“bush prépare la guerre nucléaire en corée”
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04-07-2003
Les problèmes auxquels est confronté aujourd’hui le peuple coréen rappellent la situation qu’a connu le monde de 1945 à 1953. Après la défaite du fascisme allemand, le mouvement communiste international a souligné que les Etats-Unis et leur allié britannique, Churchill, ont repris le rêve de domination mondiale d’Hitler. Beaucoup de faits indiscutables le prouvent.
Robert Murphy était le conseiller du gouvernement militaire américain en Allemagne. Dans ses mémoires, on lit ceci : «
»
D’autres faits capitaux bien connus appuient cette même thèse. Nous savons que le général Gehlen était le chef de l’espionnage nazi en Union soviétique durant l’occupation fasciste. Il était un des hommes les plus recherchés en URSS. Si les Américains ou les Britanniques le capturaient, ils étaient obligés de le livrer à l’Union soviétique. Or, Gehlen s’est rendu aux Américains qui l’ont immédiatement transféré aux Etats-Unis. Là, il a négocié avec Allan Dulles, le chef des renseignements américains. Dulles l’a engagé et Gehlen a mis toutes ses archives et tout son réseau d’anciens nazis au service de l’impérialisme américain.
Troisième fait indiscutable : 10.000 responsables nazis de différents pays sont entrés aux Etats-Unis dès 1944 et ont joué un rôle déterminant dans la préparation psychologique de la guerre contre l’Union soviétique.
Mentionnons aussi que plusieurs milliers d’officiers fascistes japonais ont été engagés aux Etats-Unis pour élaborer des programmes bactériologiques et chimiques. Ces armes ont été utilisés par le général McArthur lors de la Guerre de Corée de 1950 à 1953.
Sans aucune raison militaire, les Américains ont utilisé les armes nucléaires contre Nagasaki et Hiroshima. Il s’agissait d’un avertissement clair de ce qui attendait l’Union soviétique si elle ne capitulait pas. Dans ses mémoires, le maréchal britannique Alan Brooke témoigne : «
»
A partir de 1946 les Américains ont commencé à préparer la guerre avec l’Union soviétique. Un premier plan, le « Plan Feegood », adopté le 1er septembre 1948, marquait le 1er avril 1949 comme le début de la guerre avec l’Union Soviétique. Un second plan, le « Plan Trojan » prévoyait que les opérations militaires contre l’Union soviétique commenceraient le 1er janvier 1950. Ce plan prévoyait déjà l’utilisation de 300 bombes nucléaires contre une centaine de villes soviétiques.
A cette époque le développement de la révolution en Asie a empêché de s’attaquer directement à l’Union soviétique. La victoire de la révolution chinoise et la victoire de la révolution coréenne ont obligé les Américains à changer de stratégie.
C’est dans ce contexte qu’a commencé, le 25 juin 1950, l’agression contre la Corée. Les Etats-Unis pensaient en finir assez vite avec la Corée pour s’attaquer ensuite à la Chine. Et à partir de la frontière entre la Chine et la Sibérie et, de l’autre côté à partir de l’Allemagne de l’Ouest, l’Union soviétique aurait été prise en tenaille, chose qu’elle a pu éviter face aux nazis.
Pour compléter ce tableau. Pendant la guerre de Corée, le président de l’époque, Truman est intervenu à plusieurs reprises. Le 30 novembre 1950, il affirme que la bombe nucléaire peut être utilisée dans le conflit coréen. Il répétera cela le 24 décembre 1950. Il a dressé une liste de cibles nucléaires, en Chine et en Corée. Il insistera à nouveau le 24 mars 1951 pour l’utilisation de la bombe atomique. Les Anglais s’opposeront et ce sera le limogeage de McArthur. Les préparatifs d’une guerre nucléaire en Corée en 1950-1953 sont bien documentés.
Les Etats-Unis ont continué la politique du fascisme allemand, en se donnant pour premier objectif d’éliminer les pays socialistes et en se disant prêts à utiliser l’armée nucléaire. Ces éléments de l’histoire reviennent aujourd’hui. Cela nous permet de mieux saisir la gravité des agissements des Américains en en Corée, en Asie et, cette fois, au niveau la planète entière.
Le camarade ambassadeur de la République Populaire Démocratique de Corée (RPDC) a rappelé qu’un millier de têtes nucléaires US sont déployées en Corée du Sud. On estime que les Américains ont environ 12.000 têtes nucléaires. La quantité déployée en Corée est la plus importante en dehors de leurs frontières. Chacune de ces bombes est en moyenne 20 à 30 fois plus puissante que celle de Hiroshima.
Une force destructrice terrible. Les Etats-Unis ont prétendu avoir retiré leurs bombes nucléaires de Corée du Sud. En réalité, un certain nombre de têtes nucléaires basées sur terres sont maintenant sur des sous-marins nucléaires, ce qui est plus difficile à détecter.
Lee Si-woo, un journaliste sud-coréen a publié un document qui démontre que les militaires américains ont déployés des armes nucléaires sur des bases navales sud-coréennes, notamment celle de Jinhae.
En février 2003, en plein préparatif de la guerre contre l’Irak, Rumsfeld ordonnait la mise en alerte de 24 avions lance-missiles, armés d’ogives nucléaires, en vue d’un attaque éventuelle contre la Corée du Nord. C’est alors qu’il a traité le gouvernement de la RPDC de «
».
Un mois plus tard, en mars 2003, les Etats-Unis ont mené autour de la RPDC, les plus importantes manœuvres militaires depuis la Guerre de Corée. 200.000 soldats américains et sud-coréens ont été mobilisés. Le troisième porte-avion américain, l’USS
, avec 5.300 soldats à bord et plus de 70 avions de combat, a participé à ces opérations. Six bombardiers furtifs F-117, invisibles aux radars, ont été dépêchés des Etats-Unis.
Les Etats-Unis ont commis plus de 220 opérations d’espionnage aérien contre la RPDC en mars. Les bombardiers furtifs ont effectué des vols stratégiques en vue d’identifier des cibles pour d’éventuels bombardements.
Des informations ont alors été publiées sur le fait que le Pentagone a élaboré des plans détaillés de bombardement de la centrale nucléaire de Yongbyon. Un centre de recherche des Etats-Unis affirme ceci :
«
Le spécialiste ajoute :
»
Ces plans délirants de l’administration Bush suscitent même une opposition au sein de la bourgeoisie américaine. Donald Gregg a été ambassadeur des Etats-Unis en Corée du Sud après avoir travaillé durant 30 ans pour la CIA. Il a affirmé récemment : «
»
Robert Gallucci, qui a été le négociateur des accords conjoints entre les Etats-Unis et la RPDC de 1994 et ambassadeur plénipotentiaire des Etats-Unis, déclare aussi que «
»
Un troisième ancien ambassadeur américain en Corée du Sud, de 1993 à 1997, James Laney, dit ceci : «
»
C’est une estimation réaliste des véritables sentiments et de la détermination du peuple de la RPDC.
La RPDC a suivi avec attention les préparatifs de la guerre contre l’Irak et la guerre elle-même et en a tiré les conséquences.
Le monde entier a pu suivre les déclarations des inspecteurs qui ont cherché les « armes de destruction massive » en Irak. L’un des principaux responsables de cette équipe a avoué, qu’au moins jusqu’en 1998, les Etats-Unis s’étaient appuyés sur des espions américains, au sein de l’équipe d’inspecteurs des Nations Unies, pour identifier des cibles pour des raids aériens.
Le monde entier sait aujourd’hui que cette prétendue équipe d’inspections à la recherche d’armes de destruction massive, cherchait surtout des cibles sur lesquelles ils pouvaient lancer les armes de destruction massive américaines !
Les camarades coréens en tirent les conséquences. C’est donc à juste titre que la RPDC a déclaré qu’elle ne veut pas que le Conseil de sécurité de l’Onu s’occupe de ses affaires. Dans la presse de Pyongyang, on peut lire ceci : «
»
Le Ministère des Affaires étrangères de la RPDC a déclaré, le 6 avril : «
»
Voila la conclus tout à fait rationnelle que la RPDC a tirée de l’expérience dramatique de l’Irak.
La Guerre de Corée s’est terminée en 1953 par un cessez-le-feu. Mais il n’y a jamais eu d’accord de paix entre les belligérants. La RPDC exige que se tiennent négociations bilatérales entre l’agresseur de l’époque et le pays agressé, dans le but de conclure un traité de non-agression entre les deux pays. La RPDC refuse de se voir noyer dans une entreprise multilatérale où les Américains peuvent facilement, par des pressions et par l’argent, s’acheter une majorité. Cette position de la RPDC récolte aujourd’hui un soutien considérable au niveau international. La Russie, la Chine et les pays non-alignés ont soutenu cette position en faveur de négociations bilatérales et d’un traité de non-agression. Kofi Annan, qui est pourtant un homme des Américains, a également salué cette perspective.
Même aux Etats-Unis, certaines forces soutiennent cette position.
Je veux particulièrement souligner la position de la Chine. Dans l’histoire récente, le sort de la révolution chinoise et le sort de la révolution coréenne ont été étroitement liés, aussi bien dans les victoires révolutionnaires que pour combattre les agressions. Les Américains ont récemment organisé une réunion avec les autres membres permanents du Conseil de Sécurité – la France, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine. Ils ont tenté de réimposer une approche multilatérale de ce qu’ils appellent le «
». La Chine a été catégorique et a refusé toute opération multilatérale sur cette question.
Les dangers que court aujourd’hui la Corée ont été bien compris par les responsables chinois. Ils savent que toute opération contre la Corée constituerait un prélude à une agression contre la Chine. Le président chinois Hu Jintao a déclaré : «
. »
Je veux aussi signaler que la position de la RPDC est soutenue par l’écrasante majorité de la population sud-coréenne et même par une partie importante de sa direction. Le nouveau président sud-coréen, Roh Moo Hyun, a pris des positions assez marquantes à partir, bien sûr, des intérêts des capitalistes sud-coréens. Les intérêts d’une grande partie de la bourgeoisie sud-coréenne sont en effet opposés à ceux des Etats-Unis.
Le gouvernement sud-coréen a notamment élaboré un plan de développement autour de la ville portuaire de Busan. Il a l’ambition d’y créer un centre d’importance mondiale. Busan deviendrait, à la fois, le point de convergence des chemins de fer transsibérien et chinois et du transport maritime en provenance d’Europe, du Moyen Orient, de Chine et de Russie vers l’Amérique, à travers l’océan Pacifique.
Pour préserver sa chance de développement capitaliste, la bourgeoisie sud-coréenne doit à tout prix éviter de voir son pays ravagé par une guerre nucléaire. Cela explique certaines positions catégoriques du pouvoir actuel, opposé à toute entreprise militaire et même à toute forme de sanctions. Le président Roh a déclaré : «
»
Il a ajouté : «
»
Le sentiment nationaliste de l’ensemble du peuple coréen est un facteur révolutionnaire important pour empêcher les Américains de commettre une agression génocidaire dans la péninsule.
A la lecture de la presse occidentale, on pourrait croire que la République Populaire Démocratique de Corée est un pays à part, très spécial et très isolé. Ces différentes citations montrent que ce n’est pas le cas. De nombreuses forces dans le monde ont compris, dans leur intérêt, le danger que constituerait une guerre d’agression contre la Corée. La Russie, la Chine, les pays non-alignés, la population et le gouvernement sud-coréen ont pris position contre cette aventure, ainsi que d’éminentes personnalités du monde politique américain.
Cela doit nous encourager à mener de façon plus offensive, avec des preuves et des faits concrets, une campagne d’explication sur ce qui se passe en Corée, sur la justesse de la cause du peuple coréen, du Nord comme du Sud. Nous devons ainsi démontrer que le véritable danger de guerre en Corée, en Asie et dans le monde est bel et bien l’hégémonisme américain.
1 Les livres Blowback de Christopher Simpson et The Belarus secrets de John Loftus, quoique anti-communistes, montrent que des milliers de criminels de guerre fascistes ont été engagés au cours des années 1944-1953 par les Etats-Unis pour le combat contre l’Union soviétique.
2 Gabriel Kolko, The Politics of War, Pantheon Books, New York,1990, p.559.
3 Bulletin of the Atomic Scientists, vol.56, jan-fev.2000
4 Korea Web Weekly, 28 février 2003
5 New York Times, 11 février 2003
6 “Is North Korea next ?”, John Feffer, Interhemispheric Resource Center, 24 mars 2003
7 KCNA, 1 avril 2003
8 Is North Korea Next?”, John Feffer, Interhemispheric Resource Center, 24 mars 2003
9 “North Korea keeps US intelligence guessing”, John Diamond, USA Today, 11 mars 2003
10 “How to Deal With North Korea”, New York Times, 11 mars 2003
11 Centre for Anti-Imperialist Studies, avril 2003
12 Rodong Sinmun, in KCNA, 29 avril 2003
13 KCNA, 6 avril 2003
14 AFP, 10 avril 2003
15 Citons notamment l’amiral William J. Crowe Jr, président de l’état-major sous le président Reagan, le brigadier général James F. Grant, ancien chef des renseignements américains en Corée du Sud, le colonel John E. Endicott, ancien chef des études stratégiques de l’Université nationale de la Défense, les anciens ambassadeurs en Corée du Sud, James T. Laney et Donald P. Gregg, l’expert militaire et ancien ambassadeur James E. Goodby, l’ancien assistant du ministre des Affaires étrangères Robert L. Gallucci. Washington Post, 19 mars 2003.
16 Xinhuanet, 22 avril 2003
17 The creation of an economic hub of Northeast Asia in Korea”, Radio Korea International (KBS), 18 mars 2003.
18 Oh My News, 13 février 2003
19 Joong Ang Ilbo, 13 février 2003
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