Le sarkozy sans peine
Catégorie : Global
Thèmes : Archives
“Nicolas Sarkozy est en 2005 le personnage politique préféré des français : « courageux », « efficace », il s’est taillé une réputation de spécialiste des dossiers brûlants. En 2003, il réussit, là où ses prédécesseurs se sont cassés les dents, à créer le Conseil Français du Culte Musulman, et se forge d’un coup une quadruple réputation de négociateur, d’homme à poigne, d’ami de l’Islam et d’homme-providence sur le prétendu problème des banlieues.
Il faudra attendre quelques mois encore pour feuilleter le livre-confidence « la République, les religions l’espérance », co-signé avec MM. Collin & Verdin : une œuvre qui se veut « contribution majeure à la réflexion sur les valeurs fondatrices de la République et l’avenir de la laïcité française » (sic !). En fait, un carnet faussement intime qui expose, outre sa démarche, sa foi et ses grands thèmes de « combat ».
Mais si le ton se veut sincère et le propos de bon sens, les opinions distillées sont inquiétantes : remise en cause de la laïcité, instrumentalisation des cultes et thèmes les plus réactionnaires défilent à grands coups d’amalgames, de clientélisme et de leviers populistes.
L’objectif de cette brochure est d’analyser dans les propos de M. Sarkozy sur quoi reposent ses opinions, et en quels actes elles peuvent être amenées à se traduire. Analyse nécessaire car lorsque l’on apprend qu’en voulant miser sur la religion pour combattre la délinquance, le ministre de l’Intérieur a intronisé la frange fondamentaliste de l’Islam en France, et qu’on découvre cela dans un ouvrage co-écrit par la fine fleur fondamentaliste, – catholique cette fois -, on n’a plus aucun doute sur le fait que Nicolas Sarkozy, potentiel futur chef de l’État, n’est vraiment pas un modéré.
Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas.”
Brochure librement téléchargeable et rediffusable :
http://infokiosques.net/article.php3?id_article=295
En guise de sommaire, la chaîne de raisonnement de Nicolas Sarkozy.
1er maillon : les immigrés musulmans ont perdu (ou risquent de perdre) leurs racines culturelles.
2e maillon : perdre ses racines culturelles mène à la désespérance : on le constate bien dans les banlieues (sous-entendu : les immigrés désespérés habitent les banlieues).
3e maillon : l’athéisme est à proscrire, car cela enlève l’espoir.
4e maillon : or, le manque d’espoir mène à l’intégrisme (sous-entendu, les banlieues en sont le lit).
5e maillon : la religion est un excellent vecteur de sens moral.
6e maillon : introduire des lieux de culte dans les banlieues est une solution de garantie de la non-désespérance, et donc de la mort de l’intégrisme.
Aparté : quelques propos étranges
7e maillon : l’État doit pour cela user d’un processus de laïcité active pour promouvoir le développement des institutions de culte (et y distiller le sens moral souhaité).
8e maillon : le maintien de l’ordre public est la condition d’exercice des libertés.
9e maillon : l’État garantit l’exercice de la liberté de culte mais tant que l’ordre public n’est pas troublé.
10e maillon : la promotion des institutions culturelles ne débordera pas des religions « d’État », le reste n’étant que sectes.
11e maillon : il faut savoir « raison garder » – comme pour la Turquie dans l’Europe.
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