Nous professeurs, artistes, intellectuels, citoyens attentifs à la situation de misère et d’absence des droits fondamentaux en laquelle se trouve grand partie de la population brésilienne, nous manifestons, à travers cette lettre, notre appui et solidarité vers le 800 familles habitants de l’ « Occupation Chico Mendes – MTST (Mouvement de les Travailleurs Sans-Foyer) ». Il y a presque 2 mois, ce groupe de combattants-là a occupé un terrain en Taboão da Serra, São Paulo. Il était un lieu urbain improductif qui ne payait pas d’impôts il y avait 25 ans, qui servait a tout sort de crime, aussi bien qu’à la spéculation immobilière. Après l’occupation, le lieu est devenu un centre d’organisation du pouvoir populaire, exemple de la sociabilité digne qui résiste au régime d’exclusion et misère imposé par le Capital. Cependant, le pouvoir public et son bras judiciaire ont expédié une assignation de déménagement, en contrariant tous les efforts faits en faveur de l’occupation. Comme toujours, l’État brésilien privilégie le droit à la propriété privée en détriment du droit à la vie ; cette inversion des articles de la Constitution nous apprend que l’exception s’est devenue règle. C’est pourquoi, face à l’absurde de la décision finale du judiciaire, militants, membres des familles campées et étudiants universitaires se sont décidés pour la grève de faim ; un acte radical, mais la dernière alternative qui reste pour sensibiliser la société et les trois pouvoirs d’État.