LE GOUVERNEMENT FAIT LES POCHES DU PREMIER SERVICE PUBLIC.

Depuis la loi de 1990, l’état impose à La Poste de créer les ressources nécessaires au recouvrement de ses créances, à défaut d’y pourvoir lui-même. C’est ainsi que l’entreprise publique utilise par exemple ses bénéfices pour payer une partie de l’acheminement de la presse (450 millions d’euros), la présence postale sur tous les territoires (750 millions d’euros) et le paiement des pensions de ses fonctionnaires retraités et leurs ayants droit (autour de 2 milliards d’euros). Il en est ainsi depuis 15 ans et La Poste présente des comptes positifs chaque année.
Ces dépenses prises en charge par La Poste ne grèvent pas le budget de l’Etat.

Aujourd’hui, le ministère de l’économie et des finances évoque le versement d’une contribution exceptionnelle de 2 milliards en 2006. Bercy avance le prétexte du passage aux normes comptables Internationales, comme si La Poste était une société anonyme. Autre prétexte avancé, La Poste pourrait lutter à armes égales avec ses concurrents ! On commence bien en la soulageant de 2 milliards !!

En décidant de s’adosser au régime général, la question d’une soulte que l’état a déjà prélevée avec France Telecom (6 milliards d’euros), GDF (9 milliards d’euros) ou EDF apparaît maintenant à La Poste. Les fonds propres de l’entreprise publique ne lui permettant pas d’assumer une telle contribution, l’Etat met ses gros sabots pour poser la question de l’ouverture du capital de La Banque Postale avec un partenaire pour le crédit à la consommation (un patron de COFINOGA siège déjà au conseil d’administration et préside le comité d’audit de La Poste).

Le contrat de plan 2003-2007 entre La Poste et l’Etat avançait le principe de la concertation avec les organisations syndicales sur les grands projets de groupe. Comme pour les plans sociaux du courrier et de la banque postale, l’exercice trouve ses limites avec un sujet aussi sensible que les retraites. Le dialogue social apparaît une fois encore comme un outil de communication au service de la stratégie de démantèlement de La Poste.

SUD PTT dénonce une mise en scène destinée à donner le coup d’envoi de la privatisation de La Poste.
Nous nous opposons au pillage organisé du service public par un gouvernement dont le principal soucis n’est pas la satisfaction de la collectivité mais celui de se plier au pacte de stabilité de l’Europe libérale.