les comptes-rendus médiatiques, le comité d’occupation de la mairie de Rennes en exil tient à mettre à mal les rumeurs et faire les rectifications suivantes :

1. Il est bien vrai que nous avons proposé et voté en AG de Rennes II, le principe d’occupation d’un bâtiment. La commission action de Rennes I et II, étant mandaté, a estimé que le choix d’un lieu ayant pour fonction la représentation de notre république dite démocratique de la Gaule modernisée était pleinement symbolique : la mairie de Rennes.
En revanche, il est tout à fait faux que l’occupation ait mis en péril la sécurité du personnel de mairie. De fait, les susnommés nous sentant détendus nous ont appuyé dans notre action et nous ont conseillé dans les modalités techniques de l’occupation.

2. Reconnaissons le, nous nous sommes barricadés à l’aide du mobilier présent avec à l’esprit la volonté de ne pas l’endommager. On prétend que nous aurions abîmé quelque peu ce lieu historique, or c’est bel et bien l’intervention de la gendarmerie Nationale qui nous a contraint à projeter cintres et œufs. Notifions aussi que les rats de l’extrême droite n’étaient pas dans nos rangs, contrairement aux propos du maire et que nos camarades n’étaient pas en état d’ébriété.

3. Notre maire « socialiste » bien aimé qui « nous soutient » a donc gentiment appelé les forces de l’ordre à intervenir au sein de notre maison Communale. Assumant pleinement sa décision, il a quitté sans perte ni fracas sa tanière 20 min. avant l’intervention des Robocops.

4. Au moment où les forces de police convergeaient vers la mairie, nous avions multiplié nos appels vers les portables de nos camarades en manif boulevard de la liberté. La tête de la manif a choisi de bifurquer pour répondre à notre « S.O.S. ». D’autres responsables du service d’ordre (non mandatés par les AG étudiantes) souhaitaient continuer le parcours initialement prévu et se sont organisés pour scinder le cortège en deux. C’est de la non assistance à personnes en danger. De ce fait, les CRS ont eu le temps de bloquer les accès à la mairie.

5. Les chiens bleus du gouvernement, couverts de casques et boucliers, se sont infiltrés par les petites portes ouvertes grâce à la mairie. La foule, soudée, s’est réfugiée par la contrainte dans la grande salle aux beaux lustres. Ces prédateurs grouillants nous ont littéralement poussé à coup de canines vers une petite salle dont les seules issues étaient obstruées de par leur présence. Leur galanterie stratégique était d’évacuer les filles afin d’appliquer leur droit de cuissage judiciaire sur les résistants masculins. Par miracle, l’enfoncement d’une issue de secours au fond de la salle nous a libéré de leur stratégie de capture. Délivrées, les sorcières sont sorties dignement de la mairie sous l’œil des caméras policières. Dès lors, nous avons été parqués et dirigés tel du bétail vers les petites rues attenantes.

6. Finalement arrivée, la manifestation était alors regroupée dans différents cortèges autour de la place de la mairie. Sous la pression du S.O. et des manifestants, les forces de l’ordre ont été contraintes à reculer. Apeurés, ils se sont carapatés en laissant derrière eux les nuages agressifs qui leur tiennent tant à cœur… La place de la mairie a été libérée !!

7. Notre expulsion n’entame en rien notre détermination, bien au contraire. Nous reviendrons quand nous le déciderons.

Rennes, le vendredi 17 mars 2006. Les Occupants de la mairie de Rennes en exil.