COMPTE-RENDU DE L’ASSEMBLEE GENERALE DU VENDREDI 17 MARS 2006

Alors que les manifestations étudiantes et lycéennes s’amplifient, vendredi soir, les présidents des universités ont demandé officiellement au Premier Ministre de suspendre le CPE. Malgré cela, le gouvernement continue à faire la sourde oreille.

L’état de la mobilisation

 Vendredi, les étudiants de l’IEP d’Aix-en-Provence réunis en assemblée générale ont voté la reconduction de la grève jusqu’au mercredi 22 mars, montrant ainsi leur détermination à continuer leur mouvement de lutte contre le CPE et la loi sur l’inégalité des chances. Nous nous inscrivons ainsi dans le mouvement national, qui regroupe aujourd’hui 67 universités en grève (sur 84).

 Les lycées se sont mobilisés également. Ce même vendredi, les lycées Vauvenargues, Cézanne et Jules Ferry sont descendus dans la rue et ont organisé une manifestation spontanée en direction de la fac de lettres. Le lycée Vauvenargues, d’où est parti le mouvement, a été bloqué.

 Un bref comte rendu des actions de la semaine a été fait, à savoir le die-in du mardi 14 mars, sur la place de la mairie et le forum citoyen de mercredi 15 mars et les manifestations de mardi et jeudi. Nous avons eu un écho très positif : de nombreuses personnes ont apprécié l’esprit ouvert et convivial du forum de mercredi. Ces actions ont été médiatisées localement (La Provence, La Marseillaise, M6, France 3) et nationalement (France inter), soulignant le caractère inventif, responsable et intelligent du mouvement.

 Les enseignants nous ont rappelé leur soutien tout au long de cette semaine. 24 d’entre eux ont signé une déclaration de solidarité des enseignants et des doctorants de l’IEP aux étudiants en grève contre le CPE, en ligne sur le blog du Collectif (http://sciencespoaixenlutte.over-blog.com). Des professeurs de l’IEP ont participé au forum citoyen du mercredi 15 mars : MM. Aubry-Louis, Geisser, Liogier, Seiler, Van Eeuwen.

 Le communiqué inter-IEP contre le CPE, voté en assemblée générale le lundi 13 mars a été accepté par 6 IEP, deux l’ayant rejeté et un ne s’étant pas prononcé. Il réclame l’abrogation sans délai du CPE/CNE et l’élaboration d’une véritable politique de l’emploi, juste et ambitieuse.

La suite de la mobilisation

Nous avons évoqué les moyens de continuer le mouvement, malgré les difficultés dues à l’agenda scolaire.

 Il a été décidé d’envoyer une délégation à la coordination nationale étudiante et lycéenne qui se tient dimanche 19 à Dijon. Quatre personnes se sont portées volontaires pour s’y rendre : Marion, Mathilde, Radia et Jean-François. Elles s’exprimeront au nom de l’assemblée générale qui les a mandatées.

 La journée de lundi est un moment important. La cérémonie du cinquantenaire de l’IEP débutera lundi à 18h30. La direction de l’IEP, tenant à faire régner l’ordre à cette occasion, nous a demandé de retirer la table d’information ainsi que nos « graffitis ». Nous estimons que ce point d’information et de discussion est essentiel et nous le maintiendrons donc ce lundi, jusqu’à 17h, heure à laquelle tout l’IEP doit être évacué pour des raisons de sécurité. L’assemblée générale a décidé que la table devait être défendue ce lundi et de nombreuses personnes se sont engagées à être présentes dès 8h00. Il a été voté également de mener une action durant la cérémonie du cinquantenaire. Elle sera inventive, pacifique et silencieuse.

 Une assemblée générale a été prévue pour le mercredi 22 mars, à 12h30. La reconduite de la grève y sera proposée, comme lors de chaque AG.

 Les propositions de l’assemblée générale pour lundi ont été originales : une présence pacifique « nus face à la précarité », habillés de noir ou encore déguisés, avec un nez rouge, un sit-in silencieux… Les modalités de l’action seront donc décidées lundi, en concertation avec les personnes présentes.

Samedi, près de 160 rassemblements à travers toute la France ont uni les étudiants et lycéens aux salariés : 1,5 millions de manifestants selon les syndicats, 500 000 personnes selon la police.
A Marseille, les organisateurs affirment qu’il y avait 130 000 personnes mais la police n’en a compté que 7000. Une fois de plus, le gouvernement refuse de voir l’ampleur de la mobilisation contre une loi rétrograde, qui assassine le droit du travail. La position inébranlable du gouvernement face à une mobilisation qui ne cesse de s’intensifier ne peut plus durer ! Nous ne céderons pas !

Collectif Sciences Po Aix en Lutte