ANNEXES CINEMA SPECTACLE : NOUS NE LACHERONS PAS LA PROIE POUR L’OMBRE

Les syndic (CNT/CGT/SUD/FO/AC) + tous les électrons libres confirment
l’ appel à la grève reconductible à compter du 8 juillet 2003

A la lecture de la déclaration faite ce lundi 7 juillet par le Ministre de la Culture et de la Communication à propos du système d’assurance chômage des artistes, réalisateurs, techniciens et ouvriers du spectacle vivant et enregistré, tout indique que l’économie générale du protocole d’accord minoritaire du 26 juin dernier sur les Annexes 8 et 10 n’est en rien fondamentalement modifiée.

Jean-Jacques Aillagon propose en effet de reporter sur 2004 et 2005 la restriction des conditions d’entrée dans les Annexes Cinéma Spectacle et l’amputation des durées d’indemnisation.

Faut-il rappeler que ces mesures conjuguées entraîneraient l’exclusion d’environ un tiers des professionnels actuellement indemnisés qui se trouvent être principalement parmi les plus précaires. En effet, selon les chiffres de l’UNEDIC, la plupart d’entre eux perçoivent actuellement une indemnité journalière de l’ordre de 15 € par jour.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ce serait à terme en 2005 la liquidation du cœur même de nos métiers.
CELA EST INACCEPTABLE.

Le Ministre de la Culture et de la Communication a annoncé son intention de tout mettre en œuvre contre l’abus des CDD d’usage qui ouvrent l’accès aux Annexes 8 et 10. Nous ne pouvons que nous féliciter d’une telle annonce. Nous n’avons cessé de réclamer à corps et à cris depuis de nombreux années des mesures allant dans ce sens.

Dans le même temps, nous sommes en droit de nous interroger quand on connaît la réduction des moyens du Ministère des Affaires Sociales pour les contrôles des inspecteurs du travail.

Il reste que le Ministre a annoncé certaines  » avancées  » (qui, pour certaines, ne sont pas sans ambiguïté) mais aussi plusieurs contre-vérités. Parmi les  » avancées  » mises en avant par JJ Aillagon : les formations dispensées n’entraîneraient plus l’exclusion du régime (affirmation qui se trouve être en contradiction avec le texte soumis à l’agrément), les prérogatives de l’AFDAS seraient reconduites ou encore le plafonnement hebdomadaire des cachets effectués par les artistes-interprètes serait supprimé.

Il reste que certaines affirmations du Ministre sont assurément dénuées de tout fondement. Les droits à indemnisation ouverts seraient seulement maintenus et décalés mais en aucune manière prolongés. Avec ce système (glissant), ce serait l’instauration d’un dispositif totalement aléatoire et profondément inéquitable qui relèverait de la  » loterie « , puisque certaines périodes de travail ne seraient, dans bon nombre de cas, pas prises en compte pour l’ouverture des droits.

A LA SUITE DE L’ALLOCUTION DE JEAN-JACQUES AILLAGON DE CE MATIN, L’OPPOSITION DE FOND DES SYNDICAT (CNT/FO/SUD/AC) + tous les électrons Libres DEMEURE EN L’ETAT.

Comment peut-on en effet justifier un accord  » pipé à l’avance  » qui exclurait des milliers de professionnels qui doivent bénéficier d’une couverture chômage digne de ce nom alors que, dans le même temps, certaines entreprises continueraient à abuser du CDD d’usage ?

On ne reporte pas des dispositions scélérates, on les refuse. C’EST DE LA RESPONSABILITE DU GOUVERNEMENT.

Ce ne sont pas quelques  » reculs tactiques  » qui, pour être le fruit de la mobilisation des professionnels, seront de nature à apaiser l’inquiétude et la colère des artistes et techniciens du spectacle vivant et enregistré.

Ce n’est pas non plus la première enveloppe de 20 millions d’Euros destinée au développement de l’emploi artistique et culturel qui est de nature à répondre à la crise que nous connaissons. Chacun sait que Bercy vient de piocher à nouveau dans les crédits de report de la culture à hauteur de 222 millions d’Euros. Et en 2004, Raffarin a annoncé que le tour de vis sera encore plus terrible.

Nous ne nous laisserons pas  » suicider « . Manifestement, le gouvernement est atteint de surdité. Unanimement, nos professions rejettent cet accord. De nombreux élus demandent que cet accord ne soit pas agréé.

C’est pourquoi nous ne baisserons pas la garde. NOUS APPELONS ET CONFIRMONS NOTRE APPEL A LA GREVE GENERALE ET RECONDUCTIBLE A COMPTER DU 8 JUILLET.

Il s’agira par ce mouvement de peser de tout notre poids sur la réunion paritaire qui aura lieu au MEDEF dès demain après-midi à 16 heures et, au delà, sur l’agrément du gouvernement.

Les manœuvres ne manqueront pas. Seule notre unité garantira notre droit à vivre de nos métiers, à faire respecter nos savoirs faire et nos droits de salariés ; conditions indispensables à l’existence et à la pérennité d’une culture vivante et plurielle dans notre pays.

Il reste quelques heures au gouvernement pour se ressaisir. La balle est dans son camp.

by l’ortografiste dégeneré