Nous, étudiants délégués d’une trentaine d’universités
mobilisées et en grève réunies en coordination
nationale à Rennes 2 le samedi 18 février, sommes
déterminés à poursuivre jusqu’au bout le combat pour
le retrait pur et simple du CPE. Loin d’être une
attaque isolée, le CPE fait suite à une longue série
de contre réformes mise en place par le gouvernement
qui n’a eu de cesse de détruire un par un nos acquis
sociaux (retraites, assurance maladie…), de développer
la précarité, de s’attaquer aux services publics et de
dévaloriser nos diplômes (LMD, Pacte pour la
recherche, loi Fillon sur l’école…).

Mais le CPE constitue une attaque sans précédent car
il fait de la jeunesse une main-d’œuvre corvéable et
jetable à merci. Jetable, car à tout moment, le jeune
salarié pourra se faire licencier quasiment sans
indemnité et quasiment sans préavis et surtout sans
que l’employeur ait à justifier le motif de
licenciement. Corvéable car le jeune salarié ne pourra
plus défendre ses droits les plus élémentaires
(paiement des heures supplémentaires, congés maladie,
droit de grève) mais sera soumis au diktat de son
employeur. Il constitue donc une précarisation
inacceptable de nos conditions de travail et un cadeau
fiscal fat au patronat en les exonérant des
cotisations sociales qui permettent la redistribution
et le partage des richesses.

Les conditions de vie, de travail et d’études se
dégradent de plus en plus. Face à cette dégradation,
qui a conduit à la révolte des banlieues de novembre
dernier, le gouvernement a répondu par une véritable
provocation, la loi dite « pour l’égalité des chances
». Celle-ci vise à rendre plus violente l’entrée des
jeunes dans le marché du travail (apprentissage dès 14
ans, travail de nuit dès 15 ans, CPE…) et à rendre
docile la jeunesse (renforcement des pouvoirs des
polices municipales, suppression des allocations
familiales et stages dans la police et l’armée pour
les jeunes trop « turbulents »).

Le CPE fait suite à la mise en place par décret du CNE
en août dernier. Villepin a promis la remise en cause
prochaine du CDI, avant juin. Il est contenu dans
cette loi pour laquelle le gouvernement à tout d’abord
décrété l’urgence, puis utilisé le 49-3, niant ainsi
tout débat démocratique pour tenter de museler une
nouvelle fois la jeunesse de ce pays en passant en
force par crainte des mobilisations des jeunes et des
salariés.

C’est pourquoi nous réaffirmons notre détermination
sans faille à continuer la lutte jusqu’au retrait pur
et simple du CPE. Nous appelons ainsi toutes les
universités et lycées à se mettre en grève.

Nous réclamons donc :

Le retrait de la loi sur l’égalité des chances, dont
le CPE fait partie (apprentissage à 14 ans, travail de
nuit dès 15 ans…)
Le retrait du CNE
Un plan pluriannuel de création de postes à la hauteur
des besoins dans l’éducation nationale

Le mouvement doit se construire avec tous : salariés,
étudiants, lycéens. C’est pourquoi nous soutenons
l’appel pour la journée du 7 mars. Nous mettons tout
en œuvre pour développer un mouvement d’ensemble,
massif, seul à même de faire reculer le gouvernement.

D’ici le 7 mars, nous relayons l’appel au 23 février
lancé par l’assemblée générale de Rennes, pour
laquelle nous appelons l’ensemble de la jeunesse à se
mettre en grève et à manifester. De même, nous
appelons à la mobilisation le 28 février afin de
rythmer la mobilisation et demandons aux salariés et
aux organisations de jeunesse de relayer cette date.

La prochaine coordination nationale se tiendra à
Toulouse Rangueil samedi 25 février.